Éphémère

Chapitre 16 :

- C'est à cause d'eux s'il est encore en liberté et qu'elle est morte ! s'exclame-t-il tout en serrant mes épaules avec ses mains.

J'ouvre grands les yeux après ce qu'il vient de me dire, qui est morte ? Qui a bien pu faire ça ? De qui parle-t-il ? Je le regarde, ses mains sont toujours sur mes épaules, son regard est rempli de colère. La peur me ronge petit à petit, les battements de mon cœur s'accélère en paniquant face à la réaction de Sofiane.

- Elle est morte, elle est morte à cause de lui. murmure-t-il en posant son front sur mon épaule.

Je ne comprends pas ce qu'il se passe, je ne sais pas comment réagir, je reste immobile tel une statue. La peur s'est tellement emparée de moi que mon cerveau ne me répond plus, tout ce que je fais c'est de fixer un point imaginaire droit devant moi, en faisant tout mon possible pour ne pas le regarder. Il reste quelques secondes dans cette position, sans qu'aucun de nous ne parle.

- Pourquoi est-ce tu lui ressemble tant ? soupire-t-il tout en se redressant.

Mon cœur se serre en l'entendant me demander ça, comme si c'était un supplice pour lui. J'ai tellement envie de lui demander de qui il parle, mais je n'y arrive pas. Aucun son ne sort de ma bouche, je regarde droit devant moi en me demandant ce qui a pu se passer pour qu'il réagisse ainsi, et surtout qui est « elle » ? Sa réaction est si... Incompréhensible. Il me fait peur, et s'il fait une crise nerf comme papa ? Des larmes me montent aux yeux, en l'imaginant déverser sa colère sur moi, les souvenirs de mon père pendant une de ses crises me reviennent en tête. Mais cette fois-ci, ce n'est pas mon père que je vois, mais Sofiane, ce qui augmente la production d'adrénaline dans mes veines. Soudainement il relève la tête, il me regarde et pose sa main sur ma joue, j'ai un mouvement de recule face a son geste, mais il continue de me fixer droit dans les yeux. Ne prétend pas attention à mon mouvement de recule.

- Je suis désolé Yasmina. chuchote-t-il d'une voix rauque.

Son regard s'est adouci, mais je peux lire de la tristesse et du regret dans ses yeux. Nous restons comme ça quelques minutes, à nous regarder en silence. Comme on lisait les sentiments de l'un et de l'autre, mais il rompe cette lecture en
se détachant de moi.

- Appelle Amine pour qu'il vienne te chercher, dit lui que ce n'est pas la peine de m'appeler, j'ai besoin de temps.  ordonne-t-il tout en s'éloignant de moi.

Je le regarde partir, tout en extériorisant la peur et le stresse que je gardais en moi depuis tout à l'heure. Je fonds en larmes comme une petite fille, mon estomac me fait mal et mon cœur encore plus. J'essaie tant bien que mal de calmer les battements douloureux de mon cœur, ma main sur la poitrine comme si ça allait changer quelque chose.
Dans la panique, je prends mon téléphone et appelle Enzo, car je n'ai malheureusement pas le numéro d'Amine. Je tousse pour camoufler mes pleures, en espérant qu'il ne le remarque pas. Mais je désespère en voyant que la sonnerie est longue, beaucoup trop longue. Mais quand je vois qu'il décroche, je soupire de soulagement.

- Ouais Yasmina ?
- Désolée de te déranger Enzo, mais tu peux dire à Amine de venir me chercher près du commissariat ?
- Sofiane n'est pas avec toi ? Qu'est-ce qui se passe ? demande-t-il avec étonnement.

Ma gorge se serre en l'entendant me parler de Sofiane, et sans que je puisse me retenir, je fonds en larme tout en lui expliquant très vite ce qu'il s'est passé.
Enzo ne réagit pas tout suite à mes explications, comme s'il ne savait pas non plus comment réagir, mais d'un seul coup, il se reprend en main et me répond enfin.