XXIII

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-« Père, tu peux me prêter ta cavalière un instant ? » Amir lança un regard noir que Hayden soutint sans ciller.

-« Vas-y prends-la. » Il relâcha sa prisonnière et celle-ci se sentit enfin respirer jusqu’à ce que Hayden prenne la relève.

Il l’attira loin de Amir, loin de la foule, loin des bruissements de la soie qui frôlait le sol.

Il la fit sortir de la salle, elle put voir le ciel étoilé et sentir un vent frais caresser sa peau. Ils se trouvaient dans un jardin où se tenait en son centre une fontaine. Karly s’y précipita et regarda le reflet de la lune dans l’eau.

-« C’est magnifique… Hayden, pourquoi m’as-tu fait sortir ? » Il ne répondit pas alors elle continua. « Tu n’arrêtais pas de me jeter des regards noirs, tu t’es enfin décidé à me tuer ? »

Cette fois il ricana et se tourna vers elle. Son regard effleura les lèvres pleines de Karly qu’elle ne pouvait s’empêcher de mordiller.

-« Tu préférais rester dedans avec tous ces gens à boire du champagne en compagnie de mon père. Je vois, tu peux y retourner. » Il marqua une pause. « J’arrive enfin à te cerner petite fée ! Avec tes airs de sainte et tes grands yeux on ne peut penser que tu es comme ça. Quand tu me parlais de celui qui allait venir te chercher, tu parlais bien de mon père… »

-« Tais-toi, tu n’as aucune idée de ce qui se passe. » Répondit Karly calmement.

-« Je crois que j’ai compris ne t’épuise pas à essayer de te trouver une excuse. »
Sa voix était grave et il semblait énervé mais il lui tendit une autre flûte de champagne. « Je sais que tu veux en boire plus, bourre toi la gueule, deviens ivre. Ça te changera les idées. »

Le cœur de Karly loupa un battement. Il avait compris qu’elle souhaitait boire mais que Amir l’en empêchait. Il l’a observé pendant combien de temps. Lui qui la déteste autant, elle devrait se méfier mais elle ne put s’empêcher de rire devant son air gêné qu’il essayait de cacher.

-« Merci, tu as vu juste je veux me changer les idées. » Elle but plusieurs gorgées de son verre. « Va nous voler tout un plateau, deux verres ne suffiront pas à m’abattre. » Hayden fit un sourire en coin et retourna dans la salle.

Le temps qu’elle termine son verre, il était revenu avec une bouteille de champagne.

-« Là c’est beaucoup mieux, non ? » Demanda-t-il en brandissant la bouteille.
Karly se mit à applaudir.

Elle but un verre de plus, puis deux, puis trois, elle finit par perdre le compte quand la voix de Hayden commençait à lui paraitre lointaine. Elle se tourna pour le regarder.

-« Tu parles loin toi, rapproche-toi… Je, je n’entends quasiment rien. »
Elle le vit remuer ses lèvres sans entendre un mot
.
-« Tu es devenu muet… je vais retirer mes chaussures. Mes pieds me font terriblement mal, les talons hauts sont de véritables instruments de torture. Pourtant je les aime bien. » Elle s’abaissa pour les retirer puis se releva. « On va danser ? Cette fête est vraiment ennuyeuse. »

Les yeux clos [ TOME I ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant