◇ LVIII - Fin Tome 1 ◇

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       Les jours s’écoulèrent sans qu’Amir ne convie Karly à des missions dans les bars. Ainsi donc, la captive passait le plus clair de son temps à vagabonder dans l’aile des servants.

Il lui arrivait de temps en temps d’aider en cuisine. Se lier d’amitié avec les autres, n’a jamais été un problème pour elle, mais elle se sentait mal d’arriver si facilement à se fondre dans la masse.

Malgré le sourire qui se peignait sur son visage, son cœur âme était lacéré de toutes sortes de maux qu’elle était la seule à comprendre.

Comme depuis maintenant quelques jours, Karly était assise sur une chaise dans la salle de séjour à siroter un verre d’eau quand un homme à la carrure imposante entra.

Dès lors qu’elle le vit, son corps se figea, elle se mit à trembler. Il ressemblait à l’un de ceux qui l’avaient embarqué ce jour-là et elle devait avouer avoir encore des séquelles de ce qui s’est passé. C’était impossible d’effacer de son esprit d’avoir été violée en public. Impossible.

Alors, qu’elle le fixait sans pouvoir dire un mot, l’homme s’approcha et la pris brutalement par le bras.
Karly ne comprenait pas pourquoi son corps ne lui répondait plus. Ses jambes semblaient ne plus avoir d’appui.

-« Où m’emmenez-vous ? » Bégaya-t-elle alors que l’homme la trainait dans les couloirs sans lui jeter le moindre regard.

-« Ordre du Parrain. »

Evidemment, Amir ne pouvait qu’être derrière toute cette histoire. Il ne faisait jamais rien dans la douceur, il fallait toujours qu’à chacune de ses actions, elle finisse traumatisée. L’homme l’emmena jusque devant le bureau de son bourreau. Il poussa l’imposante porte en bois et la jeta sur le sol une fois à l’intérieur.

La pièce était plongée dans une obscurité malaisante qui ne faisait qu’amplifier les tremblements de son corps. Devant elle, deux hommes étaient assis dans les divans en cuir.

L’un fumait un cigare et l’autre tenait dans sa main, un verre empli d’un liquide ambré. Il n’y avait que la lueur de leurs yeux émeraudes qui scintillaient dans l’obscurité. Mais, elle réussit à les distinguer. Hayden et son père. Leur aura était imposante. Si imposante qu’elle oppressait l’air de la salle.

-« Shéhérazade… je ne t’avais pas vu depuis ta piètre tentative de rebellion de la dernière fois. »

Commença Amir. La honte la submergea, il ne devait pas la moquer, il ne devait pas lui parler ainsi et surtout pas devant Hayden. Comment la verrait-il après ça. Elle baissa la tête en se mordant la lèvre. Où était donc passé tout son répondant ?

Une chose était sûre, elle avait peur qu’il tire encore une fois sur elle alors, elle avala toutes les répliques cinglantes qui auraient pu sortir de ses lèvres.

-« Aurais-tu perdu ta langue ?  Ou, serait-ce la présence de mon fils qui te met dans cet état. »

Piquée au vif, elle leva la tête. Une vague de fumée chatouilla ses narines.

-« Que me veux-tu ? » Lança-t-elle dans un dernier espoir de sauver sa face. Avec un peu de chance, Hayden serait de son côté.

C’était ce qu’elle se disait, jusqu’à ce qu’elle l’entende pouffer suite à sa question. Elle sentit toute sa confiance en soi la quitter devant la froideur de Hayden.

-« Désolé » Fit-il. « Continuez votre discussion. » Il remua son verre avant de le porter à ses lèvres.

Il ne la regardait même pas.

-« Tu sais Shéhérazade, je place beaucoup d’espoirs en toi. Tu ne m’as rien rapporté en tant que catin ces dernières semaines, mais par chance une personne que tu connais certainement a fait plus que ce que j’espérais. »

Les yeux clos [ TOME I ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant