Chapitre 32

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Je tourne vivement la tête vers le loup. Ses yeux sont plantés dans les miens au lieu de s'intéresser aux symboles que j'ai trouvés, comme s'il me jugeait bien plus intéressant qu'eux. Une légère brise fait voler paresseusement ses cheveux blonds.

— Euh… pardon ? je bafouille en reculant d’un pas.

Mon dos se cogne contre la barrière et je comprends que je ne vais pas réussir à fuir plus loin. Si j'avais des ailes, j'aurais éventuellement pu envisager de sauter dans le vide. Et de dévoiler par la même occasion l'existence des fées aux milliards de touristes présents. Ce qui, sur le coup, ne m'aurait fait ni chaud ni froid, suis-je bien obligé d'avouer, puisque cela m’aurait permis d’éviter cette conversation qui s’annonce très gênante. Et notre exposé, hein ? Est-ce qu'Auguste y a seulement pensé ? C'est que je n'ai pas fini de prendre mes photos et cela ne risque pas de s'arranger s'il continue à me déconcentrer. Je devrais peut-être lui faire remarquer cela ?

L’alpha se mord la lèvre et penche la tête sur le côté. Il effectue un pas sur le côté, comme s'il cherchait à me barrer l'accès aux escaliers. J'ai l'impression qu'il perçoit très bien mon désir de prendre la poudre d'escampette. Aucun d'entre nous deux n'accorde plus aucune attention aux autres visiteurs qui se bousculent autour de nous pour prendre des selfies avec le meilleur angle possible. J'ai l'impression qu'ils évoluent dans un autre monde que nous. Quel est l'intérêt de prendre un selfie alors qu'Auguste Koch vient de me dire que je l'obsédais ?

— Je sais que tu ne peux pas être mon âme sœur, garçon fée, puisque tu n'es pas un loup, reconnaît ce dernier. Mais tu es la première personne à laquelle je pense en me levant et celle que j’emporte dans mes rêves en allant me coucher. Quand je me balade dans le lycée, je ne peux pas m'empêcher de te chercher du regard. Et voir toutes ces fées chercher à s'emparer de toi me rend fou.

Mon cœur se met à battre à toute allure. J’ai la tête qui tourne et je suis à deux doigts de tomber une nouvelle fois dans les pommes. Auguste me fixe en silence. Il attend apparemment une réponse quelconque. Mon cerveau mouline pour essayer de lui en trouver une qui soit en rapport avec la situation.

— Je… Je risque d’exploser à tout moment, je lui dis alors, faute de mieux.

Le loup cligne des yeux.

— Exploser ? Euh… Pour quelle raison exactement ?

Je secoue la tête en serrant fermement entre mes doigts mon téléphone portable.

— Peu importe. C’est juste quelque chose qui pourrait arriver. Tu es sûr de vouloir être obsédé par un type potentiellement explosif ?

Auguste m’adresse un petit sourire qui ne fait rien pour calmer mon rythme cardiaque. Ce loup est vraiment… vraiment… Cela dit, j'ai l'impression de discerner un soupçon d'incertitude dans ses yeux, comme s'il craignait que je lui balance : "Pour qui te prends-tu, Auguste Koche ? Crois-tu vraiment sur tu pourrais intéresser le grand Vivien Guyonvarc'h que toutes les fées s'arrachent, tout sosie de Gerald de Riv que tu sois ?".

— On ne choisit pas ses obsessions, tu sais ? me dit-il en prenant l'air de rien. Cela dit, tu me plais bien. J’aime ta personnalité explosive. Personne ne m’avait jamais embrassé aussi spontanément que toi lors du fameux incident de la douche.

Mon visage s’empourpre. Je détourne les yeux pour observer un vol de pigeons passer à quelques mètres de la tour.

— Est-ce qu’on pourrait se mettre d’accord pour ne plus jamais mentionner cet incident de la douche ?

Les yeux de l’alpha se mettent à pétiller.

— Je veux bien ne plus le mentionner. J’aimerais bien en revanche le reproduire.

Le lycée des Surnaturels (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant