Chapitre 7 :

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- T'es où là ? me demande Sofiane, agacé par mon retard.
- J'arrive. répondis-je tout en marchant de plus en plus vite.

Je suis en train de courir dans les rues de Nice pour ne pas rater mon bus, je n'irai plus jamais à la Fnac, j'y reste pendant des heures à chaque fois. Ça fait déjà trois jours que je reste enfermée dans ma chambre, je ne suis pas sortie une seule fois, pas même pour aller en cours. Je suis tellement triste et énervée à cause de Yousra et Luis, que je n'ai plus de vie sociale. D'ailleurs en parlant de lui, il m'a écrit pour « prendre de mes nouvelles », je l'ai ignoré. Yousra quant à elle m'a appelé plusieurs fois pour me parler de Sofiane, je n'ai pas répondu à ses appels, je me suis contentée de lire ses messages. Je n'ai parlé à personne mis à part ma mère, elle s'inquiète pour moi car je ne vais pas en cours, je lui ai dit que j'étais malade mais elle continue de s'inquiéter. Je n'avais aucune motivation ces derniers jours, pas même pour manger. Aujourd'hui j'ai essayé de me motiver à sortir, je suis allée à la Fnac chercher L'as de coeur, de Morgane Moncomble que j'ai commandé. J'ai lu le résumé et je suis tombée amoureuse de ce livre, je vais très vite le lire. Mais bien sûr, il a fallu que je passe dans le rayon « roman » et j'y suis restée plus longtemps que prévu... Je suis ressortie avec 4 livres au lieu d'un seul, j'espère que ma mère ne verra pas mes révéler de comptes ...
J'ai donné rendez-vous à Sofiane dans le parc près de chez moi, je lui ai dit de venir vers 17 heures 30, il est actuellement 17 heures 30 et je suis encore dans le centre-ville à courir marcher vite comme une débile en bousculant plusieurs personnes au passage.

- J'te dis direct si t'es pas là dans dix minutes je te tue. me menace-t-il tout en perdant sa patience.
- Je suis censée avoir peur ? J'me dépêche, promis. dis-je en raccrochant.

J'arrive enfin à mon arrêt de bus, je remarque qu'il y a pas mal de monde, chose qui est assez rare.. Je m'assois sur un banc et regarde mon téléphone. Sofiane m'a - encore - envoyé un message.

Sofiane
Raccroche moi au nez encore une fois et tu m'oublie pour ton plan de merde.

J'ai été gentil, j'ai changé son prénom pour mettre le vrai cette fois-ci.
Il me donne envie de le changer à nouveau.
Je lève les yeux au ciel, qu'est-ce qu'il est chiant. Je reçois un nouveau message mais cette fois de la part de Layla.

Layla
C'est bon pour la soirée de samedi, Sofiane peut venir.
Je ne sais pas ce que tu prévois de faire mais Yousra viendra, je te fais confiance.

Je souris comme une petite fille devant le message de Layla, je vais enfin pouvoir mettre mon plan à exécution - j'y réfléchis depuis trois jours - Sofiane a intérêt à accepter ma demande.

- Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vu ! s'exclame une voix féminine.

Je relève la tête pour apercevoir mon interlocutrice, sa voix ne me dit rien et quand mes yeux se posent sur elle, je suis confuse. Une fille est en face de moi, un sourire forcé est ancré sur ses lèvres. Je ne la connais absolument pas, je la regarde avec incompréhension. Elle s'approche de moi et m'enlace comme si on se connaissait depuis toujours. Je ne dis rien, mes muscles se crispent face à ce contact, elle me murmure dans l'oreille :

- Un homme me suit depuis avant, je ne sais pas quoi faire, je suis paniquée et je dois rentrer chez moi. Aide-moi je t'en supplie. me supplie-t-elle.

Elle se détache de moi et s'assoie à ma gauche, je comprends très vite la situation. Je la détaille du regard, elle a l'air d'être jeune, elle doit avoir 14 ans, ses cheveux lisses de couleurs brunes tombent sur ses épaules s'arrêtant aux niveaux de son estomac. Sa peau bronzée brille grâce aux soleil, sa bouche est légèrement maquillée, des paillettes brillent sur ses joues roses. Ses yeux bruns clairs sont magnifiques, ses cils noirs sont recourbés grâce au mascara qu'elle a mis. Mais son regard n'exprime que de la peur, ce qui me brise le cœur. Prise d'empathie pour cette fille dont je ne connais même pas le prénom, je pose ma main sur son avant bras tout en faisant des vas et viens pour tenter de la rassurer.

Éphémère Où les histoires vivent. Découvrez maintenant