Chapitre 33

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« -Je vais commencer par une facile. Comment s'appelle le petit homme chauve du conseil ?

-Petit homme chauve lui va très bien. Mais il s'appelle Théo Valin. »

Comme convenu, Kaarl et moi nous promenons dans les jardins. Ils sont magnifiques. Nous sommes en hiver. Les arbres n'ont plus beaucoup de feuilles. Mais le jardin ne perd pas son charme pour autant. Et puis, nous sommes presque les seuls.

« -Et que va t-il lui arriver ?

-Au duc Valin ?

-Oui...

-S'il refuse de nous délivrer des informations nous serons obligés de le tuer. Je doute qu'il ne parle facilement. Nous allons donc employer tout nos moyens pour. »

J'avale ma salive avec difficultés. Je vois très bien de quels moyens Kaarl veut parler.

Lui, marche pensivement attendant que je lui pose d'autres questions. Je me prête donc à son jeu.

«-Quelles sont les raisons de la démission de Markus VIENET ? Avez vous des nouvelles de sa nièce ?

-Hélas, je me pose la même question que vous. Il n'a donné aucunes causes, ni aucunes nouvelles depuis. Lindsay non plus. Vous n'êtes pas sans savoir que Maël l'aime plutôt bien, elle ne lui a donné aucunes nouvelles non plus.

-Il y a donc deux possibilités. Peut être trois. »

Kaarl se tourne vers moi.

« -Lesquelles ?

-Et bien, la première est qu'il ne fait pas parti de ceux contre vous. Il aurait peut être découvert les manigances des autres. Et pour qu'il n'y est pas de fuite, ceux qui veulent votre trône sont prêt à tout. Même à tuer un innocent. Ou deux.

-C'est assez probable en effet. La seconde ?

-Peut être qu'au contraire il fait parti de ceux contre vous et qu'il est partit dans une quelconque mission. Mais cela me semble moins probable.

-Cela m'étonnerai aussi, il n'aurait pas mis en jeu son poste, mais pourquoi pas. Vous aviez une troisième idée ?

-Oui mais elle rejoint la première. Et la seconde aussi. Il faisait parti du complot mais a décidé d'arrêter. Peut être car cela devient de plus en plus risqué. Il serait donc, soit assassiné aussi pour qu'il n'y ai pas de fuite, soit, enfuit. Avec sa nièce pour qu'elle ne risque rien. Ou alors, elle est aussi dans le complot.

-Tout ce que vous dites est possible. Mais cela fait beaucoup d'hypothèse pour pouvoir choisir sans risquer de se tromper. »

J'acquiesce. Il a entièrement raison.

Un silence pensif s'installe entre nous.

« -Vous n'aviez pas d'autres questions ? »

Je ne réponds pas tout de suite.

« -Si il m'en reste encore deux. J'en avais beaucoup d'autres mais j'ai trouver les réponses moi même.

-Je pense connaître au moins une de vos questions. Et je tiens à vous dire que le réponse va certainement vous blesser. Quoi que je ne sais pas.

-Cela ne vous étonne donc pas si je vous demande qui me voulez du mal. Cette même personne avec laquelle vous vous êtes battu pour me protéger ? »

Il fait tristement non de la tête. Nos regards se croisent. Tristes. Perdus.

« -Êtes vous sûre ?

-Je crois oui. »

Kaarl respire un grand coup d'air. Moi aussi.

« -Tristan. »

J'ai l'impression que mon coeur se brise en milles morceaux.

« -C'est Tristan qui veut votre mort. »

Je commence à pleurer tout doucement. Nous ne nous arrêtons pas de marcher. Kaarl me laisse avec mes pensées.

Non. Je ne dois pas pleurer l'amour, qui plus est est inexistant, de celui qui a blessé le roi. Kaarl.

Je m'arrête. Me tourne vers lui. Essuie mes larmes. Je lui prend la main de son bras blessé.

Contemple sa blessure.

Il me laisse faire. Me regarde aussi. Mes larmes reprennent mais pas pour la même raison. Tristan a blessé Kaarl par ma faute. Je n'ai fait que lui apporter plus de problèmes qu'il n'en avait déjà. Comment peut-il ne pas m'en vouloir ?

J'ai un peu de mal à respirer. Je ne sais que penser.

« -Vous... vous l'avez tué ? »

Contre moi, ma voix se brise.

« -Non Tiana. Je lui ai soutiré les informations que je voulais. Il m'a poignardé pour s'échapper. Je l'ai laissé partir. Je ne voulais pas que cela soit trop dur pour vous. »

Je lui souris. Reconnaissante malgré tout. Il s'agit quand même de mon tout premier amour. Et je ne suis pas prête à oublier.

Puis je me fige. Mon sourire disparaît. Je me mets à pleurer.

Je pleure beaucoup. Beaucoup plus que toute à l'heure. Je me met dos à Kaarl. Qui tente de comprendre.

« -Mais que ce passe t-il ? »

Il me tourne vers lui. Je le regarde les yeux emplis de larmes.

Il me blottit contre lui.

« -Tiana, vous ne risquez rien.

-Je le sais, je Ce n'est pas ça le problème.

-Alors où est il ? »

Je tente de me reprendre. En vain.

« -Vous ne comprenez donc pas ?

-Quoi donc ? »

Kaarl est inquiet. Je le vois.

« -Il disait vrai. »

Kaarl s'impatiente. Il m'écarte de lui.

« -Qui ça, il ?

-Le petit homme chauve. Il avait raison. »

Je ne pleure plus désormais. Ma voix est même froide.

« -Je suis votre plus grande faiblesse. »

Le roi est surpris par mes paroles. Il m'interroge du regard.

« -Vous avez laissé un homme dangereux et qui vous veut du mal s'enfuir à cause de moi. Vous n'auriez pas agis ainsi avant. Depuis que je suis là, vous et votre conseil êtes de plus en plus en froid. Pourquoi ? Parce qu'ils savent que vous m'aimez bien. Parce qu'ainsi, ils font exprès de vous contredire. Si j'avais était une simple dame de cour ou autre, ma vie ou ma mort leur importerai !

Ils m'inventent des crimes pour que le peuple me voit comme une meurtrière. Or vous savez que c'est faux et vous vous battez pour moi. Petit à petit, le peuple va s'en rendre compte. Et va être contre vous. Le conseil se débrouillera pour leur faire rentrer des idées dans la tête. Leur disant que vous ne les protégés pas. Tout ça pour une jeune inconnue meurtrière, et cetera Et vous savez très bien qu'a ce moment là, le conseil gagnera.

Kaarl, il faut que je parte. Que vous cessiez de penser à moi. Que que vous me tuiez ou je ne sais pas.

L'attachement est une faiblesse Kaarl. Je suis un poids pour vous. Je suis votre faiblesse. Je Kaarl, vous vous mettez trop en danger. Et cela à cause de moi. »

Il marque un temps d'arrêt. Nos regards sont confondus. Encore une fois. Et le pire, c'est que j'aime ça.

Mais c'est trop dangereux pour lui. Je refuse qu'une autre personne meurt par ma faute.

« -Tiana ? »

Mes yeux s'emplissent de larmes. J'espère quand même qu'il ne va pas laisser partir.

« -Je veux bien prendre le risque d'avoir une faiblesse. »

Je m'apprête à ré argumenter contre.

« -Si cette faiblesse, c'est vous. »

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