Flashback IV

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Les paroles de Inès déclenche en moi une colère et une haine que je n'avais jamais ressenti auparavant, ma mâchoire se serre tout comme mes poings.
Comment Luis peut être libéré, alors qu'il est la dernière personne à avoir vu ma jumelle consciente avant le drame ?

Comment il a pû être libéré alors que c'est lui qui l'a drogué ?

Comment des policiers qualifiés pour "protéger les citoyens" et "faire régner l'ordre" peuvent libérer un mec qui est le suspect numéro un ?
Mais après réflexion, une question me vient en tête alors que j'aurais dû me la poser dès le départ :

Pourquoi Luis a fait ça à Zaira ?

Pourquoi avoir fait ça ?

Elle n'a jamais mérité une telle chose, peu importe ce qu'elle a fait, ou même dit : aucun être humain ne mériterait ce châtiment.
Je m'éloigne de ma sœur, pour me placer face à elle, je la regarde les yeux grands ouverts, comme pour lui montrer mon mécontentement et mon incompréhension.

- Comment ça pour manque de preuve ? Il est le dernier témoin à avoir vu Zaira consciente ! Il est le suspect numéro un ! m'exclamais-je en élevant la voix.

Inès me regarde droit dans les yeux, le regard rempli de colère mais surtout de désespoir. Elle soupire puis passe sa main dans ses cheveux bouclés avant de s'asseoir sur le lit, entourant son visage de ses mains pour camoufler ces pleurs.

Je n'avais jamais vu ma grande sœur aussi mal, triste et désespérée. Elle qui est toujours parfaite, ses cheveux toujours lisses et brillants, habillée de manière classe, le regard sûr d'elle. La femme que je vois n'est pas celle que je connais : ses yeux sont rouges et légèrement gonflés, ses joues roses, ses cheveux sont naturel - alors qu'elle déteste ne pas les lisser. Le désespoir, la peur et la tristesse la ronge petit à petit, et la réalité me rattrape, je me rends compte de la gravité de la situation.
Si même ma propre soeur, celle qui n'a jamais versé une larme face à moi, la femme forte et sûr d'elle que j'ai toujours connu,  se décompose dans mes bras : c'est que la situation n'a jamais été aussi grave.

Mais sa voix faible et remplie de tristesse me brise le cœur.

- J'en sais rien, Sofiane... soupira-t-elle en retirant ses mains de son visage. Nous sommes impuissant, on ne peut rien faire. Que ce soit pour Luis, ou même pour Zaira, on ne peut que prier, en espérant que Dieu est miséricordieux. 

Mon cœur se fissure comme un verre chaud au contact du froid, impossible de ne pas réagir face au désespoir de ma grande sœur. Je m'approche d'elle et la prend dans mes bras, je serre mes bras autour de ses épaules, serrant mon étreinte. Elle n'est même pas surprise par mon geste, elle accepte mon câlin et passe ses bras autour de mes hanches et serre sa prise, sa tête se posant sur mon torse.

- Je suis désolée Sofiane, je n'ai moi-même pas pû remplir mon rôle de grande sœur. sanglote-t-elle contre moi.

Mon cœur pèse lourd dans ma poitrine, ma gorge me fait mal, et mes lèvres tremblent. Les larmes menacent de franchir la barrière entre mes yeux, je les retiens tant bien que mal pour ne pas fondre en larme avec ma sœur, car cette fois-ci : elle a besoin d'une épaule sur laquelle pleurer.

- Mais je peux te jurer une chose Sofiane, je ne laisserais pas Luis s'en sortir. Je vais tout faire pour qu'il soit sanctionné, je vais entamer toutes les démarches pour que justice soit faite pour Zaira. explique-t-elle d'une voix remplie de détermination.

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