Chapitre 31 : Elise

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Lorsque Spider à sorti « a dans quelques jours », je m'attendais vraiment à ce que ça prenne une journée ou deux avant de revoir Kaïs. Mais finalement, j'ai surpris une discussion entre Fox et Spider sur un imprévu et qu'ils leurs devra une journée supplémentaire pour faire le trajet.

Je ne sais pas si c'est la perspective de voir celui qui a toujours été là pour moi, ou tout simplement parce que la drogue commence à quitter définitivement mon corps, mais j'ai constaté que je suis bien moins pâle qu'avant même si ce n'est toujours pas la grande forme ; j'ai moins de tremblements et mes gestes sont plus lents mais plus sûrs, cependant, j'ai toujours cette diarrhée immonde qui refuse de passer. 

C'est d'ailleurs pendant que j'étais sur le trône de la salle de bain que j'ai surpris une conversation entre Tasia et le médecin. De ce que j'ai compris, ma sœur demandait si ce n'était pas mieux de me faire hospitaliser en vue de mon état qui ne semble pas connaitre d'amélioration. Mais le médecin à refuser. Le fait d'entrer dans un hôpital me mettra souvent en présence de médicament, sans même penser que je pourrais être dépendante de quoi que ce soit. De plus, il a annoncé que le plus difficile est déjà fait, alors ça fera que faire un pas en arrière sur tout ce qui a déjà été entrepris.

Cependant, il a également ajouté qu'à l'avenir, il ne faudrait que je ne prenne aucune substance pouvant créer la moindre addiction quelle quel soit.

Me remémorer tout cela me plonge dans des sentiments contradictoires, à la fois de désespoir mais également d'un soulagement de me dire que je n'affronte pas ça toute seule. Et c'est donc pleine de volonté que je me décide à sortir du lit, non sans mal, pour me préparer malgré mes jambes tremblantes.

Pour le coup, je dois m'appuyer sur les rambardes, les meubles ou encore le mur pour être certaine de ne pas tomber jusqu'à pouvoir m'asseoir sur la chaise posé dans la douche, après m'être laver, je ne me vêtue que d'un pantalon de survêtement et d'un débardeur de couleur gris. Un coup de brosse puis les cheveux rassembler dans une queue de cheval approximative, je souffle un bon coup pour descendre rejoindre tout le monde dans la cuisine. 

Ce que je n'avais pas prévu en revanche, c'est le vertige qui m'assaille alors que j'étais à la moitié des marches. Cherchant à me rattraper à quelque chose, ainsi qu'à tenir au mieux sur mes jambes, je ferme les yeux en me tenant une des tempes, espérant que le problème disparaisse. Pourtant, je me sens partir en avant et alors que je m'attendais à dévaler les marches en roulé-boulé à vitesse grand V, je suis rattraper in extrémis par Spider qui devait, soit passer dans le coin soit en train de m'attendre.

Sans prononcer le moindre mot, je le sens me tenir fermement avant de partir en direction de la cuisine afin que je puisse manger, bien que mon appétit soit désormais couper par la peur que je viens d'avoir, pourtant, je sais que j'ai besoin de nourriture, que mon vertige ne se serait peut-être pas déclarer si j'avais manger d'avantage la veille ou encore, si j'avais grignoté au lever du lit.

Je ne suis pas surprise, en entrant dans la pièce, de voir Tasia aux fourneaux et encore moins de constater que Fox, Bat et Weasel sont installer autour de l'ilot central en train de prendre leurs petits-déjeuners.

Sans prendre la peine de me faire descendre, Spider m'installe sur un des tabourets alors que ma sœur dépose une assiette ainsi qu'un verre de jus de fruit et mes cachets pour la journée. C'est donc après un léger remerciement que je prends ma fourchette, prête à prendre mon temps pour tout avaler, tant que je termine tout ce qui se trouve devant moi. 

Cependant, des questions me taraudent et m'empêche de savourer pleinement mon plat. Profitant donc que j'ai devant moi le président du club, et qu'il doit donc, tout savoir quant à ma situation, je me mets à lui demander, d'une voix incertaine, ce qu'est devenue de la vente aux enchères.

Au départ, Fox n'a rien dit, s'arrêtant même de mâcher ce qu'il avait dans la bouche, puis après avoir fait un mouvement de tête en direction de Bat, le geek du club, je finis par avoir la réponse à ma question.

- Les enchères sont terminées, elle a été remportée par un vieille homme, d'à peu près la soixantaine d'années qui a été aperçu dès le lendemain dans ta ville natale pour exiger son dû, toi. Enfin de ce que l'on sait.  

J'ai l'impression d'avoir du plomb dans la bouche en sachant qu'un homme, susceptible d'être mon grand-père, aurait été capable de faire ce genre d'atrocité, pourtant je ne m'arrête pas en si bon chemin, je tiens à tout savoir, et d'une manière ou d'une autre, ça sera le cas bientôt.

- Donc... d'après lui ma virginité s'estime à combien ?

- 275 milles dollars, lance-t-il après un léger coup d'œil en direction de son président. 

Je ne peux qu'acquiescer face à cette constatation, qu'est-ce que je peux faire de plus de toute manière ? Après avoir bu un trait de jus d'orange et repris un morceau de pancake dans la bouche puis l'avoir avaler après quelques minutes, je finis par demander au président ce qui va se passer par la suite.

- Il y a certaines choses que tu ne sauras pas, pour ta propre sécurité, mais je pense que tu devras confronter ta mère, si tu t'en sens capable bien entendu. Cependant, je te rassure tout de suite qu'elle ne pourra rien faire contre toi d'un point de vue physique, j'y veillerais personnellement.

- Je ne sais pas Fox, je n'en sais rien du tout.

Je n'ai, par ailleurs, aucune envie de penser de près ou de loin à une hypothétique rencontre avec ma mère, de quelle nature que ce soit. Je pense même que je pourrais rendre mon repas à cette idée.

Comme si Tasia comprenait mon combat intérieur, je la vois éteindre tout ce qui se trouve sur le feu avant de me guider à l'extérieur avec mon assiette dans ses mains. C'est donc après nous être poser sur la table du jardin et avoir pris quelques minutes pour souffler que nous commencions à discuter.

- Est-ce que ça va ?

- Je n'en sais rien Tasia, ça fait plusieurs jours que je suis ici, pourtant j'ai l'impression que ça ne fait que quelques heures... et l'idée de revoir maman...

- Tu n'es pas obligée de le faire Elise, m'assure-t-elle en posant une main sur mon avant-bras. Crois-moi, tu n'es absolument pas obligée de le faire et si je pouvais choisir, je pense que je te demanderais de ne pas la voir.

Intérieurement, je suis soulagée de voir que j'ai encore le droit à mon libre arbitre, c'est je pense, ce qui me permet de tenir dans tout ce que j'entreprends. Terminant finalement mon repas qui est désormais froid, j'entends Tasia me demander si j'ai une idée de ce que je voudrais faire une fois guéri.

- Bien-sûr, lance-t-elle après quelques secondes de silence, je ne te demande pas ça pour que tu partes, loin de là, mais plutôt si tu as une idée de ce que tu veux exercer comme profession une fois adulte, tu ne seras pas obligée de reprendre l'école su tu en as pas envie, on a pas mal de boutique diverses où tu pourras t'exercer dans un premier temps.

- Je pense qu'avant de faire quoi que ce soit, j'aimerais prendre ma vie en main, ou du moins la commencer comme elle aurait dû l'être.

Je ne sais pas si je m'attendais à ce que ma sœur me regarde avec pitié, dégoût ou compréhension, pourtant, elle ne fait qu'un sourire avant de dire que c'est une bonne idée. Me laissant seule quelques minutes, je me mets à penser à tout ce que je viens d'apprendre, mais aussi aux questions que l'on m'a poser. Je ne veux pas reprendre contacte avec ma mère, pas après tout ce qu'elle m'a fait, mais est-ce que je pourrais me reconstruire sans comprendre les raisons de ses gestes ? La réponse est non.

Je vais devoir la confronter, un jour ou l'autre, et je ne sais pas si je suis prête pour cela. 

Mes années en enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant