Chapitre 45

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Je sursaute lorsqu'une cloche se met à tintinnabuler.

— Ça veut dire que nous allons passer à table, m'explique Auguste en se frottant les mains. Ce qui est parfait, car je commençais à avoir les crocs.

Je lui jette un regard incrédule. L'alpha a passé presque tout le voyage à se bourrer de chips sous le prétexte que, apparemment, le train, ça creuse.

Enfin, c'est sans doute normal. Auguste à beaucoup plus de masse que moi, avec tous ses muscles. Il m'arrive de les mater discrètement. Je ne vais donc pas m'en plaindre.

Avant de descendre, le loup me montre rapidement où se trouve la chambre d'amis pour que je puisse y déposer mes bagages. Bizarrement, elle est la plus éloignée possible de celle d'Auguste. S'il me prenait l'envie de le rejoindre en pleine nuit, il me faudrait parcourir tout le couloir sur la pointe des pieds, au risque de me faire surprendre par un membre de la famille Koch, car les loups ont l'ouïe fine. Non que cette intention me soit venue à l'esprit. Ce n'est pas comme si Auguste et moi allions... euh... Nous faire des câlins approfondis ?

Je pose ma grosse valise dans un coin et me tortille, gêné.

— Est-ce qu'il faut que je me change pour le dîner ? je demande en tirant sur les manches du vieux pull gris que j'ai enfilé pour le voyage.

Auguste me regarde de haut en bas. Ses lèvres s'étirent.

— Évidemment. Dépêche-toi de te vêtir de ton smoking et de ton chapeau haut de forme.

Je le fusille du regard.

— Très drôle.

Il m'attrape par la taille et vient me serrer contre lui.

— Tu es très bien comme tu es, me murmure-t-il à l'oreille.

Je le repousse, les joues brûlantes. Est-ce que cet alpha souhaite vraiment que je débarque à table devant ses parents rouge comme une pivoine ?

La salle à manger est gigantesque. Une grande table en bois massif est placée en son centre pour tout meuble. Il me paraît étrange de voir tout cet espace vide dans une maison. Si Maman vivait là, elle aurait casé des plantes dans tous les recoins jusqu'à ce que la pièce ressemble à une forêt vierge. Ici, il n'y en a qu'une, curieusement rigide. En m'approchant de plus près, je me rends compte qu'elle est artificielle ! Quel est l'intérêt d'acheter une fausse plante en plastique, comme s'il ne s'agissait que d'une décoration ? La nature est ce qui nous permet, à nous les fées, de survivre. N'est-ce pas le cas pour les autres créatures surnaturelles ? Il faut croire que non...

Je suis interrompu dans mon inspection par une odeur aigre. Quand je me retourne, je vois Mme Koch débarquer avec une énorme marmite fumante remplie de choucroute.

Je me retrouve assis en bout de table, à côté d'Auguste et en face de son petit frère Benjamin.

Les loups commencent à se servir une quantité astronomique de viande accompagnée d'un tout petit peu de chou qui sert apparemment à leur donner bonne conscience.

Mme Koch me dit :

— Donne-moi donc ton assiette, Vivien. Quelle quantité souhaites-tu ?

— Je vais me contenter des légumes, Madame, je lui réponds timidement. Les fées sont végétariennes.

Elle paraît surprise en déposant une montagne blanche dans mon assiette accompagnée de quelques pommes de terre.

— Oh, même toi ?

— Oui, même moi.

Je me demande, d'ailleurs, ce qu'elle veut dire par là. Que je ne suis pas vraiment une fée, je suppose.

Le lycée des Surnaturels (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant