Chapitre 28

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Nous étions entrain de manger et de rigoler avec John, Maël et Kaarl quand le conseil s'est approché dangereusement de notre table. J'avais mis de côté mes craintes sur la lettre de mon père. Mais dès que je vois le conseil, je ne peux m'empêcher de ressentir une haine énorme. Plus grande qu'envers quiconque.

Les garçons s'en aperçoivent. Ils suivent mon regard et comprennent ma colère.

Maël qui connaît lui aussi mon désaccord avec le conseil, pose sa ma main sur la mienne.

«-C'est bon. Kaarl est là. »

Je n'ai pas le temps de lui répondre car le Conseil nous accoste.

Enfin, accoste le roi.

« -Votre majesté, pourrions nous discuter un instant ? »

C'est le même petit homme que la dernière fois qui prend la parole. Non sans m'avoir lancé un regard de dégoût. Chose que je lui rend sans aucune gêne. Et même en dix fois plus puissant. Maël le voit. Ce qui le fait rire.

« -Comme vous le voyez, je suis entrain de déjeuner. »

Sous entendu : Allez vous en. Mais le conseil est tout aussi têtu que Kaarl.

« -Je le vois bien votre majesté. Mais c'est assez important. Cela ne prendra qu'un instant. _Kaarl pousse un soupir mais capitule_

-Très bien, je vous écoute. »

L'homme se tourne vers les autres membres du conseil. Un peu mal alaise. Il finissent par se mettre d'accord d'un regard.

« -Nous... devons vous parler de cela seul. _Ma mâchoire se sert._

-J'ai bien peur de devoir refuser. Vous êtes face à mes amis les plus fidèles. Vous les connaissaient tous et cela ne vous a jamais dérangé de parler devant eux. »

Le conseil est assez embêté. Comme si

Je prend la parole d'un ton plus que froid. Une expression de pure haine sur le visage :

« -Laissez Kaarl. C'est de moi qu'ils ont peur. Vous comprenez, je suis une femme, qui plus est, a tenté de tuer. Je vous laisse discuter de sujets « d'homme »... »

Je lève les yeux au ciel. Lance un dernier regard haineux au conseil et me lève.

Un d'eux, plus grand que la moyenne, m'attrape par le poignet. Je me dégage brusquement.

« -Lâchez là ! _ordonne Kaarl d'une voix d'outre tombe.

-Votre majesté, elle vous manque de respect en vous appelant par votre prénom.

-Je l'ai autorisé. Elle fait parti de mes amis. Si vous avez quelque chose à me dire, elle peut aussi l'entendre. »

Le petit homme, déçu, finit par acquiescer. Le roi me fait signe de me rasseoir. Je croise les bras. Énervée. Mais m'exécute.

« -Très bien. Nous voulions vous mettre en garde Majesté.

-Et contre qui ? _La manière dont le roi répond tout en buvant est assez insolente. Je ne sais pas comment il fait pour ne pas être plus qu'énervé mais ce côté bad boy insolent lui va très bien._

-Contre elle. »

Il me désigne du doigt. Kaarl s'énerve enfin et pose violemment son verre.

« -Et pourquoi donc ?

-Elle a tenté de tuer, son père nous a envoyé une lettre en demandant de la déshonorer. Il nous a expliqué comment elle s'était conduite avec le Duc DEVALIER. Déplorable.

De plus, vous lui accordez une grande confiance sans la connaître. Elle ne nous montre aussi aucuns signes de respect.

On ne sait pas de quoi cette fille est capable. Elle a poignardez un homme à la cuisse !

-Car cet homme la battait. _Sa voix est juste neutre mais le muscle de sa tempe tressaille._

-Peut être mais ce n'était pas la première fois qu'elle se trouvait dans une situation délicate.

Sa mère est morte dans ses bras, et elle ne nous a donné aucunes informations. Il n'y avait aucun indice à part la laide cicatrice qui lui barre le cou.

Peut être sa mère a t'elle voulut se défendre contre elle. Je suis sûr qu'elle la tué. »

S'en en est trop. Je me lève. Furibonde. La colère gagne de suite contre le pincement au coeur à l'évocation de ma mère. Comment ose t-il ?

Kaarl, Maël et John sont eux aussi très énervés.

Je passe devant le conseil. Sans aucun regard.

Mais il reprend.

Je m'arrête. Retenant mon souffle.

« -Vous voyez ! Elle ne reste même pas quand il est question d'elle et de ses crimes. Elle n'a aucune éducation.

-C'est vous qui n'avait aucune éducation. »

Je n'en peux plus. Je n'arrive pas à retenir mes paroles. Je sers les poings. Maintenant que j'ai commencé, je ne peux que continuer.

Je ne prend pas la peine de me tourner vers eux.

J'entends Kaarl me demander gentiment d'arrêter. Mais il peut touujours rêver. Ce n'est pas touujours à moi d'encaisser. J'ai aussi droit à la parole.

« -C'est vous qui n'avez aucune éducation. Je ne vous montre aucun signe de respect parce que vous ne m'en montrez pas non plus. Le jour de mon procès, je vous ai entendu parler dans mon dos. Ordonner à ces gardes de faire ce qu'ils voulaient de moi. Et de bien s'amuser.

Le soir de la mort de ma mère puisque vous en parlez. Mon père vous a appelé, vous êtes venu. Tout ce que vous vouliez était des informations, des indices. Mon état ne vous a absolument pas tourmentés. Au contraire, vous vous en êtes servi pour créer des polémiques idiotes et je pourrai aussi préciser que vous l'avez même aggravé.

Ensuite, parler de moi à la 3ème personne alors que je suis en face de vous n'est pas non plus très poli. Je pourrai continuer à citer pendant des heures. Seulement je pense que vous avez compris. Et que vous ne voulez pas que le roi soit au courant de certaines choses.

Vous n'êtes pas digne de sa confiance, ni de juger lors des procès. Vous avez de la chance qu'il ne vous renvoient pas tous. Si j'avais était à sa place, je n'aurai pas hésité une seule seconde.

Mais voilà, je suis une femme. Et d'après les gens comme vous, je ne suis pas assez « bien » pour réfléchir. Martyriser les femmes ne vous servira à rien. Autant que je vous préviennent. »

Je les laissent sans voix et m'en vais. Bousculant les nobles abasourdis sur mon passage.

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