Chapitre 36 :

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Tous mes sens sont en alerte quand je m'aperçois qu'elle quitte la pièce seule. Un sentiment de jalousie s'empare de mon corps, laissant la colère et la rage que j'essayais de canaliser depuis tout à l'heure ressurgir.
C'est qui ce mec qui a osé la toucher ?
Mon regard se pose sur Yousra qui me regarde le sourire aux lèvres, ses bras sont croisés autour de sa poitrine.

- On reste encore fidèle à sa "copine" ? Dit-elle en mimant les guillemets avec ses doigts.

Je lui lance un regard noir tout en m'approchant dangereusement d'elle, elle recule d'un pas mais ma main attrape violement son avant-bras et le serre un peu plus fort.

- À ta place j'arrêterai tout de suite de faire la maligne, parce qu'ici, la personne qui est en danger c'est toi. N'oublie pas qu'on peut encore te dénoncer aux flics. Dis-je sur un ton menaçant.

Son visage devient aussi blanc que de la neige, ses yeux sortent presque de leurs orbites tellement ceux-là sont grand ouverts. Je la relâche et m'éloigne d'elle pour me diriger vers les escaliers, je dois vite retrouver Yasmina, il faut qu'on ait une sérieuse discussion. Je dévale les escaliers à toute vitesse, mon cœur bat à mille à l'heure et mes angoisses ne font qu'augmenter.
Tu crois franchement qu'elle va te parler après les paroles que tu lui as dites ?
J'ai envie de faire taire cette putain de voix qui ne cesse d'augmenter mes angoisses et ma jalousie. La photo de l'inconnu et de Yasmina continue de tourner en boucle dans ma tête, sa main posée dans ses cheveux et elle qui se laisse faire me met hors de moi.
Peut-être est-ce son nouveau partenaire pour ce plan ?
Mon envie de frapper cet homme dont je ne connais même pas l'identité est presque meurtrière, ma mâchoire est serrée si bien qu'elle commence à me faire mal.
Je percute quelqu'un en arrivant au rez-de-chaussée, ce dernier me regarde de haut en bas et je le reconnais très vite.

- On cherche sa salope de copine ? Ça tombe bien je l'ai vu dans les...

Je vois rouge en entendant ses paroles et la vue de son visage, ce putain de sourire pervers est ancré sur ses lèvres. Sans que je ne puisse me retenir, je plaque violemment Luis contre le mur à côté de nous, mes mains serrent son cou. Ce dernier ouvre grand les yeux à la vue de ma réaction, mes mains serrent petit à petit sa gorge.

- Fils de pute, tu crois peut-être que je vais te laisser t'en sortir comme ça ? Dis-je en resserrant ma prise. Je vais te tuer de mes propres mains si tu continues de parler de Yasmina comme ça.

Luis devient aussi rouge qu'une tomate, ses mains se posent sur les miennes et essaient de les desserrer mais rien n'y fait : je continue de serrer de plus en plus fort son cou. Mes bras tremblent de rage et je ne pense à qu'une chose : le voir suffoquer et souffrir comme il l'a fait pour Zaira et moi.
C'est à cause de lui si tout ça est arrivé.
C'est à cause de lui si j'en suis là aujourd'hui.
C'est à cause de lui si Yasmina est mal.
Il commence à suffoquer et je ne peux décrire ce que je ressens à cet instant même, je ne suis plus maître de mon corps, mes émotions ont pris le dessus. Mes phalanges non jamais été aussi blanches, ma respiration est saccadée et je saurais dire ce qui arrive à mon corps. Je serre tellement fort sa gorge qu'il se tient sur la pointe des pieds. Je pensais qu'il allait cracher son dernier souffle mais quelqu'un retire violemment mes mains du cou de Luis, le coup est si fort et violent que je relâche aussitôt ma prise. Il s'éffondre au sol et tente de reprendre son souffle, mon regard se dirige vers la personne qui m'a empêché d'atteindre enfin mon objectif. Mon cœur rate un battement en apercevant que cette personne n'est autre que Amine, ce dernier me regarde les yeux grand ouverts, un sentiment de honte et de culpabilité s'empare de moi alors que je regarde mon meilleur ami droit dans les yeux.

Éphémère Où les histoires vivent. Découvrez maintenant