Chapitre 60

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Je me réveille le dernier jour des examens avec la pensée suivante : c'est aujourd'hui qu'Auguste me quitte.

Oh, et que je passe mes oraux, à savoir celui d'artéfacts et celui de la magie féérique (où je vais certainement me planter en beauté parce que je ne vois pas comment je pourrais tricher, cette fois-ci. Non que j'approuve la tricherie).

Je remonte ma couverture par-dessus ma tête. Ce que je voudrais ne jamais sortir de ce lit ! Sauf que ce n'est pas de cette façon-là que l'on fait disparaître ses problèmes, comme le dirait Maman. C'est pourquoi je finis par me lever, le moral plus bas que terre.

Après la douche, je rejoins Auguste devant la cantine. Nous prenons le petit-déjeuner dans un silence de mort. Je n'ai pas faim, alors je me contente d'émietter mon morceau de pain dans une assiette pour entretenir une certaine illusion de normalité. Quant au loup, il avale seulement trois tartines de Nutella, ce qui est apparemment peu, pour un alpha qui n'a pas complètement achevé sa croissance.

Auguste doit participer à une grande course pour loups-garous tandis que je n'ai rien de la matinée avant d'avoir à partir de 13 h mon oral d'artéfacts, celui de magie ayant lieu à 16 h. Ce qui veut dire, en plus, que nous ne déjeunons même pas à la même heure.

Nous sortons de la cantine lorsqu'il ne devient plus possible de traîner davantage. On se presse dans les bras l'un de l'autre sans conviction.

— On se retrouve pour le dîner ? me dit Auguste.

— Oui, je réponds d'un ton misérable, prêt à accepter tout ce qu'il me proposera.

Comme je n'ai rien de la matinée, je vais m'enfermer à la bibliothèque pour d'ultimes révisions. J'ouvre un gros bouquin sur les artéfacts et le fixe sans en lire une ligne. Je tourne les pages de temps en temps, pour me donner un genre studieux.

Quand l'heure du déjeuner approche, je me rends seul à la cantine. J'essaie de grignoter quelque chose, cette fois-ci, pour alimenter mon cerveau et espérer qu'il fasse des miracles (sait-on jamais).

Après avoir redéposé mon plateau, je regarde l'heure sur mon portable. Il est 12 h 40. Je ferais mieux de me mettre en route pour mon premier oral.

Mon stress ne fait que monter au fur et à mesure de mon avancée vers la salle de classe d'artéfacts. J'ai mal au ventre et les mains qui tremblent. Je regrette de m'être obligé à manger, car mon estomac paraît prêt à se vider d'un seul coup.

J'essaie de me remémorer quelques aspects du cours, mais, à ma grande horreur, je me rends compte que j'ai tout oublié ! Du moins, presque tout. Les connaissances me paraissent inaccessibles. Je les sens à portée de main. Impossible cependant de les faire venir à moi quand j'en ai besoin.

J'arrive dans le bon couloir, paniqué. Deux fées patientent déjà devant la salle, l'air aussi nerveuses que moi. L'une d'entre elles parcourt une série de fiches en bougeant si vite les yeux qu'il est impossible qu'elle lise réellement quelque chose. C'est peut-être juste sa façon à elle de se rassurer. L'autre déambule dans le couloir, me filant le tournis. Je vais pour ma part m'adosser à un mur, car mes jambes ne me supportent pas très bien. Je reste à attendre là, dans une sorte de brouillard mental.

La porte de la salle s'ouvre soudain. Les deux autres fées et moi-même sursautons dans un bel ensemble.

Titania sort de la pièce d'un pas lent et digne d'une princesse, ne daignant pas nous jeter un regard. Je la scrute pour essayer de deviner si son oral s'est bien passé et si M. Marlin ne s'est pas montré trop sévère, mais elle garde un visage de marbre.

La voix du proviseur s'élève.

— Monsieur Guyonvarc'h ?

J'ai l'impression de recevoir un seau d'eau glacé en pleine figure.

Le lycée des Surnaturels (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant