Le lycée des Surnaturels (bxb)

Chapitre 56

Je ne compte peut-être pas les jours, mais, en me levant ce matin, je n'ai pas pu m'empêcher de me dire qu'il n'en restait que moins de trente avant le départ d'Auguste. Et encore moins avant les examens de fin de trimestre, faut-il aussi préciser. C'est d'ailleurs pourquoi je me décide enfin à commencer mes révisions tout en collant mon loup qui accepte d'aller bosser avec moi à la bibliothèque, même s'il en a moins besoin. Les loups ont moins d'épreuves à passer que les fées, étant donné qu'ils n'ont pas à apprendre la magie.

Bien entendu, nous ne sommes pas les seuls à avoir eu cette idée et les lieux grouillent d'élèves. je repère Hector dans un coin, à moitié caché derrière une pile impressionnante de bouquins. Nous réussissons à trouver une petite table non occupée perdue au milieu d'un océan de livres. L'ambiance est studieuse et invite à l'étude. Auguste sort sa trousse et aligne ses stylos parallèlement les uns aux autres.

Je m'empare d'un vieil ouvrage consacré au royaume féérique de Bretagne. D'après les rumeurs (c'est-à-dire Morgane), l'examen d'histoire surnaturelle devrait porter sur ce sujet.

Je me prends la tête entre les mains, histoire d'empêcher mon regard de dériver vers quelque chose de plus intéressant (comme un certain loup qui reste trop agréable à regarder, ambiance studieuse ou non) et je lis les premières pages avec attention plusieurs fois. Quand je pense avoir mémorisé l'essentiel des informations, je pousse le bouquin en direction d'Auguste qui a posé une feuille blanche entre ses stylos alignés.

— Tu veux bien m'interroger ?

L'alpha prend le manuel devant lui comme un bouclier de façon à me cacher le texte.

— Alors, commence-t-il en laissant juste ses yeux dépasser de derrière la couverture. Que s'est-il passé pendant le règne de la reine Anaëlle ?

J'ouvre la bouche.

— La reine Anaëlle à dirigé la Bretagne de 1405 à 1428, je récite d'un ton morne. C'est sous son règne que... Euh... que... Qu'on a développé la culture des artichauts ?

Je jette un regard implorant à Auguste pour qu'il me donne un indice avec le bouquin derrière lequel il vient de disparaître.

— Ça a un rapport avec les tritons et sirènes, me souffle ce dernier.

Ce qui me rappelle vaguement quelque chose.

— Ah oui ! Euh... que les fées ont noué une sorte d'alliance avec le royaume d'Atlantide, non ?

L'alpha réapparaît et hausse un sourcil.

— Oui, en 1421. Et comment s'est appelée cette alliance ?

Je gratte discrètement les boutons sur mes bras.

— Rooh, je ne sais plus, moi ! Connaissant les sirènes, ça doit être un truc du genre "le pacte des bulles" ou "l'union des écailles d'or".

Mon cerveau est trop plein. Je ne vois pas comment je pourrais y graver de nouvelles informations.

Auguste pose le livre et s'allonge soudain de tout son long sur la table. Il lève ses yeux vers moi, involontairement sexy. Ou volontairement, si ça se trouve. Il s'est peut-être donné comme objectif de me perturber dans mes révisions, ce traître.

— C'est vrai ce que l'on dit ? Que tu es le descendant de la fée Viviane ?

Je soupire.

— Non. Enfin, peut-être. C'est ce que ma famille prétend, en tout cas, même si l'existence de la fée Viviane n'est même pas certaine.

L'alpha pointe du doigt le bouquin entre nous, apparemment décidé à me trouver des ancêtres célèbres.

— Mais, par contre, tu es issu des lignées de toutes ces reines-là, n'est-ce pas ?