Chapitre 25

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Au bout d'un moment, qui me paraît être une éternité, mes larmes cessent de couler. Ma peine, elle, ne cessera jamais.

Kaarl me tient toujours dans ses bras. Je ne vois pas son expression.

Il sent si bon. Un mélange de lavande ou de vanille. Je ne saurais décrire le parfum qui m'envahit. Je me demande pourquoi il n'a toujours pas de reine. En tout cas, le problème ne doit pas venir de lui. Il est parfait.

Je finis par m'éloigner de lui. J'essuie rapidement mes joues. Le regarde. Contre toute attente, il me sourit. Un sourire magnifique. Plein de bonnes intentions. De gentillesse.

Je suis tellement soulagée qu'il ne soit pas comme son père que je pourrai presque pousser un soupir.

J'aperçois la fenêtre de ma chambre. Il ne fait pas encore nuit. Des milliers d'étoiles brillent pourtant. Nous sommes en hiver, le soleil se couche tôt.

Je me lève, un peu tremblante, et me dirige vers la fenêtre. Le rebord est très large. Je m'y accoude et regarde les étoiles. L'air sèche rapidement les traces sur mon visage, laissées par mes larmes.

Je ne sais pas quoi dire à Kaarl. Ni comment le remercier. Parce que c'est surtout ça. Je lui suis plus que reconnaissante. Alors, je tente de remplacer les images que j'ai en tête par celle des étoiles.

Le roi me rejoins. Il prend la même position que moi. Nous sourions tristement aux étoiles. J'aimerai pouvoir lire dans ses pensées. Savoir ce qu'il pense de moi.

La fenêtre étant ouverte, un vent frais nous parvient.

« -J'ai toujours aimé contempler les étoiles. »

Kaarl ne se tourne pas vers moi. Il parle d'un ton rêveur.

« -Moi aussi.

- A quoi servent elles à votre avis ? »

Il me faut quelques secondes de réflexion. Puis je répond, comme si je parlai aux étoiles elles même.

«-Ma mère me disais souvent qu'elles étaient différentes pour chacun d'entre nous. Qu'on leur donne la forme et l'image que l'on souhaite. De la même manière que les nuages

Elle disait aussi qu'elles représentent nos pensées, nos souvenirs et nos rêves. Et que plus une étoile brillaient, plus cette pensée, ce souvenir ou ce rêve était beau et empli d'amour.

_Je décide de mettre un peu d'ironie à mon histoire._

Un jour j'ai répondu à ma mère que des scientifiques avaient pourtant prouvé leur position. Elle n'a pas prêté d'attention à ma remarque. »

Je rie doucement à l'évocation de ce souvenir. Essayant de retenir mes larmes.

Soudain, Kaarl se tourne vers moi.

« - Y a t-il une étoile dédiée à moi dans votre ciel ? »

J'aperçois son petit sourire en coin. Et une lueur dans ses yeux. Mais que signifie t-elle ?

Sa voix est si douce que je ne peux m'empêcher d'être honnête.

« -Bien évidemment.

- Et brille t-elle beaucoup ?

- C'est celle qui brille le plus. »

Je me tourne enfin vers lui pour voir sa réaction. Il détourne le regard. J'aurai parié sur le fait qu'il ai rougi. Et j'avoue que cela ne me déplait pas du tout. Il n'en aurait pas fallu beaucoup plus pour que je ris.

Je me retourne vers les étoiles et poursuis. Mon coeur s'affolant à mesure que je parle.

« -Elle est aussi très grande car elle représente une pensée, un souvenir et un rêve. »

Kaarl a prononcé ce dernier mot en même temps que moi. On se croirait presque dans une romance. Surtout que nous nous sommes tournés en même temps. Croisant nos regards. Aussi unis que nos paroles.

Je suis presque sûre qu'il entend les battements de mon coeur. Et que j'entend les siens. Nos deux corps me semblent soudain beaucoup trop loin.

"-Je crois que j'ai la même étoile que vous, Tiana."

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