Chapitre 9 : Elise

251 22 0
                                    

En ce matin du mois de novembre, je suis actuellement en train d'écouter les informations qui passent à la télévision après que ma mère a allumé le poste, probablement pour se mettre aux courants des faits divers. Les membres tremblants, j'observe le présentateur rapporter la tuerie qui s'est déroulé la veille dans le Kansas, principalement dans la ville de Wichita en plein cœur d'une fête foraine créer pour l'évènement. En effet, après avoir monter le son, j'apprends que des corps ont été retrouvés dans des bennes à ordures avec des leurres ainsi que dans le labyrinthe mis en place par la ville.

Et alors que je m'attendais à ce que cette horreur s'arrête-là, il en est rien quand je constate qu'un local à explosé dans la même soirée et qu'il était plein si on prend en compte les nombreux cadavres, ça sans parler du corps dont la tête a été s'éparer du reste de son anatomie.

- Le monde est vraiment peuplé d'individus violents, lance ma mère après avoir coupé le son

Ne répondant pas à sa phrase, je me dirige vers le calendrier poser près du frigo et, armée d'un stylo, je fais une nouvelle croix bien que celle-ci soit tremblotante, signe que je tiens bon face à ma lutte contre l'alcool. Aujourd'hui, voilà deux mois que je n'ai pas touchée à la moindre bouteille, bien qu'elles soient présentes dans le domicile. C'est compliqué, surtout lors de mes moments de faiblesses, mais je sais que j'en ressortirais plus forte, bien plus qu'auparavant. 

Cependant, je ne m'attendais pas à ce que ma mère diminue mes prises de drogues, à la fois pour la quantité que la période de prise, de ce que je sais, c'est à cause d'un manque d'argent, ce qui estfortement possible. Je l'entends me dire que stopper l'alcool était une bêtise, parce que finalement, c'est ce qui m'aidait à tenir les manques de cocaïne, mais je dois m'en sortir, qu'elle le veuille ou non. 

Sur le point de dire quelque chose, je sens d'un coup une crampe me prendre en plein dans le ventre. Mes membres tremblants, j'ai l'impression d'être au ralenti alors que je vois ma mère s'approcher de moi, un sourire victorieux sur les lèvres.

- Maman... qu'est-ce qui m'arrive... ça ne me fait pas aussi mal d'habitude.

- C'est le craving ma chérie, me dit-elle avec une lueur amusée dans le regard. C'est une envie irrépressible de te droguer ma puce et le seul moyen pour arrêter ça c'est justement de te donner une dose.

- Donne m'en une dans ce cas, c'est horrible... j'ai l'impression qu'on me lacère les intestins.

- J'aimerais bien ma grande, crois-moi, mais je n'ai pas assez d'argent pour t'en donner une nouvelle cette semaine. Cela étant, je pourrais faire une exception, mais à une condition. 

En regardant ma mère, je constate qu'elle est des plus sérieuses à l'instant où nous parlons. Et si je pensais qu'elle était déterminée il y a des mois de ça, je comprends maintenant que ce n'était pas le cas. Et c'est grâce aux nombreux coups de poker de ma génitrice que je suis, alors que je n'ai même pas dix-huit ans, complètement démunie face à la situation.

J'ai bien tenté de décrocher, mais le résultat obtenue est ce qu'elle cherchait absolument à avoir, moi, fragilisée par le manque d'alcool et de drogue, sur le point de la supplier pour une dose, aussi petite soit-elle, qui pourrait me soulager un minimum.

- Maman... je t'en prie... tu ne peux pas me laisser comme ça

- Bien-sûr que si Elise, après tout, c'est pour toi qu'Anastasia a tuée Etienne, donc si on regarde bien, toute cette histoire, c'est ta faute. 

Me mettant à genoux à cause de la douleur, je ne peux m'empêcher de secouer la tête de gauche à droite, comme pour sortir ses mots qui m'immisce dans mon esprit. Tasia a fait ça pour me protéger, c'est vrai, mais rien ne laissait à penser que mon avenir ressemblerait à ce cauchemar, sinon, je suis certaine qu'elle aurait agit autrement.

- Alors maintenant, si tu veux la moindre dose, j'ai besoin d'une contrepartie, quelle qu'elle soit.

- Je ne me prostituerais pas, je te l'ai dit, rétorquais-je d'une voix faible. 

Voyant la mine renfrognée de ma mère, je sais que c'est ce qu'elle voudrait comme résultat finale, mais je ne me laisserais pas faire, il est hors de question que je devienne comme elle, même si pour cela je dois subir cette atroce douleur, je ferais face, pour me dire que Tasia n'aurait pas fait tout ça pour rien.

- Alors je te propose une enchère, me lance-t-elle au bout d'un moment

- Une enchère ?

- Vois-tu, les petites vierges sont très recherchées sur le marché de la nuit. Tu ne veux pas te prostituée, très bien, mais tu pourrais au mois faire ça. On récoltera des centaines voire des milliers de dollars, de quoi te mettre à l'abris niveau cocaïne pendant un moment, après nous aviserons. 

Je regarde ma mère complètement sous le choc de ce qu'elle me propose comme choix. Elle veut que je vende ce que j'ai de plus cher au monde, ma dignité. Parce que, si pour elle, ça ne prend en compte que mon hymen et mon statut de « pure », pour moi c'est tout autre chose, il s'agit de mon identité, mais également de la manière dont je me vois à travers le miroir.

Et si je tiens absolument à refuser ce chantage, car c'est ce dont il s'agit, ni plus ni moins, ma bouche semble avoir pris sa propre décision alors que je pousse un soupir de lassitude.

- Je ne dis pas que j'accepte... mais je peux au moins y réfléchir.

- Magnifique ! Lance-t-elle alors qu'elle part chercher le plateau de cocaïne pour me piquer et ainsi, sceller notre accord. Tu n'auras rien à faire, je m'occuperais de tout pour l'annonce, il me faudra juste une photo de toi sous ton meilleur jour pour appâter les clients. Je te droguerais avant pour que tu puisses planer le moment venu, tu ne ressentiras rien si ce n'est de la légèreté, je te le promets.

Les membres tremblants alors qu'elle m'injecte ma dose à même le sol de la cuisine, je me mets à regarder le plafond alors qu'une larme sillonne ma joue tandis que mon esprit quitte mon corps.

Je suis sur le point de sceller mon destin à un avenir sombre, tout ça pour une dose de merde qui me rend un peu plus dépendante à chaque coup d'aiguille, pourtant je suis faible et je la laisse faire, comme si c'était inévitable.

Le sourire de ma mère est victorieux, parce qu'elle a réussi à venir à son but, je finirais comme elle, que je le veuille ou non.

Je sais que plus rien ne pourra m'arracher à cette vie, personne ne pourra m'aider, il me faut une nouvelle dose de courage, n'importe laquelle, pour stopper les manœuvres de ma mère une bonne fois pour toute. 

Mes années en enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant