Ma blessure me fait encore mal. J'appelle une servante pour qu'elle m'aide à me lever et à m'habiller. Elle change aussi mon pansement.
Pour ne pas serrer ma blessure, je choisi une robe légère à volants.
Il faut beaucoup de maquillage à ma servante pour camoufler les bleus qui recouvrent mon visage. Et aussi mes cernes. Mais elle réussi avec brio. Une petite cicatrice barre désormais ma lèvre.
Je ne sais pas pourquoi, mais je suis d'excellente humeur ce matin. Pourtant, le roi ne s'est toujours pas expliqué. Ce qui devrait me stresser.
Je suis prête à descendre prendre mon petit déjeuner. J'appréhende un peu d'entrer dans une salle pleine de nobles. Je n'ai jamais aimé me trouver au milieu de gens. Mais il le faut si je veux avoir une chance de rester un peu à la Cour.
Du moins jusqu'à mon second procès. Car oui, je n'ai pas oublié.
J'ouvre la porte et Liam me salut. Il demande de mes nouvelles. Je lui répond honnêtement tout en nous dirigeant vers la salle commune. Elle se situe à l'opposé du salon du roi. Et la plus part des personnes que nous croisons s'y rendent aussi.
Je respire un grand coup et me décide à entrer.
La salle est immense. Comme toutes les salles ici. Et décorée dans le même style sombre que le palais. 4 grandes tables, parfaitement napées, sont alignées et elles sont toutes presque remplies.
Je cherche le roi des yeux. Car il est la seule personne que je connaisse. Je ne le vois pas. Je suis assez étonnée qu'il n'ai pas de trône pour déjeuner aussi, mais au moins, il est au même niveau que tout le monde.
Je m'avance un peu plus pour laisser passer ceux qui entre.
Tous sont par petits groupes. Je me vois mal me présenter à eux. Et encore moins m'installer avec eux. Surtout avec les rumeurs qui tourne sur moi.
Je ne les connais pas mais tout le long du couloir, dès que l'on passait devant un groupe de personnes, celles si se mettaient à parler plus bas.
L'anxiété commence à s'emparer de moi et je me dis pour la première fois que je ne suis peut être pas faite pour une vie à la cour.
Je m'apprête à retourner dans mes appartements quand quelqu'un m'adresse la parole.
« - La salle commune ne vous plaît pas ? »
Le roi. Je suis légèrement soulagée. Et un peu gênée.
« -Oh si elle est géniale. Seulement je ne suis pas très douée avec les gens »
Je souri timidement et baisse le regard.
« -Je comprends tout à fait. Voudriez vous vous asseoir à ma table ?"
Son sourire est si grand qu'il sache toutes mes appréhensions.
- Je Oui j'aimerai beaucoup. »
Il me sourit de nouveau. Et m'invite à le suivre. Ce que je fais.
En marchant derrière lui, je l'observe discrètement.
Il a les cheveux humides. J'adore. Il marche doucement. Comme si rien ne pressait. Comme si il n'avait pas failli mourir hier. J'aime beaucoup sa manière de se déplacer. Souple. Calme. Posée mais sûre d'elle.
Il regarde autour de lui et sourit à ceux qui le salut. Un roi parfait. Tout le contraire de ce que j'imaginais. Ou à ceux qui font des révérences. Tout en m'asseyant sur la chaise que le roi me propose, je me rend soudain compte que je ne fais absolument pas de révérences au roi.
Je me sens rougir sur cette pensée. Le roi, bien sur, s'en aperçoit.
« -Seriez vous gênée d'être assise en face de moi ? _Son sourire en coin m'indique que cela ne lui déplairait pas._
-Non non. Absolument pas. Je pensais juste à... enfin
- Oui ?
- Je ne vous ai pas salué.
-Bien sûr que si. _Il fronce légèrement les sourcils tout en souriant._
-Non, je veux dire que je ne vous salue pas d'une révérence. »
Le roi sourit. Et rit d'un petit rire. Il aime bien se moquer de moi et de mes craintes.
« -C'est vrai oui. Mais après tout, à quoi cela sert-il ? »
Il ponctue sa phrase d'un petit haussement d'épaules provocateur.
Il me sourit. Moi aussi. Rassurée qu'il ne me fasse pas de reproches.
Des assiettes garnies de biscuits et une tasse de chocolat chaud nous sont apportées.
«- Votre blessure vous fait-elle encore mal ? »
J'avale ce que j'ai dans la bouche avant de lui répondre.
« - Oui, cela me pique un peu. Mais c'est largement supportable. »
Il acquiesce et me sourit.
Une question me vient à l'esprit et j'hésite avant de la lui poser. Mais je finis par le faire.
« - Allez-vous interroger les autres membres du conseil afin de voir si vous pourriez potentiellement vous refaire trahir ?
_Il baisse un peu sa voix avant de me répondre_
-Ce serait inutile. Je me doutais bien que quelqu'un allait finir par me trahir. Mais si je n'ai pas réussi à le surprendre avant, je ne vois pas comment je pourrai y parvenir cette fois là.
-Je comprends. »
J'acquiesce de nouveau et nous continuons à manger. Sa réponse est tout à fait logique.
Je n'ai pas oublié sa promesse de m'expliquer ses paroles. Mais je préfère qu'il aborde le sujet lui même. Ce qu'il ne tarde pas à faire.
« -Je vous en direz volontier davantage, mais pas ici. Il y a beaucoup trop d'oreilles indiscrètes. »
Il me fait donc confiance. Il peut. Je ne vois pas pourquoi je le trahirai.
« -Que diriez vous d'une petite discussion à la bibliothèque ? Je devais vous la faire visiter.
_A l'évocation de ce lieu, je ne peux qu'être plus heureuse encore._
-C'est une très bonne idée, Kaarl. »
Son sourire s'agrandit à l'entente de son prénom.
Un homme et sa femme (très certainement), s'assoient à coté de nous. Le Roi les salue. Puis voyant que ceux-ci m'observe avec curiosité, il me présente.
« -Voici Lady SAUVEL. Elle vient d'arriver à la cour. Lady SAUVEL, voici Johne REDAL, un ami d'enfance, et sa femme Rose REDAL.
-Enchantée »
Ils ont lair tout deux très sympathiques. Je suis silencieusement reconnaissante au roi de ne pas avoir mentionné le fait que j'étais la femme du procès de la veille. Quoi qu'ils le savent certainement.
Pour le reste du petit déjeuner, nous parlons tous les quatre de tout et de rien. Puis, le Roi, enfin Kaarl, nous excuse et nous sortons tous les deux de la pièce.
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RomanceTiana SAUVEL. Kaarl SAVIOR. Une jeune femme au cœur brisée accusée de tentative de meurtre. Un Roi sans pitié. Sauf cette fois... Elle qui été destinée à se marier avec le fils d'un duc sans même l'aimer. Lui qui cherchait une femme qui pourrait ju...