Chapitre 26 : Kaïs

229 22 0
                                    

A peine arrivé à East Saint Louis, alors que la nuit était bien tombé et qu'on avait plusieurs heures de route dans les pattes, j'emmène Wolf dans ce qui était mon ancien logement. Un simple studio situé non loin d'une église abandonnée, repère incontesté des ivrognes qui tentent de se racheter une conscience pour les fautes commises. Le logement est suffisamment délabré pour que personne n'y pénètre, mais relativement confortable pour y dormir quelques temps.

Dès le lendemain, j'ai laissé courir le bruit que j'étais en ville, mais que je cherche à obtenir des renseignements sur une personne haut gradé. Inutile de poser des questions ici, tout fonctionne au bouche à oreille mais également avec la loi du plus fort, ce que j'ai expliqué à Wolf entre temps.

- La plupart des gamins d'ici ont, soit mal tournés, soit orphelins, ils tentent au mieux de survivre dans cet enfer qu'est leurs vies.

- Et tu penses, sous prétexte que tu étais l'un d'entre eux, ils vont nous donner un coup de main ?

- Beaucoup me doivent un service, mais on peut toujours tenter ailleurs.

Juste après ses mots et une douche froide, étant donné que je n'ai pas d'eau chaude, nous sortons d'ici pour sillonner les rues aux alentours et manger dans le seul diner du coin. En attendant notre commande, Wolf profite pour me poser des questions sur mon passé et également mon avenir.

- Comment ça se fait que toi, du haut de tes 18 ans, tu n'es pas mal tourné ou été enrôler dans un gang ?

- Te dire qu'on m'a pas proposer un poste serait mentir, mais je savais que je n'allais pas faire ma vie ici, j'ai postulé dans le club parce que c'était ça et la rue, mais je regrette pas mon choix d'être prospect

- Et si tu étais refusé ? Tu ferais quoi ?

J'y ai déjà penser naturellement, mais je ne ferais pas pour autant le choix adverse. Si je devais ne pas être pris dans le club j'irais ailleurs, je ne sais pas encore où mais je trouverais, et je tenterais de faire ma vie comme je le peux. Mais ce dont je suis certains, c'est que jamais je ne toucherais la moindre drogue, ça fait des ravages et mon idée est encore plus affirmer en voyant l'état d'Elise tandis qu'elle se sèvre.

Nous avons ensuite parcouru les rues et poser des questions au club de la région le reste de l'après-midi ainsi que le lendemain, sans qu'il n'y ait le moindre informations qui fuitent. Apparemment, on devrait y passer un temps monstre ici, en espérant que ça aboutisse à quelque chose.

Ce n'est qu'au petit matin du troisième jours que les choses semblent prendre un autre tournant. Peu avant que le soleil se lève, quelqu'un s'est mit à frapper à ma porte, et si Wolf à ouvert en trombe, à moitié réveillé et armé jusqu'aux dents, il ne s'agissait que d'un gamin qui me tend un message pour un rendez-vous dans la journée.

Après l'avoir remercier, je referme la porte alors que Wolf me regarde comme si une seconde tête m'avait pousser durant la nuit.

- Le gamin à quoi, huit, neuf ans ?

- Je dirais six ou sept mais dans l'optique c'est ça, il est jeune, dis-je en ouvrant la lettre. C'est courant que des gosses apportent des messages, non seulement parce que personne, en théorie, ne s'en prend à un enfant mais en plus parce qu'il n'est pas nécessaire de l'interroger, il ne sait rien du tout.

Je vois bien qu'il est dégoûter par ce genre de pratique, malheureusement ici c'est une monnaie courante, pour ne pas dire quotidienne. Après cela, je l'informe que nous sommes attendu dans un vieil hangar pour avoir des infos sur ce que l'on cherche. Je ne sais pas si ça serait véridique, parce qu'on fonctionne énormément sur des « on dit » ici, mais ce sera mieux que rien.

Mes années en enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant