Chapitre 18 : Kaïs

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Bien que la première période où j'ai rencontré Elise s'est passé dans le silence, pour cause, elle était en train de dormir, je me dis qu'intérieurement elle à dû souffrir plus que de raison pour se retrouver droguée jusqu'à la moelle, avec l'alcool en plus de ça comme pensement à toutes ses douleurs. Je ne sais pas ce qu'il lui est arrivé, en tant que prospect je ne suis pas dans la confidence, mais je me doute que Tasia ou Spider m'en aurait parler si besoin est. Je dois juste me montrer patient et voir où tout cela peut me mener.

Néanmoins, lorsqu'elle m'a annoncer avoir envie de vomir, j'ai prié silencieusement qu'elle se retienne de le faire dans le véhicule, non seulement car il appartient au club de l'Illinois et qu'ils sont très à cheval sur la propreté, mais en plus parce que je devrais nettoyer à la brosse à dent, à coup sûr.

A peine arrivé sur l'aire de repos, je laisse Tasia s'occuper de sa sœur pendant que je patiente avec Spider. Si au départ nous parlions uniquement du voyage, nous finissons par parler de tout et de rien, notamment du fait que je sois prospect mais n'ait aucune moto à moi tout comme le nom de route.

- C'est normal, lance Spider, je m'attendais à ce que Shark t'a expliqué, la moto t'est offerte par le club dès que tu deviendras Full Patchs, pour ton nom de route, c'est un peu la même chose, nous nous mettons d'accord sur un nom lors d'une messe.

- Mais comment vous faite pour choisir justement ? Il y a bien un truc non ?

- Ton comportement 

Ne comprenant pas dans un premier temps, Spider finit par me donner un exemple ; son propre nom de route.

- On m'a appeler Spider, soit l'araignée, à cause de mon comportement, je peux être aussi inoffensif qu'une minuscule bestiole comme être aussi létal qu'une mygale. J'ai une humeur changeante et le caractère qui va avec.

- Mais pourquoi pas serpent ?

- Déjà prit par notre empoisonneur

Ne sachant pas quoi lui dire d'autre, je ne mets à acquiescer de la tête avant de voir les filles ressortir tant bien que mal, malgré le teint blanchâtre de la plus jeune, je tente de m'approcher, afin de l'aider, mais je suis rapidement stopper par le regard de Tasia, qui tient à le faire elle-même.

C'est donc aux côtés de Spider que je regarde Tasia aider sa sœur à boire avant de commencer à vouloir l'installer confortablement pour sûrement le reste du voyage. C'est probablement ce que j'aurais voulu moi-même si j'avais une famille. Une personne qui s'occupe de moi lorsque je suis au plus mal, et à qui je pourrais rendre l'appareil, pourtant, les mots qui suivent me cloues sur place tant la haine est puissante, bien que je pense que la drogue, du moins le manque la rende aussi amer.

 Et si je m'attendais à ce que Tasia se rebiffe, ou lui fasse comprendre qu'elle va trop loin, celle-ci se contente uniquement de lui répondre sans élever la voix et de la recoucher avant de la couvrir afin qu'elle puisse être la plus confortable possible.

Mais les insultes ne s'arrêtent pas là, et je demeure impuissant pendant que Tasia s'en prend plein la tronche par sa sœur qui fini tout simplement par fermer la porte et venir calmement dans notre direction.

- Elle dit ça sous le coup de la colère et du manque chaton, lance Spider avant de la prendre dans ses bras. Elle ne le pense pas et tu le sais

- Oui je sais, finit-elle par dire au bout d'un moment. On devrait reprendre la route, il nous reste un long chemin à faire.

Il m'a suffit d'un regard de la part de Spider pour que m'installe de nouveau sur le siège conducteur pendant qu'Elise a une crise de larmes, probablement par regret pour tout ce qu'elle a pu dire, au point d'avoir des difficultés . Etant nul pour se genre de chose, je me contente uniquement de lui dire que tout ira bien, qu'il faudrait sûrement uniquement du temps pour que les choses se tassent, qu'elles prennent toutes les deux consciences qu'elles ne sont pas ennemies. 

Je ne sais pas si elle entend ce que je dis, ni-même si elle va y penser, cependant à la suite d'un calme plat, je décide de mettre un léger fond de musique qui passe à la radio pour ne pas me sentir trop seul.

Je profite également du moment pour réfléchir à la suite des évènements, je suis transféré dans la maison mère pour mes bons et loyaux services. Mais que se passera-t-il là-bas ? Serais-je toujours un prospect qui devra nettoyer la merde des autres ? Ou commencerais-je à avoir des missions plus importantes ? J'en sais rien du tout et parfois, j'aimerais avoir une distraction pour arrêter de penser à toutes les situations que je pourrais avoir dans un avenir proche.

- Parle-moi de toi, lance une voix que je pensais endormie.

Surpris par son intervention, je tourne d'un coup la tête dans sa direction avant de me rendre compte que je suis en train de dériver sur la voie d'à-côté. Redressant d'un coup le véhicule, je fais un appel de phare à Spider pour lui dire que tout va bien avant de reporter mon attention sur la jeune femme, sans quitter la route des yeux.

- Je pensais que tu dormais... dis-je en tentant de réguler les battements de mon cœur.

- Tu sais déjà tout de moi à cause du club, lance-t-elle sans chercher à me répondre. Alors c'est donnant-donnant, tu ne crois pas ?

- Je ne sais rien de toi si ce n'est que tu es la sœur de Tasia, je suis prospect, un jeune en formation tout simplement. Mais tu n'es pas forcée de me croire.

Je ne l'entends pas parler pendant plusieurs minutes avant qu'elle ne me parle d'elle sans que je lui dise quoi que ce soit. Et comme je le pensais, sa vie a vraiment été de la merde de bout en bout, avec néanmoins quelques moments de bonheur auprès de sa sœur. Ce qui me fait comprendre, en même temps, pourquoi est-ce qu'elle a été tellement en colère de la voir heureuse, auprès d'un biker après s'être fait passer pour morte.

- A ton tour, lance-t-elle au bout d'un moment.

Après un soupir, je finis lui parler de moi, de mon enfance dans un orphelinat et d'une vie sans la moindre famille qui peut me soutenir. Je continue en parlant de mes passions mais le calme demeure alors que je lui demande ce qu'elle aimait faire en règle générale, profitant d'un moment où aucunes voitures se trouvent à l'horizon, je finis par lui jeter un coup d'œil et constate qu'elle s'est endormie.

- Dors petit ange, dis-je dans un murmure, je veuille sur toi. 

Mes années en enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant