Chapitre 51 :

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- Je vais bien ma fille, ne t'en fais pas. me rassure mon père alors que je pleure dans ses bras.

Yasmina :

Les larmes coulent sans que je puisse les retenir, je suis soulagée mais aussi triste, soulagée que l'état de mon père se soit stabilisé, triste qu'on lui ait découvert un cancer du foie. Ce que je regrette le plus est arrivé, l'addiction a pris la santé de mon père. Mon cœur s'est brisé en entendant la nouvelle, Yanis est à mes côtés pour m'aider à tenir le choc, et je lui en suis reconnaissante. Je n'aurais jamais pu venir seule à l'hôpital pour voir mon père, je n'ai pas la force ni le courage. Les médecins nous ont expliqué qu'ils ne peuvent rien nous dire pour l'instant, les analyses que mon père a effectué vont bientôt arriver, ils vont m'appeler pour me tenir au courant. Dès que les résultats tomberont, nous saurons le stade de son cancer. Mon coeur se serre rien qu'en imaginant les résultats, je ne supporterai pas de savoir qu'ils sont mauvais.
Je ne lâche plus mon père, si bien qu'une infirmière est obligée de me faire la remarque pour qu'elle puisse faire une nouvelle prise de sang à mon père. Je me détache de lui à contre-cœur, Yanis a posé une main sur mon épaule pour me soutenir dans cette épreuve. Le savoir à mes côtés alors qu'il déteste mon père me réchauffe le cœur, je peux compter sur lui dans n'importe quelle situation. Il a fait une heure de route en pleine nuit pour m'accompagner et me soutenir alors qu'il déteste mon père, pour certains c'est le comportement d'un grand-frère, mais pour moi, c'est une grande preuve d'amour. Notre relation est la preuve même que ce n'est pas parce que nous ne partageons pas le même sang que nous ne pouvons pas nous aimer comme des frères et sœurs.
L'infirmière nous informe que nous devons partir, j'acquiesce en silence, impossible de parler, ma gorge est nouée. Yanis continue de discuter avec l'infirmière, quant à moi je me loge une dernière fois dans les bras de mon père. Il caresse mes cheveux bouclés avec tendresse, pendant que moi, je continue de pleurer comme une petite fille.

- Reste avec Yanis, ça va bien se passer si Dieu le veut. chuchote-t-il avec faiblesse.

Mon cœur se fissure une nouvelle fois, et les larmes continuent de couler, la douleur que je ressens est atroce. L'infirmière m'appelle une nouvelle fois, je me détache à contre-coeur de mon père. Son visage est pâle, son regard épuisé mais malgré ça, il arrive quand même à me sourire.

- Tu m'appelle dès que tu peux d'accord ? le suppliais-je en serrant sa main dans la mienne.

Il acquiesce d'un hochement de tête, son regard est rempli de tristesse, me voir dans cet état doit le rendre malheureux. Mais je ne peux que pleurer, je suis impuissante dans cette situation. Mis à part pleurer et prier pour qu'il aille mieux, je ne peux rien faire et ça me rend dingue. Mon père dépose un baiser sur mon front, je serre sa main chaude contre la mienne qui est gelée. Je le salue une dernière fois avant de rejoindre Yanis aux côtés de l'infirmière, en me voyant arriver ses bras s'ouvrent pour m'accueillir. Ses bras entourant mes épaules, les miens se serrent autour de sa taille, ma joue est collée à son torse.

- Ça va aller Yasmina, je te le jure, tu n'es pas seule cette fois-ci, je suis là. me rassure mon frère.

Je hoche la tête silencieusement, j'avale les paroles rassurantes de mon frère pour pouvoir m'y accrocher. Nous restons de longues minutes comme ça, enlacée, son étreinte me rassure et calme mes sanglots. Après un moment dans cette position, je décide de rompre notre câlin, son regard inquiet se pose sur moi, il sort un mouchoir de sa poche et me le donne.

- Tu veux rentrer ? demande-t-il tout en posant sa main sur mon épaule.

Je décline sa proposition d'un geste de tête, je n'ai aucune envie de rentrer, je ne veux plus penser à mon père. Toute cette situation m'angoisse, et si je retourne chez moi après l'accident d'hier, je vais m'effondrer.
Je sèche mes larmes avec le mouchoir tout en répondant à mon frère.

Éphémère Où les histoires vivent. Découvrez maintenant