Le lycée des Surnaturels (bxb)

Chapitre 27

Trois jours passent au cours desquels je me rends compte que je me suis habitué au rythme du lycée. Je me lève le matin, je petit-déjeune avec Jérémie, du moins quand il est rentré de sa baignade, et nous allons ensemble en cours. J'arrive à ne plus me faire remarquer et, pour le moment, je suis à peu près le programme des matières "ordinaires". Quant aux programmes spécifiques, je me donne beaucoup de mal pour rester au niveau. Je passe ainsi une bonne partie de mon temps libre à la bibliothèque, pour lire toutes sortes de bouquins sur les artéfacts ou la magie féerique. Et mes nouveaux pouvoirs ? Eh bien, je me contente de les ignorer, et cela semble fonctionner puisque les boutons sur mes bras n'ont pas augmenté. Certes, ils n'ont pas diminué non plus...

Lorsque nous sortons des dortoirs, ce matin-là, nous tombons sur un attroupement devant le tableau en liège qui sert de lieu d'affichage. Des fées se pressent tout devant en gloussant. Certaines tiennent des stylos à la main et écrivent avec application sur ce que je suppose être une feuille. Les loups-garous jouent des coudes pour s'avancer. Les sirènes et tritons semblent ne pas trop savoir quel parti tenir. Quant aux vampires, ils ne sont tout simplement pas là, puisqu'ils ne petit-déjeunent pas à la cantine et peuvent donc se lever plus tard.

Jérémie, qui est plus grand que moi, se met sur la pointe des pieds pour essayer de comprendre la raison de cette agitation. Je le vois se contorsionner à droite et à gauche, les yeux plissés.

— Je crois que c'est une feuille d'inscription, finit-il par déclarer. Pour former les binômes pour l'exercice pour les artéfacts.

Je me renfrogne. Ah, c'est vrai. J'avais oublié ce fameux exposé... Bon, au moins il relève de la théorie, et non de la pratique. Je devrais pouvoir m'en tirer. Mais quand on passera à la pratique, dans la seconde partie du cours où nous serons chargés de fabriquer un artéfact... Bon, inutile de m'en préoccuper maintenant. À chaque jour suffit sa peine. J'aurai peut-être explosé d'ici là, et... Non, je ne dois pas non plus m'inquiéter à propos de cela.

— On se met ensemble, pour l'exercice ? me propose Jérémie.

Je lui jette un regard surpris. Avec qui d'autre pourrais-je me mettre ? Avec Morgane, à la limite. Mais nous finissons généralement par nous disputer quand nous devons travailler à deux et je viens à peine de me réconcilier avec elle.

— Bien sûr.

Profitant d'une ouverture, le triton s'approche résolument du tableau, un stylo à bille à la main. Je le suis de près. Nous finissons par apercevoir enfin les fameuses feuilles déjà bien remplies.

— Oh..., dit soudain mon colocataire.

J'avance, inquiet.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

Il pointe une ligne avec l'extrémité de son stylo.

— Euh... Tu es déjà en binôme avec quelqu'un, on dirait.

Je le bouscule presque pour voir quel nom est inscrit à côté du mien. Évidemment, c'est celui d'Auguste Koch, écrit en énorme. Ce loup est vraiment... vraiment...

Je pousse un profond soupir.

— J'ai parlé une ou deux fois à ce type, je marmonne très vite. Il n'a peut-être pas d'ami, et c'est pour cela qu'il a voulu se mettre avec moi.

Jérémie, un sourcil plus haut que l'autre, ne paraît pas très convaincu.

— Tu crois ? Il me semble que cet Auguste Koch est un alpha, pourtant. Les loups sont très sociables. Les alphas encore plus.

Je grince des dents.

— Il pensait peut-être juste qu'il aurait une meilleure note s'il se mettait avec une fée ? Ce qui est un mauvais calcul. Je ne suis pas du tout un expert en artéfacts. J'ai lu deux ou trois choses à leur sujet, mais... Bref. Je suppose que je n'ai pas le choix. Je vais travailler avec ce type. Quoique cela ne m'enchante pas.