Août
lorsque Florence
avait quitté sa vie
Ophélie était partie dans les montagnes pour oublier
pour se retrouver
pour fuir, peut-être, mais surtout
pour essayer
les magazines people n'avaient rien dit à propos de l'annulation de sa tournée
parce qu'ils ne savaient rien
et elle n'avait rien dit à personne, sauf à
Ève
et Ève
ne pouvait pas l'accompagner
alors Ophélie était partie seule
- là, dans les montagnes, elle s'était
un peu
retrouvée.
la solitude l'avait enlacée
l'avait embrassée au creux du cou et lui avait murmuré
que tout irait bien
tout ira bien
ma chérie
ne t'en fais pas pour moi.
peut-être que cette fois aussi
ce serait partir
qui les sauverait.
Milo, août
La joue d'Andreas contre ses lèvres était douce, empreinte d'un goût de sel et d'été. Toute l'insouciance des vacances était là, ainsi que cette capacité qu'ont les rêveurs à oublier et faire oublier les plus grands problèmes. Ève s'était éloignée lorsque l'inspiration était brusquement revenue, lorsqu'elle avait ressenti le besoin d'écrire, avec dans le regard cette étincelle qui veut dire je ne peux pas laisser passer ça. Elle était partie s'asseoir plus loin, plus au bord de la mer, un carnet sur les genoux, un stylo entre les doigts. C'était comme ça qu'elle était la plus belle : quand elle souriait sans s'en soucier.
Milo et Andreas étaient restés seuls, et il ne leur avait pas fallu longtemps pour se dévorer du regard, puis de baisers. Entre l'écho des vagues et les extraits de poèmes qu'Andreas murmurait avec un doux sourire, il n'en fallait pas plus pour faire tourner la tête à Milo, qui lui répétait dans un souffle qu'il citerait ces vers dans un discours, un jour.
C'était simple, facile, évident, et pour rien au monde ils n'auraient voulu que cet instant s'arrête.
"Il faut que j'aille travailler, Milo, murmura Andreas.
- Tu m'as dit que tu avais ton après-midi de libre, aujourd'hui.
- J'ai tout de même une thèse à préparer. Mais tu peux venir avec moi, si tu veux.
- Je t'empêcherais de te concentrer, soupira Milo en se reculant. Un dernier baiser ?"
Ils étaient sur le point de s'embrasser quand une voix masculine retentit tout près d'eux.
"Excusez-moi, vous êtes bien monsieur Milo ?"
Andreas, à moitié masqué par la carrure de son compagnon, acquiesça pour lui, tandis que Milo grommelait de dépit. Ils s'éloignèrent l'un de l'autre, tandis que l'inconnu s'installait nonchalamment sur sa serviette, juste à côté. Face à leurs regards interrogateurs, il s'expliqua :
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C'est avec Ève que tout a commencé
Aktuelle LiteraturIls se sont connus au théâtre, alors qu'ils avaient quinze ans et les yeux emplis d'étoiles. A l'époque, ils donnaient vie à des histoires tumultueuses, splendides et dévastatrices, du genre de celles qui vous prennent aux tripes et ne vous laissent...