XXII

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L'endroit était bondé de monde. Ils scintillaient de leurs cous ornés de diamants, de leurs poignets serrés dans des montres luisantes.

Tous se pavanaient dans leurs tenues cousues de fils d'or et d'argent.

Karly se sentait étrangère à ce monde tout paré d'or et guindé... et si dépravé.

Pourtant, quand elle repensait à ce qu'était devenu sa vie, elle se dit qu'elle aurait tout pour penser qu'elle faisait partie intégrante de ce monde de luxure.

Elle serra les cuisses sous le stress. Sa taille était enserrée entre les grandes mains d'Amir.
Il la tenait fermement contre lui et parfois il la caressait ses hanches du bout de ses doigts boudinés et lui lançait des sourires pleins de promesses.
Elle tourna la tête et soupira.

La vue d'une flûte emplie d'un liquide rosé attira son attention, elle s'en empara. A peine y trempa-t-elle ses lèvres qu'elle sentit Amir lui pincer les hanches. Alors, elle arrêta de boire le champagne. Mais elle osa lui demander, cette fois ils sont en public.

-« Je n'y ai donc pas droit ? » Murmura-t-elle.

-« Ma douce, je croyais que tu préférais te contenter de jus de fruits comme d'habitude. Mais vu comme tu es belle ce soir, je suppose que ce verre ne te fera pas de mal ! » Il lui a répondu sans lui jeter le moindre regard. Il était donc agacé.

Karly fit tournoyer le verre à la lueur du lustre qui surplombait la salle et but une gorgée de son champagne.

Le goût âpre et légèrement sucré raviva ses papilles saturées du goût des fruits et de l'eau.
Karly ferma les yeux un instant.
Elle était mature, et elle rêvait de pouvoir boire encore et encore, finir ivre morte... être insouciante quelques instants pour oublier le temps d'une soirée ses peines.

Cette idée la fit sourire. Elle voulait oublier les mains baladeuses de Amir, la froideur de Sana, le regard inquisiteur des gens à la soirée.

Mais elle savait bien qu'elle ne pourra pas réaliser ce fantasme insignifiant.

Amir ne la laisserait pas boire une gorgée de champagne en plus de ce verre. Il lui interdit ça alors que lui, il ne se gêne pas pour lui injecter de la drogue pour la maintenir docile. C'est vraiment un être répugnant.

Le regard de Hayden croisait quelques fois le sien, il semblait la mépriser mais il reportait son attention sur les jolies dames avec qui il discutait avec un sourire charmeur.

Elle ressentit un pincement au cœur. Elle n'allait jamais connaître la sensation d'être fiancée et aimer. De faire l'amour avec la personne qu'on aime. Quelle vie de merde.

Hayden mit fin à sa conversation et s'approcha d'eux.

-« Père, tu peux me prêter ta cavalière un instant ? » Amir lança un regard noir que Hayden soutint sans ciller.

Les yeux clos [ TOME I ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant