[TERMINÉE] « M'aimes-tu assez pour que je sois faible avec toi ? »
À l'aube d'un conflit fratricide, le Toman doit répondre à un dilemme : s'allier avec le puissant gang d'Izanami ou risquer l'anéantissement. Derrière ce nom énigmatique se cache l'A...
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Tokyo, quartier de Shinagawa
2010
Une guerre totale.
Voilà ce qui attendait le Toman.
Mikey contempla d'un air sinistre les corps étendus sur la plaine de béton du port de Shinagawa : un patchwork de vestes noir et bleu marine, clairsemé d'éclats rouges. Le vent marin fouettait son visage où quelques gouttes de sang ennemi constellaient çà et là son épiderme. Le blond s'avança parmi leurs adversaires à la recherche de leur chef.
Soudain, un grand baraqué à la tempe ornée d'un tatouage de dragon balança à ses côtés un corps mou, qui s'affaissa sous son propre poids. Mikey s'accroupit et attrapa d'une poigne ferme sa tignasse emmêlée pour l'obliger à bien l'écouter : aujourd'hui, il n'avait guère de patience :
— Le port de Shinagawa appartient au Toman. Il n'est plus aux Mad Angels, vous n'avez rien à foutre là. La prochaine fois que ton petit gang de merde fait ses affaires ici, j'te tue.
— On le sait très bien ! geignit son interlocuteur. Ce n'était pas notre idée !
Mikey pencha davantage sa tête vers lui et tira sur ses cheveux pour relever son visage vers le sien.
— Qui.
— Je ne peux pas... Mikey...
— Tu ferais mieux d'obéir à Mikey si tu ne veux pas que le Toman fasse pire que ce qui t'attend si tu trahis ces types, coupa Draken.
L'homme dévisagea Mikey en tremblant, mais le chef du Toman ne cillait pas. Pas un seul de ses muscles ne frémissaient, pas une once d'émotion ne traversait son visage fin à la mâchoire anguleuse, encadré de cheveux couleur blé, dont le dessus était ramené en arrière pour dégager ses yeux, noirs et vides d'éclat de vie. Malgré une taille inférieure à la moyenne, son physique athlétique confirmait à l'autre homme sa redoutable réputation de chef de gang invaincu.
Comme Draken le soupçonnait, ces derniers temps, Mikey était assez irritable. Il l'observa décocher un coup-de-poing dans la figure déjà bien amochée du chef adverse et recommencer jusqu'à ce qu'il ne lève précipitamment les mains devant en signe d'abdication :
