CHAPITRE XIII

85 11 1
                                    


Selon Jaïde




Les crises d'Emilliène se voient répétitifs de jours en jours.

Elle ne dort plus, si ce n'est que par sédatif. Refuse de s'alimenter, elle réclame la mort, chose que je peux concevoir.

Son apparence se détériore journée après journée. Elle ne ressemble plus à rien, son visage est chemin miné d'hématome que ses bourreaux lui ont attribuées, et celles dont elle s'est crée par ses propres griffures et mutilations.

Ma fille est devenue l'ombre d'elle-même. À peine seize année existence, que ça vie, ne lui attribue plus aucune satisfaction. Chaque jour, elle frôle la mort. Tout objet qu'elle trouve, elle se met aussitôt à s'ouvrir les veines, à se pendre, à se noyer et même à s'asphyxier.

Son état devient critique. Mais je ne veux pas que ma fille, à peine dans l'adolescence, soit interné dans un asile psychiatrique. Elle n'est pas folle.

Bien qu'elle présente des signes de bipolarité, elle est dangereuse aussi bien pour son entourage que pour sa propre personne.

Emilliène n'est plus ma petite Émie. Ses bourreaux, l'ont complètement fané, tués au plus profond de l'âme. Ils ont empoisonnés l'âme pure et innocent de ma petite fille.

Pour que cette affaire ne s'ébruite pas, George m'a proposé de faire vivre le médecin sous notre toit. Il peut directement intervenir pour calmer Émie a chacune de ses saufs d'humeurs, m'a-il dit.

J'y ai songée, mais un soir, Émie nous a fait voir de toutes les couleurs, et dès le lendemain matin, Jule s'est installé à la maison, dans l'ex chambre de mon fils.

Ainsi il est plus proche d'Emilliène et peut facilement intervenir lorsque son état devient incontrôlable.

- Bonjour madame Bassamg.

- Vous savez, j'ai divorce, malgré que je me suis remariée, j'ai gardé mon nom de jeune fille. Vous pouvez m'appeler Yenh.

- Comme vous le souhaitez madame Yenh.

- Docteur, son état va t'il s'améliorer, ou Émie, restera dans cette phase à tout jamais ?

- Sincèrement, je ne peux rien dire. Tout dépend d'Emilliène et son acharnement à vivre. Si elle s'accroche à la vie, alors, il y'a de forte chance, que l'ex Émie nous revienne. Mais dans le cas contraire, j'ai bien peur qu'elle demeure ainsi. Et il faudrait envisager, de l'interné définitivement .

- Je ne peux pas envisager cette voie. Émie ne sera jamais interné. Elle n'est pas folle. Elle souffre juste docteur. Ma fille n'est pas folle.

- Madame Yenh, tout comme vous, je chéri l'idée, qu'Émie n'est pas folle. Mais la réalité nous rattrape. J'essaie pourtant de tous faire, nos multiples scéance de rééducation n'ont rien démontrer. Elle ne veux non plus raconter ce qui lui est arrivée. Elle garde le silence, et se meurtrie plus de jour en jour. Peut-être un visage familier l'aiderait, son père, des amis, ou même son frère ?! Tout aide serait la bienvenue.

- Avant que nous vous invitons à venir vous installer chez nous, son père avait essayé en vain de lui faire parler, mais rien. Or, lorsque Robert et moi, étions encore ensemble, Émie et lui avaient une grande intimité, je croyais que ce lien lui fera dire un mot, ne serais-ce qu'un simple mots, mais rien. Absolument rien. Elle garde silence et tue sa voix en elle. En ce qui concerne des amis, le seul que je connaisse, c'était ce garçon, Jason. Mais malheureusement, sa mère et lui ont demandé, pour un autre Etat. Notre seul espoir de lui faire parler, c'est son frère Calluis. 

- Faites le venir de tout urgence. Voilà déjà un mois qu'Émie garde silence. Qu'elle ne vie qu'à travers des sédatif et des perfusions. En tant que médecin, ça ne répond pas à mon éthique professionnelle de garder une patiente sous cet état.

- Docteur je ne vous remercierais jamais assez de faire ce que vous faites pour Émie. Tous l'or du monde, ne pourra jamais payer ce service que vous nous rendez. George et moi, vous seront éternellement reconnaissant.

- Madame Yenh. C'est mon devoir de sauver des vies. Et celle d'Emilliène est d'autant plus importante.


Des cris provenant de l'étage nous firent arrêter cette échange. Visiblement l'effet des sédatifs se sont estompés.

Les cries assourdissants d'Émie nous ont fait renforcer l'état des fenêtres et des portes. Questions de ne pas alarmé le voisinage.

Jule dépose sa tasse de thé et me remercie pour ce petit moment de détente. Ses instants nous sont de courte durée. Émie s'arrange à ce que toutes l'attention n'est que focalisée sur elle.

Parfois, je me suis suspectée, qu'elle omet tout ceci, pour me rappeler à quel point j'ai été une mère indigne pour elle.

Ses crises nocturnes signifient pour moi, le karma de ses trois années d'absence, si je m'étais rapprochée plus de ma fille, peut-être m'aurait-elle fait confiance, au point de me livrer ce fardeau qui bloque son état ?.

Le docteur monte à l'étage, mais je ne le suits pas. J'en ai mare de voir ma fille dans cet état,

Mare de me dire qu'elle va sûrement demeurer ainsi.

Alors comme toujours, depuis un mois, je m'occupe de débarrasser la table et de me boucher les oreilles. Me dire que ses cris provenant de l'étage, n'est que purement fictive.

C'est dans ma tête.

Et visiblement, ça marche, je ne l'entends plus se tordre et hurlé de détresse.

Je reviens au salon et à peine je m'installe, que la porte principale s'ouvre sur George, maintenant des provisions sous ses bras. Je me lève et va le soulager.

Je le fais une bise sur la joue, et me saisis des paquets.

- Bonsoir chéri.

- Bonsoir ma reine, comment va t'elle ?

- Comme d'habitude. Le médecin est avec elle.

- D'accord, je vais aller voir.

Comme le médecin, George monte les quelques marches de l'escalier et moi, je retourne à mes fournaux. Même si Émie ne mange pas, Jule, George et moi, avons besoin de nous alimentés, non seulement pour vivre, mais aussi pour arriver à survivre à chacune des nouvelles émotions d'Emilliène.




Des caprices, ce ne sont que des caprices.

Cathïde2ange

FUGITIVE DE MON EXISTENCE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant