Chapitre 12 : Elise

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Depuis que j'ai laissé ma mère choisir à ma place quant à la marche à suivre, je ne suis plus maitresse du moindre fait et geste. Pour cause, je suis droguée en continue au point que je suis devenue une véritable loque humaine, j'en suis pleinement consciente, surtout du haut de mes dix-sept ans, mais je ne peux plus réagir, et encore moins aligner deux mots.

Je sais également que, pour arriver dans ma condition physique, les doses ont dû être augmenter et plus d'une fois pour que je ne meure pas à cause d'une aiguille, après tout je dois devenir l'une des rentrées d'argent pour ma génitrice, pour ne pas dire la plus grande source de revenue.

Aujourd'hui pour changer, je suis complètement amorphe alors que Nathalie pénètre dans ma chambre avec un grand sourire et une chanson fredonnée. Après avoir pris ma piqûre habituelle, je la sens me trainer tant bien que mal pour me faire bouger de ma chambre. Ne comprenant pas, et ne voulant faire aucun effort, je continue de fixer le plafond qui change au fur et à mesure qu'elle me traine dans ce que je reconnais comme étant la salle de bain.

Sans que je comprenne quoi que ce soit, je sens de l'eau glacée traverser mon corps me sortant rapidement de ma torpeur, regardant autour de moi, je constate que ma mère m'a entièrement déshabillée avant de me glisser dans la douche pour un lavage en règle des pieds à la tête.

- Qu'est-ce... qu'est-ce que tu fais ? Demandé-je d'une petite voix avec les dents qui claquent.

- Il est temps que tu te laves, ensuite je t'habille avec les vêtements que j'ai choisis et tu vas poser pour la photos de l'enchère, à dix-sept ans je pense que tu es assez grande pour perdre ta virginité, je suis encore bon seigneur, beaucoup de jeunes filles font leurs premières fois à quinze-seize ans.

Ainsi donc, c'est maintenant que mon avenir se joue, et ce n'est nulle autre que cette femme qui détient les cartes de ma vie. Pendant qu'elle m'habille tels une poupée de chiffon, je tente de reprendre mes esprits et trouver, à quel moment, j'ai pu lui affirmer être d'accord avec ça. Je ne m'en souviens pas, mais j'ai comme l'idée que cela c'est plus ou moins passé à l'instant où la drogue à fait une nouvelle apparition dans ma vie.

En l'espace de quelques minutes, je me suis retrouvée avec une tenue faites de dentelle, atrocement inconfortable et nettement trop serrer faisant ressortir, pour ne pas dire déborder ma poitrine qui est pourtant dans une taille standard. Rapidement, je me fais escorter, pour ne pas dire trainer, dans la chambre de ma mère transformer pour son business vidéo avec des froufrous roses dans tous les coins et même quelques accessoires pour donner un plaisir manifeste aux nombreux voyeurs.

- Tu vas t'installer sur mon lit, m'indique cette femme sans prendre en considération mon regard affolé. Je vais te placer de manière à faire ressortir tout ce qui doit être vue pour appâter les clients, tu seras, en quelque sorte, un hameçon pour le plaisir, et crois-moi, je vais également faire en sorte que tu apprennes correctement ton rôle.

Je n'ai véritablement plus aucune volonté si bien que je laisse ma génitrice me prendre en photo dans diverse position, d'abord allongée avec les mains au niveau de ma taille, puis une où je suis attachée grâce à une paire de menotte avec des poils roses pour éviter de me blesser.

Durant le moment de la séance photo, je l'entends me parler de cette enchère auquel je participe, celle-ci durera deux mois exactement afin d'avoir un maximum de vue et de gain. De ce que je comprends, elle commencera à mille dollars et ne fera qu'augmenter au fil du temps, cela me laisse donc deux mois pour trouver une solution ou pour m'échapper, d'une manière ou d'une autre, de cet enfer qu'est devenue mon quotidien.  

Ce n'est qu'une fois tout cela terminée, que je me mets à penser à t'enterrement de Tasia mais également aux paroles de Spider, son petit copain de l'époque. IL voulait absolument être là pour m'aider, pour cela, que je n'avais qu'à l'appeler, mais où ais-je mis son numéro déjà ?

Cherchant partout dans ma chambre, je finis par un mettre le bordel bien que je n'aie aucun courage pour ranger quoi que ce soit, j'entends également Nathalie approchée, mais, pensant sûrement que je faisais une simple crise dû à la drogue, elle m'a laissée dans mon monde si bien que je finis par le trouver alors que je désespérais, dans ma table de chevet, coller grâce à un scotch juste au-dessus du tiroir.

Il a fallu par la suite que j'attende que ma mère sorte, même si c'est pour faire quelques courses, afin que je me saisisse du combiné fixe pour passer mon appel. Ma vision demeurant flou, je fais plusieurs essais avant de réussir à taper correctement la suite de chiffre présent sur le papier chiffonné. 

La tonalité raisonne dans mon oreille au même titre que les battements de mon cœur, pour le moment, c'est la seule solution que j'ai trouvé pour m'échapper d'ici. Et alors que les bip s'enchainent, je me rends compte trop tard que j'ai oublier de prendre en compte le décalage horaire entre les deux Etats. Pourtant je continue d'espérer, même si pour le moment, je n'ai personne au bout du fils, et que les minutes s'enchainent, me rapprochant peu à peu de la présence de ma marâtre. 

Mes années en enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant