Chapitre 21 : Elise

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Pour la seconde fois de la journée, je suis réveillée dans la même chambre, signe que je n'ai pas bouger d'endroit, et donc, que je suis toujours aux côtés de Tasia et Spider.

Mais pour le coup, je me suis réveillée à cause de la sensation pâteuse dans la bouche. Comme un lendemain de beuverie sans que je n'aie bu la moindre goutte d'alcool. Comme si une sensation n'était pas déjà suffisante, j'ai également dû transpirer des heures car je suis, littéralement trempée avec l'impression que mes vêtements me collent à la peau.

Entendant des voix juste en dessous de ma fenêtre entre-ouverte, je me rends compte qu'on doit être en pleine journée et que la vie continue pour tout le monde, sauf moi apparemment, qui me considère comme une coquille vide, en quête d'identité, ou pire, d'une raison pour rester dans ce monde. Ayant besoin de me changer, rêvant même d'une douche et surtout, de me soulager, je tente de me lever sans grand succès. Je pose doucement mes mains de chaque côté de mes hanches avant de pousser dessus afin que mes bras puissent porter le haut de mon corps, mais ceux-ci tremblent de plus en plus à cause de l'effort, et pour la seconde fois, je finis par me recoucher, haletante, en train de fixer le plafond en me demandant ce que je vais bien pouvoir faire de ma propre personne. 

En repensant à Tasia, je me rends compte qu'elle m'a bel et bien sorti de la merde où j'étais. Que désormais je ne risque plus rien avec eux. Qu'il me suffira qu'à me guérir pour ensuite aller mieux et pouvoir avancer une bonne fois pour toute. Tout cela me fait monter les larmes aux yeux, et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je me retrouve avec une crise de larme en comprenant que mon enfer est terminé, du moins largement dépassé car il me reste encore le plus compliqué, un sevrage sauvage est en cours et je sens que je risque de ne pas m'en sortir.

Prise d'un nouveau courage, je me glisse doucement mais sûrement vers le bord du lit dans le but de me lever, au moins pour me prouver que j'en suis capable. Après avoir passer mes deux jambes en dehors de la couette, et avoir frissonner à cause de la température ambiante, je tente de réitérer mon action précédente de redresser mon buste, ce que je finis par réussir. Tentant d'avaler ma salive, je prends quelques minutes pour réunir mes forces avant de me lever une bonne fois pour toute.

Et si je savoure cette petite victoire, je déchante vite alors que mes jambes cèdent sous l'effort et que je me retrouve à même le sol, retenant mon cri de détresse et de douleur. Bien que je pensasse que ça ne pouvait pas être pire, je suis prise d'une douleur abdominale horrible au point que je tente de ramper sans pouvoir lever la tête plus haut que les épaules. 

Sans que je sache comment, j'entends quelqu'un pénétrer dans la pièce alors que les battements de mon cœur martèlent dans mes tempes. Ne sachant pas à qui j'ai à faire, mais me doutant tout de même que ce ne serait pas une personne aux mauvaises pensées, je lui demande si c'est possible de m'emmener au toilette, en taisant tout de même que je suis sur le point de me faire dessus, ce qui en soit, serait du pire effet comme première impression, bien que l'on frôle les pâquerettes à ce stade. 

N'ayant aucune réponse dans un premier temps, je suis sur le point de rendre les armes avant que je sente deux bras me soulever par les hanches avant de me porter tels une princesse et m'emmener à l'extérieur de la pièce. D'ailleurs, la honte est sur le point de prendre possession de mon corps quand je me rends compte que la personne n'est ni plus ni moins que Kaïs, celui qui me supporte depuis le début. Ne sachant pas quoi dire, je le regarde alors qu'il me pose à même le sol, tout en me tenant par les hanches en voyant que mes jambes trembles. J'ai une horrible envie mais je ne pourrais rien faire avec lui en face de moi, et je pense qu'il a dû le comprendre car il se met étrangement à rougir avant de lever la tête vers le plafond.

- Enlève au moins le bas pour que je puisse t'asseoir, après je sortirais pour te laisser faire... ce que tu as à faire. 

Hochant doucement la tête, je me tortille tant bien que mal pour retirer mon pantalon ainsi que mon sous-vêtement, en remerciant la personne qui a pensé à me mettre un t-shirt long, avant que Kaïs me fasse lentement reculer, tout en gardant les yeux rivés sur le plafond, avant de quitter la pièce une fois certain que je suis bien installée. 

Mes années en enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant