Chapitre 58

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Le samedi suivant, je décide de sacrifier un après-midi de révisions pour aller faire mes achats de Noël. Si je ne débarque pas à Saint-Malo avec une valise pleine de cadeaux, mes sœurs vont en faire toute une maladie. En plus, Auguste avait un entraînement de combat de loup et ne pouvait donc pas passer ce temps avec moi et je ne me voyais pas étudier tout seul. Qui m'aurait fait répéter, hein ? Doué comme je suis, je me serais certainement déconcentré tout seul et la séance n'aurait servi à rien. Alors autant me débarrasser d'une corvée.

Je me retrouve donc à quitter le lycée par la voie officielle avec Jérémie qui a bien voulu m'accompagner, ayant lui aussi une famille à gâter.

Dehors, le temps ne fait que rafraîchir, ces derniers jours. De la buée s'échappe de ma bouche à chaque expiration. J'enfile pour la première fois une paire de gants que Maman m'a tricotée cet été en prévision des rigueurs de la météo parisienne. À Saint-Malo, il est bien rare que la température descende en dessous de 9 ou 10 degrés (ou monte au dessus de 20 degrés). 

— Tu as une idée de magasin en particulier ? me demande Jérémie, emmitouflé pour sa part dans une grosse écharpe.

Je secoue la tête.

— Aucune.

Les rues de Paris me paraissent encore plus remplies que de coutume, peut-être parce que tout le monde a eu la même idée que nous. Nous zigzaguons entre les gens avec une habilité désabusée. On devient plus vite un Parisien qu'on ne le pense.

Je suis content de passer un peu de temps avec mon colocataire. Je l'avais un peu délaissé ces dernières semaines, trop occupé que j'étais par Auguste. Je crois que je ne suis pas un très bon ami...

Nous flânons dans les rues en bavardant de tout et de rien. Ce ne sont pas les boutiques qui manquent. J'observe leurs devantures variées, cherchant l'inspiration.

Jérémie jette un œil à la liste papier qu'il tient en main, bien plus organisé que moi.

— Je vais commencer par ma grande sœur, déclare-t-il. Je pense lui offrir un foulard. Elle en porte sans arrêt et prétend n'en avoir jamais assez.

Je hoche distraitement la tête.

— Morgane aussi. Je crois qu'elle en fait la collection.

Que vais-je d'ailleurs lui acheter comme cadeau ? Nous avons beau être jumeaux, j'ai toujours du mal à trouver une idée géniale pour elle. Et si je me concentrais d'abord sur les autres ?

Je rouvre le mail de Mélusine et parcours rapidement sa liste. Il y a peu de choses réalistes là dedans. Il est évident que je ne vais pas lui acheter un poney alors que nous vivons dans une petite maison et qu'elle n'a jamais fait d'équitation. Quant à la montre connectée, elle dépasse largement mon budget qui est de 15 euros max par personne. C'est que j'ai une famille nombreuse et peu d'argent de poche ! L'été prochain, j'aurai l'âge légal pour travailler. Je pourrai prendre un petit boulot. Maman a déjà proposé de m'engager dans son salon de coiffure, pour que je puisse m'occuper des teintures.

Je secoue la tête en me rappelant que je risque d'exploser avant.

Tiens ! Je n'ai même pas réfléchi à ce que je voulais donner à Maman ! Je veux lui offrir quelque chose de cool, pour la remercier d'être ma mère depuis toutes ces années. Sans compter que je suis son préféré, ce qui me met la pression pour trouver le cadeau idéal. Je ne veux pas la décevoir.

Quant à Grand-mère, je lui offrirai une paire de chaussettes. Voilà. Des moches, bien sûr. Et de préférence qui grattent. Ça lui fera les pieds, sans mauvais jeu de mots.

Le lycée des Surnaturels (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant