Éphémère

Chapitre 31 :

Mon corps est en ébullition, mon rythme cardiaque s'accélère, des papillons se libèrent dans mon estomac, mon cerveau ne fait maintenant qu'un avec mon cœur. Mes yeux se ferment, voulant profiter de cet instant unique.
Je veux revivre ce putain de baiser.
Mes sentiments se mélangent, je ressens de l'excitation, de la joie mais surtout l'envie de lui rendre son baiser. C'est comme si le temps s'était arrêté autour de nous, je n'entends plus rien mis à part les battements rapides de mon cœur, je me concentre sur chacun de ses gestes. Sa main droite posée sur le haut de mon dos, me serrant un peu plus contre lui, son autre main pressant ma hanche. Je ne saurais décrire ce qu'il se passe à cet instant dans ma tête, mais je suis figée, je veux réagir, lui rendre son baiser et que ce moment ne prenne jamais fin. Je suis comme dans un rêve et pendant quelques secondes, j'oublie tout : mes problèmes, Luis, Yousra, ma vie. Je me fiche des conséquences de ce putain de baiser, je veux juste profiter de cet instant ressemblant à un rêve dont je ne souhaite jamais me réveiller. Peu importe qu'on nous regarde, j'assumerai tout ce qu'il se passe. Il détache ses lèvres des miennes, mon corps encore sous le choc de notre rapprochement si soudain, je rouvre les paupières, mes yeux se posent sur lui tout en espérant que les siens me regardent aussi. Mais il ne me regarde pas, il fixe quelque chose près des escaliers pendant quelques secondes avant de poser ses yeux bruns sur moi. Mon corps frissonne lorsque ses yeux croisent les miens, un sourire narquois est inscrit sur ses lèvres qu'il humidifie avec sa langue.

- Désolé princesse, c'était trop tentant. Dit-il en retirant une de ses mains de mon cou.

T'excuse pas c'était génial, tu peux recommencer quand tu veux.

- J'adore leur goût framboise.

Il me sourit avant de reporter son attention sur les escaliers face à moi, oh bordel il a dit qu'il adorait leur goût framboise. Mes joues doivent avoir la même couleur que mon rouge à lèvres, mon corps ne répond plus, je reste figée sur place tout en continuant de le fixer. Mon cerveau reprend les commandes de mon esprit, je prends du recul sur la situation.
Ok meuf il vient de t'embrasser.
Le putain de mec que tu détestais il y a encore un mois.
Il vient de t'embrasser.
Et t'as aimé ça.
J'ai envie de m'exploser la tête contre un mur pour avoir aimé ça, mais d'un autre côté, j'ai envie de lui rendre son putain de baiser. Mon regard toujours posé sur lui, la voix de mon amie me fait revenir à la réalité, me sortant de mes pensées et en me rendant compte que je continue de le fixer comme une fille dingue de lui. Je détourne le regard et me place face aux escaliers devant moi, pourquoi je le fixe comme ça merde.

- Le prochain est... Ilyes Bakir ! Dit Dìna avec enthousiasme.

Des cris aigus se font entendre à l'arrière de la salle accompagnés de confettis, est-il si populaire que ça ? Ce dernier passe devant les sélectionneurs et son coach sans leur adresser un regard. Il s'approche ensuite de Dìna, entoure ses hanches de ses mains, la rapprochant dangereusement de lui et l'enlace tout en lui faisant la bise. J'ouvre grand les yeux après ce qu'il vient de se passer, qu'est-ce qui lui prend là ? Dìna est tout aussi surprise que moi par ce geste inattendu de sa part, elle fronce les sourcils tout en lui lançant un regard noir. Mais Ilyes lui sourit, fière de son geste. Elle se force à lui sourire, gardant son professionnalisme. Mon regard se pose tout de suite sur Enzo, les poings serrés et le regard noir, c'est bien la première fois que je le vois énervé mais je comprends bien pourquoi. Ilyes accepte le micro et l'enveloppe que lui tend Dìna tout en la remerciant et l'appelant « Beauté ».

- Tu comprends ma réaction à la salle de sport maintenant ? Soupire Sofiane à mes côtés.

Je le regarde, les yeux toujours grands ouverts, surprise par son comportement envers les femmes.