Flashback V :

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Mon meilleur ami affiche un sourire triste sur ses lèvres, puis il m'entraîne vers le longs couloirs blanc et angoissant des unités de soins attensifs. Les couleurs sont aussi triste que l'ambiance, des personnes patientes sur des chaises : certaines pleurent, d'autres dorment, des enfants jouent, ne se rendant pas compte de ce qu'il se passe autour d'eux. En les regardant, j'ai envie de revenir à cette époque là, où je n'avais aucune idée de ce qu'était la vie et les problèmes. La réalité est trop dure, et cruelle, impossible de l'accepter.

Je percute soudainement Amine, qui s'est arrêté face à une porte blanche, sur laquelle est affiché : " Chambre 11".

11.

Comme son numéro sur le terrain.

La coïncidence a choisi le mauvais moment pour faire son apparition.

Je soupire longuement en fixant la porte blanche, ma jumelle se trouve derrière cette porte, avec de nombreuses machines autour d'elle pour qu'elle puisse vivre, comment ne pas appréhender ce moment ? Par réflexe, mon regard se pose sur Amine, depuis le début de ce drame, il a été le seul à garder son sang froid et à ne pas succomber à la panique. Même s'il s'est mis à pleurer juste avant, depuis tout ce temps, il a gardé son calme.

Nos regards se croisent après de longues secondes à fixer son profil, il me fait un signe de tête pour me demander si je suis prêt, je hoche la tête à contre cœur. Amine appuie sur la poignée pour ouvrir la porte. 

Je vais revoir Zaira.

Il soupire longuement avant de pousser la porte.

Revoir ma jumelle, dans le coma.

La lumière des fenêtres nous aveugles légèrement.

Tout ça par ma faute, par mon manque de vigilance.

Puis, le bruit des machines me parvient, tout comme le froid qui me donne des frissons.

Pardonne moi Zaira, je suis désolé de ne pas avoir été à la hauteur.

Les câbles et les bips en continu des machines me donnent une migraine.

Je suis un mauvais frère, j'ai manqué à mon rôle, j'ai manqué à l'éducation que nous ont donné nos parents.

Amine se fige devant moi, son regard fixant le lit d'hôpital.

Je suis désolé Zaira, tellement désolé.

Mon regard suit celui de mon meilleur ami, le corps de ma sœur repose ici, plusieurs machines l'entoure. Ses bras sont tâchés de bleus, ses poignets sont rouges, ses mains remplies d'égratignures. Sa peau bronzée est maintenant pâle et pleine d'hématomes. Son cou est rouge, son corps a sauvegardé les traces de violence qu'elle a subi. De ses marques, j'entends sa souffrance et ses cris, je la vois se débattre pour s'enfuir, ses larmes inondent ses joues. Puis, mes yeux remontent vers son visage, mes jambes me lâchent et je m'effondre par terre.

Qu'est-ce que j'ai fait ?

Le bas de son visage est camouflé par un masque lui apportant de l'oxygène, celui-ci est transparent, laissant transparaître ses lèvres bleues.

Éphémère Où les histoires vivent. Découvrez maintenant