XLVII

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La porte s’ouvrit. Pas derrière la vitre. Cette fois c’était la porte qui menait à la chambre où elle se trouvait. Prise de panique, Karleen se retourna brusquement. C’était des hommes.

Ils étaient bien bâtis, l’un avait la peau blanche et des cheveux roux ondulés qui retombaient sur son front. Ses yeux verts et ses tâches de rousseurs, frappaient aux yeux. L’autre était grand et noir. Il avait des tresses sur sa tête et avait des lèvres charnues. Dès lors que son regard se posa sur Karleen, elle comprit ce qui allait se passer.

Sa respiration s’accéléra, ses mains devinrent moites et les larmes menaçaient de sortir à tout moment. Alors elle se tourna vers la vitre où Jenis et Serena se trouvaient en compagnie d’Amir, les yeux remplis de détresse. Elle se jeta sur la vitre et se mit à la frapper.

Les effets de la drogue étaient passés.

-« Je vous en prie ! Je ne veux pas faire ça, pas devant tous ces gens… Pitié ! »

Un sourire sardonique étira les lèvres de Amir, il croisa ses bras sur son torse.

Serena elle, replia son éventail et détourna le regard tout comme Jenis.

Elle frappa encore contre la vitre, espérant une réaction humaine de la part de quelqu’un. Mais ce fut Amir qui se leva et s’approcha. Comme s’il pouvait la toucher, Karleen recula.

C’était un réflexe.

Elle avait naturellement peur de cet homme. Elle en venait à se demander comment un homme tel que lui aurait pu avoir un fils comme Hayden.

Il était vrai que Hayden n’était pas le plus adorable du monde, mais il restait une belle personne.

Amir s’approcha de la vitre et se mit à parler.

-« Puisque tu aimes tant que ça te faire prendre par plusieurs hommes différents, je t’en donne l’occasion ! »

A ces mots les yeux de Karleen s’écarquillèrent. ‘’Il savait ! Il l’a toujours su !’’ Pensa Karleen si fort que Amir avait dû l’entendre car il répondit.

-« Tu ne croyais pas vraiment que je n’en saurais jamais rien ? Avec Jenis, ça passe encore. Mais avec mon fils ? » Il marqua une pause puis continua. « Ton père a bien fait de me vendre sa traînée de fille. »

Cette fois Karleen ne retint pas ses larmes.

Les larmes qui dévalaient le beau visage de Karleen fendirent le cœur de Jenis. Il n’avait pas tenu à assister à cette soirée sordide, mais Amir ne lui avait pas laissé le choix.

Dos au mur, il ne pouvait faire autrement qu’obéir à ses ordres. Il avait été totalement pris au dépourvu lorsque Amir lui a avoué de but en blanc savoir ce qu’il faisait avec Karleen. C’était un motif suffisant pour Amir pour le faire exécuter.

A ce moment la peur l’avait empêché de résister, de se défendre ou de défendre Karleen, il était resté muet, le sang glacé ; la peur l’avait paralysé. Et maintenant qu’il se trouvait en face de ce tableau, il n’éprouvait que dégoût et rancœur.

Il ne supportait pas le regard que Karly lui avait lancé, elle devait penser qu’il était de mèche avec Amir depuis le début et que ce qu’ils avaient vécu ensemble n’était que de la comédie.

Amir empoigna violemment son menton pour l’obliger à regarder ce qui se passait derrière la vitre, là où Karleen était nue avec deux hommes aux mœurs plus que légères.

-« Regarde bien, et dis-toi que tu as une part de responsabilité dans cette histoire. Si tu n’avais pas touché à mon bien, on n’en serait pas là. »

Pourtant votre fils aussi en profitait ! Se gardait-il de dire. Il ne voulait pas aggraver la situation.

-« Cessez votre remue-ménage Amir. J’ai cru comprendre que votre fils n’était pas innocent non plus. » Fit remarquer Serena avec son accent dissonant et sa voix grave.

Sa réaction valut le fait qu’Amir lâche sa mâchoire.

Derrière la vitre, Karleen se trouvait entre les deux hommes. Leurs souffles effleuraient sa peau.

Le beau roux se trouvait derrière elle et en face il y avait le grand noir. Leurs corps moites se frôlaient, cela provoquait des frissons de dégoût dans tout le corps de Karleen.

Le roux posa sa main sur son épaule et la glissa le long de son bras. Il s’approcha de son oreille et lui murmura quelque chose.

-« Faisons plaisir à ces personnes qui se sont déplacées juste pour nous voir, okay ? »

Les yeux clos [ TOME I ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant