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La dernière nuit ici a été la plus compliquée, j'ai à peine réussi à dormir deux heures avant que le réveille ne sonne à 6h30 heure, mon avion est à 8h15 et j'y vais honnêtement à reculons.

Je suis contente de rentrer en France parce que c'est vrai que la vie américaine ne m'a pas énormément fait tomber en amour surtout avec son rythme et tous ces gens tout le temps dans l'excès mais avoir passé tout mon temps avec John m'a fait oublier ma vie en France tellement nous étions dans une bulle.

Il a tenu à m'accompagner à l'aéroport pour notre départ mais pour des raisons évidentes on est obligés de s'y rejoindre dans deux voitures différentes.
La propriétaire de l'auberge m'a préparé un énorme sac repas pour le voyage que je n'ai pas réussi à refuser et nos au revoir étaient quelque peu larmoyant mais je suis déjà dans la voiture direction l'aéroport avec une petite fille qui dort sagement dans son siège auto.
Ces vacances m'ont fait énormément de bien, au delà de la situation qui redémarre avec John, j'en avais vraiment besoin surtout dans une ville où je ne risque pas de croiser des gens que je connais, où je suis totalement étrangère et où je peux faire ce que je veux de ma journée.

Au moins ma mère me rappelle bien que je rentre en France au vue du nombre de messages que j'ai reçu depuis hier soir, elle a hâte de nous revoir.
De mon côté c'est dans une ambiance plus triste que je repars, même si la vie ici est beaucoup trop rythmée j'ai aimé le paysage il faut le dire alors retourner dans mon immeuble parisien.
C'est seulement en descendant de la voiture que je me rends compte que je vais devoir arriver à Paris et porter mes valises, ma robe dans sa housse de protection plus laa poussette de mon bébé, ça va être chaud !
Mon avion décolle dans quarante minutes ce qui nous laisse juste le temps de trouver notre quai d'embarquation où John est censé m'attendre déjà.
Le chauffeur de taxis m'aide à prendre mes valises mais je rentre toute seule dans l'aéroport, Mia ne m'aide pas vraiment puisque sa fatigue parle et elle se met à pleurer sans cesse et vu le temps qu'on je préfère marcher et la laisser pleurer.

Quand j'aperçois enfin Michael m'attendre près d'une boutique je souffle un peu d'autant plus qu'il vient vite vers moi pour m'aider à me débarrasser un peu de mes valises.
- J'ai cru que j'allais abandonner une valise en chemin !
- C'est vrai que tu parais toute petite au milieu de ces grosses valises, donnes les moi et profite de tes au revoir avec Johnny.
- Il est où ?
- Dans l'angle là bas, c'est plus discret, vas-y je vous attends ici.
Je marche à contre sens de tous ces gens pressés toujours avec un bébé en pleures quand on m'attrape par le bras et qu'on me tire dans un coin plus sombre.
- C'est moi Rose.
- J'ai failli hurler...
- Excuses moi mais il fallait que je trouve un moyen avec tout ce bruit.
Donne moi la petite un moment.
Pour une fois je le fais avec plaisir j'avoue que ça me décharge, j'ai sué comme jamais en portant ces valises plus ma fille et la poussette.
Comme à son habitude elle arrête de pleurer au bout de cinq minutes lorsqu'elle se retrouve dans ses bras à jouer avec un de ses bracelets.
D'un bras il tient ma fille et de l'autre il m'attire vers lui.
- Je te sens triste ma Rose.
- Je ne suis pas heureuse de partir et en même temps je n'aime pas le rythme d'ici.
- Je sais, l'important c'est qu'on recommence tous les deux et que tu partes en étant sereine.
- Je ne pourrais pas revenir tout le temps John, il va falloir réfléchir à ça...
- Moi j'ai les moyens de venir plus souvent en France et je le ferai ne t'inquiètes pas pour ça, je ne t'abandonne pas.
Il me lâche quelques minutes pour détacher un de ses colliers et me le donner.
- C'est ma grand mère qui me l'a offert à ma majorité alors j'y tiens beaucoup, garde le avec toi jusqu'à ce que je vienne le récupérer par moi-même.
- Tu es sûr ? Je bouge beaucoup si je le perds je m'en voudrais trop.
- Tu ne le perdras pas et je viendrais vite le récupérer je te le promets.
- Alors on fait un échange.
Je fouille quelques secondes dans mon sac, j'en sors le bracelet de naissance de Mia que je garde toujours sur moi comme porte bonheur.
- Alors prends le bracelet de naissance de Mia, comme ça tu penseras toujours à nous.
On se prend un long moment dans les bras jusqu'à ce que j'entende l'appel du haut parleur qui annonce une première fois notre vol.
- Ne pleures pas ma Rose on se revoit bientôt, prends soin de toi et de la petite.
Appel moi quand vous êtes à l'aéroport.
- Je le ferai, toi reviens chercher ce collier.
Il m'embrasse sur le front et c'est Michael qui nous détache en m'informant que le quai d'embarquement se trouve à l'autre bout de là où je suis.

Quand j'arrive au pied de l'avion je suis prise par l'émotion à tel point que je prends Michael dans mes bras.
- Tu as vraiment été d'une aide et d'une compagnie extraordinaire pendant ce séjour, viens à Paris nous voir quand tu veux.
- Lorsque John viendra en France je m'arrangerai pour venir avec lui.
- Merci pour tout en cas en particulier pour la soirée merveilleuse l'autre soir.
- Faites bon voyage.

Je quitte peu à peu le sol américain en survolant ce vaste étendu de bleu, je suis partagée entre un sentiment de tristesse et en même temps de joie, je vais aimer retrouver mon quotidien parisien dans mon appartement, même si la maison de John est très plaisante, il y a des moments où je trouvais tout trop grand et presque angoissant : l'habitude des appartements des buildings parisiens je suppose.

Alors que j'avais presque réussi à m'endormir un peu mon téléphone sonne, je n'ai pas le droit d'y répondre mais c'est ma mère  et la connaissant si je ne lui répond pas elle va m'appeller jusqu'à ce que j'ai une réponse.
Je prends Mia comme je peux tout en allant au fond de l'avion je réponds à ma mère en chuchotant.
- Maman qu'est ce qui se passe ?
- Chérie... Je suis chez toi et il y a quelqu'un qui veux te voir...
- Qui ?
- Thomas...
- Quoi ? Il est venu chez toi ?
- Non chez... Chez toi chérie, ça fait deux jours qu'il attend que tu rentres...
- Mais comment il est rentré ??
- Il a dit à ton concierge qu'il était un ami qui occupe ton appartement en ton absence mais qu'il avait oublié les clés...
- OK... T'es toujours avec lui là ?
- Oui, la concierge m'a appelé vu que je suis le numéro à contacter en cas de problème et je suis tout de suite venu voir cette histoire qui m'a paru tout de suite étrange.
- Bon... Et il veut quoi ?
- Te voir, te parler apparement monsieur a réfléchi à propos de la garde de la petite...

Les oreilles m'en tombent, il s'est barré à l'annonce de ma grossesse pour ne plus jamais me donner de nouvelles, je n'ai jamais reçu aucune aide de sa part et là il se réveille?

- Je suis dans l'avion maman je vais arriver vers les 16 heures à l'aéroport je ne veux pas que tu bouges de l'appartement et que tu restes avec lui, tu n'arriveras pas à le faire partir de toute façon.
- Je vais quand même pas lui offrir un verre non !
- Non mais de toute façon je le connais il va m'attendre, je te donnerai Mia et je resterai avec lui pour parler, d'accord ?
- Très bien chérie, je t'attends.

Je ne suis pas encore rentrée que la réalité de ma vie de mère célibataire me revient en pleine gueule et en plus avec une puissance à laquelle je ne m'attendais pas.
Maintenant c'est confirmé il va m'être impossible de m'endormir durant ce vol, à la place je vais chercher comment régler ce problème, je n'ai pas envie de passer devant un juge pour trimballer Mia d'une maison à une autre avec un père qui ne s'est jamais préoccupé d'elle ni de moi, il est hors de question qu' elle soit un objet de dispute.

Le Tournage De Ma VieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant