Chapitre 40

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Je suis dans le salon de Kaarl, de très mauvaise humeur. 4 jours ont passés depuis ma nuit avec le roi. Il ne s'est pas passé grand-chose. Il ne s'est pas passé assez de choses : Il ne me reste qu'une semaine à vivre.

Kaarl a enfin pu trouver un moment qu'il pouvait m'accorder afin que nous discutions de mon déshonore. Il est sur chargé de réunion en ce moment. Ce qui me tend encore un peu plus aussi. Nous ne nous apercevons que durant quelques minutes, entre deux réunions. Et nous n'avons le temps à chaque fois que d'échanger quelques banalités.

Je passe le plus clair de mon temps à la bibliothèque. Ma réalité est beaucoup trop dure. Je préfère m'échapper. Dans mes livres.

« -Vous ne comprenez pas ! »

Je me suis levée d'un bond. J'ai crié.

Énervée certes, mais surtout frustrée. Je me suis mise à pleurer. Me suis tournée dos à eux. Bras croisés sur ma poitrine. Kaarl et Maël sont assis sur le canapé. J'étais sur un fauteuil. En face.

Kaarl se prend la tête entre les mains.

« -Si Tiana, nous comprenons. S'il te plaît ne te mets pas dans un état pareil.

-Non. Non, vous ne comprenez pas. »

Je ravale mes larmes et m'approche de la table. Y pose mes mains dessus. Pour essayer de me calmer. Je respire fort. N'ose pas me retourner.

« -Tiana ? »

C'est Maël qui m'appelle. Je ne lui répond pas . Afin d'éviter de lui crier dessus. Il est, pour cette fois, beaucoup plus doux et compréhensif que Kaarl.

Il soupire avant de continuer. Le roi n'a pas bougé.

« -Si tu estimes que nous ne comprenons pas, alors essaye de nous expliquer. Tu ne l'as pas vraiment fait. »

Il a raison.

Je respire un grand coup. Essaye de préparer ce que je vais dire. Je me redresse un peu. Mais ne me retourne toujours pas.

« -Je... Oui, Kaarl, tu as raison. Je n'ai aucunes raisons de garder un nom qui ne m'appartient pas. Ni un titre. Mais que veux tu ? Dire la vérité à tout le monde ?

« Mesdames et messieurs, je vous présente Tiana SAVIOR, fille de l'ancien roi. Mais attention, c'est aussi la maîtresse du roi présent. Ils ne sont pas frères et soeurs pour une raison que l'on ne peut vous révéler. » Non Kaarl. C'est de la folie. Et puis même. Je ne veux pas non plus et encore moins, le nom de l'assassin de ma mère. »

J'ai mimé mon texte. Me suis enfin tournée vers eux. Je suis très énervée. Je tremblerai presque. En fait, je pense surtout que je suis perdue.

« - Et pour ce qui est du déshéritage... »

J'essaye de me calmer.

« -Je... Vous me proposez Kaarl, de rester à la cour. De me payer mes frais. J'ai envie de vous dire oui. Je veux vous dire oui. Croyez moi ! Mais non.

Toute ma vie, on m'a vu comme la fille chétive qui appartient à son père. Je ne veux pas qu'on me voit maintenant comme la fille chétive qui sert au roi pour ses nuits. »

Kaarl me regarde. Plus qu'étonné, que blessé. Je m'explique.

« -Je ne me vois pas comme ça. Et je sais que vous non plus. Mais les gens ne voient que ce qu'ils veulent voir. Ils veulent des potins, des histoires à raconter. Ils inventeront. C'est vous qui me l'avez dit. »

Il se détend un peu.

« -Et puis même. Vous me promettez. Je vous crois. Mais pour combien de temps ? Si il y a une chose que je retiens de mon passage à la cour, c'est qu'on ai jamais sur de à qui on peut faire confiance. »

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