Le lycée des Surnaturels (bxb)

Chapitre 55

Les jours se mettent à passer à toute allure. Je décide de ne pas les compter, désireux de vivre au jour le jour auprès de mon loup. Auguste paraît être dans le même état d'esprit. Nous passons tant de temps main dans la main qu'on pourrait croire que nos doigts ont été ensorcelés pour rester collés.

Je sais, je devrais me concentrer sur mes révisions pour les examens de fin de trimestre. Mais j'ai encore un peu de temps.

Ce jour-là, nous nous rendons ensemble en artéfacts. J'aime bien ce cours. Notamment parce qu'il est commun avec les loups-garous et qu'il ne nécessite donc pas que je me sépare d'Auguste.

- Inutile d'entrer dans la salle, nous dit M. Marlin en guise d'accueil. Aujourd'hui, je vais vous amener dans la réserve des objets précieux de l'institut pour vous faire étudier le mécanisme d'un artéfact ancien et précieux.

Plusieurs élèves échangent des regards intéressés. Je suis moi-même curieux. Je ne savais même pas que le lycée disposait d'une telle réserve.

- Tu crois qu'il s'agit d'un objet dangereux ? me chuchote Auguste. Du genre une super arme ?

Cette idée semble le réjouir. Les loups aiment décidément trop se battre. Pas comme les fées qui sont des adeptes de la non violence. En théorie.

- Oh, je voulais commencer par vous rendre d'abord vos compositions, se rappelle soudain le professeur avant que je n'ai eu le temps de répondre. Je viens de terminer de les corriger. Un instant, s'il vous plaît.

Je me fige. J'avais oublié ce devoir bouclé à la hâte... Et si j'avais la pire note de la classe et que le proviseur se mettait à me traiter de nul devant tout le monde ?

M. Marlin ouvre sa mallette en cuir, la pose à même le sol et entreprend de fouiller l'intérieur. Apparemment, il n'est pas très ordonné, à en croire les objets curieux qu'il sort à la hâte et pose sur le sol même. Il finit enfin par mettre la main sur un tas de feuilles un peu froissées.

- Ah, les voilà, marmonne-t-il pour lui-même.

Il se redresse pour commencer sa distribution. Frimeur comme il est, il ne prend pas la peine de la faire de façon traditionnelle et préfère faire voler nos devoirs un à un en direction de son auteur. Le couloir se met à résonner de bruits de papier. Je dois plusieurs fois éviter un paquet de feuilles qui ne m'était pas destiné. Il n'est pas compliqué de reconnaître ma copie : c'est l'une des moins volumineuses.

Puis, paf, mon devoir me heurte en pleine figure. Je le rattrape tant bien que mal. Je regarde aussitôt le chiffre écrit en rouge en haut à droite. J'ai eu 12.

Je me sens partagé entre le soulagement et la déception. 12, ce n'est pas si mal, bien sûr. Mais ce n'est pas la note brillante que je voulais obtenir pour impressionner M. Marlin.

Auguste reçoit à son tour sa copie. Je zieute discrètement de son côté. Il a obtenu 14 ! Soit deux points de plus que moi alors qu'il n'est même pas doté de magie ! Enfin, tant mieux pour lui, hein ?

- Tu as eu combien ? me souffle l'alpha.

Je fais semblant de ne rien avoir entendu et garde ma copie collée contre mon torse.

La distribution se termine. Je n'ose pas demander sa note à Morgane. Quant à Hector, son petit sourire suffisant me suffit pour comprendre qu'il a dû avoir un 18 ou 19.

M. Marlin referme sa mallette.

- Il est à présent temps d'y aller ! Essayer de ne pas trop bavarder pour ne pas déranger les élèves des autres promotions.

Nous parcourons le couloir en sens inverse en bavardant quand même. La plupart de mes camarades semblent ravis de se balader un peu au lieu de rester assis dans une salle de classe. Moi je suis juste content de pouvoir garder la main d'Auguste dans la mienne. Il ne m'en faut pas plus pour être heureux.