Le lycée des Surnaturels (bxb)

Chapitre 52

Je parviens à boucler juste à temps ma composition et à la rendre à M. Marlin en même temps que le reste de mes camarades. Je remarque cependant en déposant mon devoir sur le tas que ceux des autres paraissent plus volumineux. Le proviseur avait donné comme consigne de faire deux copies doubles. Pourquoi est-ce que tout le monde s'est senti obligé d'en faire plus ? C'est à cause de telles manies que je finis toujours par passer pour un nul. Moi qui voulais éviter cela en cours d'artéfact dans l'espoir d'impressionner M. Marlin... Enfin. Nous ne sommes qu'à la moitié du trimestre. J'ai encore le temps de me rattraper.

En me rendant à mon cours de sports le vendredi, je me console en me rappelant que le week-end est proche. Même si la sortie avec Titania ne me fait pas plus envie que cela. Ce qu'on ne ferait pas pour se changer les idées !

J'atteins le gymnase où la plupart des élèves sont déjà arrivés. Y compris Auguste. Zut, j'avais oublié que nous fréquentions le même cours...

Au moins, nous allons cesser de devoir courir en rond sur une piste boueuse, car M. Jung, le loup survitaminé qui nous sert de prof nous annonce que la deuxième partie du trimestre sera consacrée au tennis de table. Je vais pouvoir être un peu moins nul qu'à l'endurance.

Je déchante cependant aussitôt en sortant du vestiaire que j'ai une nouvelle fois dû partager avec Hector en voyant les loups commencer à jouer comme des champions olympiques alors que nous ne sommes qu'à l'échauffement.

Bim. Bam.

Ils se renvoient la balle à une telle vitesse que j'arrive à peine à la percevoir. C'est peut-être leur côté chien qui leur fait tant aimer les baballes. On dirait que les raquettes sont des prolongements de leurs bras. Les cuisses dénudées des mâles se contractent lors de leurs pas sur le côté. Non que je regarde. Même si je le pourrais, puisque je suis fraîchement célibataire. Mais cela ne serait pas convenable.

M. Jung agite les bras pour attirer notre attention.

— Passons maintenant à une montante descendante ! crie-t-il. Nous allons faire des matchs de cinq minutes. Les gagnants montent de ce côté là, et les perdants descendent de l'autre.

Je m'avance jusqu'à une table en traînant des pieds. Je me retrouve face à une louve plutôt petite qui m'explose sans la moindre difficulté. Elle tourne alors les talons pour se rendre à son match suivant sans daigner m'adresser la parole, ne me jugeant apparemment pas comme un adversaire digne de ce nom.

J'avais un peu peur de devoir affronter Auguste, mais je me rends bien vite compte que ce moment risque bien de ne jamais arriver. L'alpha ne fait que monter sur les tables pendant que je redescends tout aussi vite en perdant toutes les parties. Jusqu'à me retrouver face à Hector.

Le magicien et moi échangeons un même regard dégoûté, aussi ravis l'un que l'autre de devoir nous affronter.

Des mots s'échappent soudain de ma bouche.

— Qu'est-ce que tu veux à ma sœur ?

Hector hausse un sourcil.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

Je me mords la lèvre.

— Je l'ai vu avec ta clique, l'autre jour, je marmonne. De quoi est-ce que vous avez parlé ?

Le magicien fait tourner la raquette entre ses doigts.

— De rien qui te concerne.

Je me saisis de la balle, préoccupé. Bon, Morgane est ambitieuse, c'est vrai. Mais d'une façon positive. À ma connaissance, elle ne cherche pas à dominer le monde. Elle souhaite juste être la meilleure en tout, ce qui n'est pas un crime, n'est-ce pas ?