Le lycée des Surnaturels (bxb)

Chapitre 33

Tenir la main d'Auguste dans la mienne en traversant le jardin du lycée provoque son petit effet. Surtout auprès des fées. J'en vois plusieurs nous suivre du regard, les yeux plissés, apparemment furieuses de constater que le pourvoyeur de supers bébés féériques a été conquis par un loup. Elles chuchotent férocement entre elles si bien que notre progression est accompagnée d'un bruissement permanent de plus en plus fort. J'ai l'impression d'évoluer au beau milieu d'une tempête. Leur attention me fait me sentir plus vulnérable que jamais, sans compter que quelques louves ne paraissent pas non plus très heureuses de la situation.

J'essaie de faire mine de rien tandis que ma paume moite ne cesse de vouloir glisser de celle de l'alpha, comme si elle n'arrivait pas à assumer l'endroit où elle se trouve (ce qui est probablement le cas). Les battements de mon cœur résonne dans mes oreilles.

De son côté, Auguste a l'air parfaitement à son aise, comme d'habitude, et avance à pas de conquérant sans éviter le regard de qui que ce soit. Il a l'air fier comme un coq de pavoiser avec moi à son bras. Le simple contact de la peau du loup brûle la mienne.

— Tes semblables n'ont pas l'air très contentes, commente-t-il à voix basse. Dois-je m'en inquiéter ?

Je hausse les épaules.

— Tant que Morgane n'est pas parmi elles, je suppose que non.

Où est donc passé ma jumelle et comment va-t-elle réagir ? Je fais de mon mieux pour me détendre sans grand succès. Et si elle se fâchait contre moi et me faisait la tête à vie ?

Ça y est, Titania nous a repérés. Sa bouche s'arrondit de surprise et ses cheveux roux paraissent se dresser sur sa tête.

Nous passons devant deux vampires en pleine discussion qui, pour leur part, ne nous accordent pas la moindre attention. Heureusement, nous atteignons alors enfin l'entrée du bâtiment principal dans lequel je vais pouvoir me réfugier. J'ai toujours détesté attirer l'attention sur moi.

Je me racle la gorge devant un couple de loups qui nous observent sans même prendre la peine d'être discrets. Contrairement aux fées, ils ont l'air de bien s'amuser.

— Bon... Je vais aller dans ma chambre pour mettre au propre les notes que j'ai prises pour l'exposé, j'annonce à Auguste sur un ton solennel.

Ce qui devrait ne me prendre que quelques minutes. La faute à ce loup qui m'a empêché de me concentrer sur notre sujet d'étude. Qu'il ne vienne pas se plaindre, ensuite, si nous en tirons une mauvaise note !

Nous restons face à face. Je me dandine d'un pied sur l'autre. Je ne sais pas encore très bien comment je suis supposé me comporter face à mon... à mon petit ami ?

L'alpha attrape alors délicatement mon menton pour soulever mon visage vers le sien. Cette fois-ci, c'est lui qui se baisse pour se mettre à ma hauteur et poser ses lèvres sur les miennes dans un baiser étonnamment chaste qui ne dure que quelques secondes, mais me chamboule des pieds à la tête.

Il me sourit, sans paraître remarquer les papillons qui s'agitent dans mon ventre.

— À plus tard, garçon fée.

— ..., je lui réponds, incapable de me souvenir de quelle façon fonctionnent mes cordes vocales.

Il tourne les talons et me plante là. Pétrifié, je l'observe s'éloigner avant de me souvenir que j'avais l'intention d'entrer dans le bâtiment principal.

Je continue à m'attirer quelques regards dans les couloirs alors que je suis seul, ce qui me laisse à penser que la nouvelle de ma relation avec Auguste s'est diffusée très rapidement. Je suppose que je dois m'en réjouir. Tout le monde en parlera un bon coup, puis un autre ragot viendra occuper les esprits. Du moins, je l'espère.