Chapitre 7

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Je suis tellement perturbée que je n'admire même pas le couloir et les innombrables salles que l'on traverse. Bien sur, les gardes ne se gênent pas de me toucher dès qu'ils le peuvent.

Comment le Roi va t-il me tuer ? Avec son épée, avec du poison, en m'étouffant, va t-il s'amuser avec moi, comme son père le faisait si bien ? Je commence vraiment à avoir peur. Mes poumons me brûlent de plus en plus.

Nous entrons dans un grand salon aux murs noirs et dorés. Au fond, une table est mise. Dessus, plusieurs gourmandises n'attendent qu'a être goûtées. Et devant elle, deux fauteuils en velours sont positionnés face à face. Sur l'un d'eux le Roi est assis.

Je sursaute légèrement. Je ne l'avais pas vu.

Le voir de si près, en sachant que c'est lui qui va me tuer ne fait que renforcer la peur énorme qui tend tout mes muscles.

Le Roi fait signe aux gardes de nous laisser et de m'enlever mes menottes.

Ainsi, il n'a pas peur de moi. Contrairement à moi.

Le garde qui me les enlèves en profite pour me toucher. Vraiment sans gène.

Et nous sommes seuls.

Je m'oblige à respirer, sans ça, je vais vraiment finir par m'évanouir. Le Roi me regarde, le regard inquiet. Il s'approche de moi.

Tous mes sens sont en alerte. Pendant quelques secondes, son visage prend l'apparence de celui de son père. Et les murs autour de nous, celle de ma petite maison de campagne.

Il m'attrape les mains.

Va t-il me plaquer contre le mur et me bourrer de coups ? Ou m'étrangler ? Mon coeur se met à battre plus fort.

Mais il n'en fait rien. Il m'oblige à le regarder. Son regard n'a pas la même petite flamme folle et démoniaque que le précédent roi avait.

Il tient toujours mes mains. Me les pressent légèrement à des endroits précis. Son regard s'abaisse sur elles. Je fais de même. Et je me rend compte que je tremble. Vraiment. Beaucoup. Et je suis à deux doigt de lacher une larmes. Mais je me retiens.

« - Tout va bien. »

Je vois bien qu'il ne me veut aucun mal. Ses paroles et son regard dans le mien se veulent rassurants.

Si bien que je finis par me calmer.

J'avale avec difficultés ma salive et quand le Roi voit que je vais un peu mieux, il me lâche.

Lentement. Sans gestes brusques.

Cet homme est vraiment génial.

Il n'a pas l'air comme lui. Mais il ne faut pas se fier aux apparences.

Son simple regard et les gestes qu'il effectuait en douceur mais sûrement sur mes mains ont réussi à me calmer comme personne ne l'avait jamais fait.

Il se rassoit. Je fais de même. Il regarde un peu partout dans la salle. L'air de rien. Je le regarde quelques secondes et murmure un timide « Merci ». Il me réponds avec un sourire bien veillant.

J'en oublierai presque me mort prochaine.

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