Je passe les jours suivants avec mes sœurs pour éviter de (trop) penser à Auguste qui ne fait d'ailleurs plus aucun effort pour m'écrire. J'explose Mélusine au puissance quatre, mais elle se venge ensuite au Memory sans que je parvienne à comprendre de quelle façon elle triche. La rentrée finit quand même par pointer le bout de son nez. Morgane et moi nous remettons en route un dimanche après-midi sous une pluie battante et une luminosité presque inexistante.Maman prend son air attristé habituel en nous accompagnant jusqu'à la porte.
— J'ai l'impression de vous avoir à peine vus, se désole-t-elle en restant sous le porche d'entrée pour ne pas se faire tremper.
Ce qui est effectivement le cas, puisqu'elle a passé presque tout son temps libre avec son Léon. Je ne lui fais cependant pas de reproche à ce sujet, maintenant que je connais moi aussi les tourments de l'amour.
— À très vite, mon petit cœur, je lance à Oriande qui me répond par un :
— Vite Vivi !
Elle grandit presque à vue d'œil et cela me rend triste de manquer son développement. La prochaine fois que je la verrai, elle sera un bébé de un an et demi. Est-on encore un bébé, à cet âge là ?
Quant à Mélusine, elle m'adresse un clin d'œil appuyé et fait mine de sceller ses lèvres avec une fermeture éclair. Plus discret, tu meurs. Enfin...
Il ne me reste plus qu'à embrasser une nouvelle fois Oriande qui est beaucoup trop mignonne avant de monter dans la voiture conduite une nouvelle fois par Léon.
— À bientôt, Viv' et Mor', nous lance ce dernier en arrivant à la gare.
— C'est ça, à bientôt, je réponds tandis que Morgane l'ignore.
Enfin, à bientôt peut-être. S'il est toujours là la prochaine fois... Le rythme de Maman n'a jamais été régulier. Si elle se met à aimer les clous dans la langue, il sera peut-être présent pour Noël. On verra bien.
Morgane passe tout le voyage en tgv à rouméguer par rapport aux épreuves apparemment terribles qui nous attendent d'ici les prochaines vacances.
— Il paraît que les deux semaines juste avant Noël sont consacrées exclusivement à des examens de mi-parcours, m'explique-t-elle avec passion. Aussi bien des écrits que des oraux. Leurs résultats comptent pour moitié dans notre moyenne du premier trimestre. Dans certaines matières, comme la magie féérique, on n'a même plus le droit de suivre le cours ensuite si on n'obtient pas la moyenne ! Tu imagines ?
— Hum oui.
Si c'est le cas, je ne serai certainement pas autorisé à continuer ce cours. Sauf si j'arrive à maîtriser correctement mes pouvoirs d'ici là. Et à ne pas exploser.
— J'ai passé toutes les vacances à réviser, poursuit Morgane. Je ne pense pas que nous aurons beaucoup de temps pour cela à la reprise des cours.
Mon ventre se serre un peu plus. Moi j'ai passé mes vacances à... à me morfondre, je dirais. Je n'ai même pas réussi à terminer ma composition pour le cours d'artéfact. Mais elle est à rendre pour jeudi. Ce qui me laisse un peu de temps.
Cela me rappelle mes belles résolutions de la rentrée que je n'ai tenues...euh... qu'un jour ou deux, peut-être. Je ferai mieux cette fois-ci, car je vais arrêter de me focaliser sur mes problèmes, c'est décidé. Je vais devenir pour de vrai un habitué de la bibliothèque. On ne pourra pas y entrer sans m'y voir. Sauf pendant les heures de cours, bien sûr. Ou pendant la nuit, car le sommeil est important.
Pendant ce temps-là, Morgane est passée au sujet de la course de vol et me décrit avec précision une figure aérienne qu'elle ne maîtrise pas parfaitement.
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Le lycée des Surnaturels (bxb)
FantastikPas facile d'être le seul garçon fée jamais né ! Presque dépourvu de don magique, Vivien Guyonvarc'h ne s'attendait pas à briller en entrant au lycée secret des Surnaturels réservé aux créatures magiques. Il était en revanche loin de se douter qu'il...