Elles m’ont emmenée dans un espace qui ressemblait à un grand jardin comme dans les contes de fées. Un lac artificiel trônait au milieu.
La seule chose à laquelle mon esprit pensa en voyant cet endroit c’était ‘’c’est féerique’’.
On s’est assise à un bistrot et bu des cocktails non alcoolisés tout en discutant de nos amours, nos projets, nos souvenirs communs… Après nous nous sommes rendue dans un bar.
C’était ma première fois.
La robe que Mercy m’avait prêtée était trop moulante et courte, même si en dessous je portais des bas.
A l’intérieur, l’effervescence des gens me poussa à me déchainer, à profiter de la vie et de ses petits plaisirs.
J’ai bu un verre, il y avait de l’alcool et je me suis dit « maman sera contente » et j’en ai bu d’autres.
Je ne maitrisais plus mon corps, il partait dans tous les sens. Je me déhanchais de manière subjective sur la piste de danse toujours dans cet état de demi conscience et je me suis surprise à aimer les regards que les hommes me lançaient. Pourtant aucun d’entre eux n’osait m’approcher.
Il n’y avait que Mercy et Olivia qui dansaient avec moi. On avait perdu la notion du temps. Lorsque nous sommes revenues à nous, il était minuit passé.
Dans mon état d’ébriété, j’ai paniqué et me suis foulée la cheville : les talons étaient assez hauts.
Bras dessus bras dessous, nous sommes sorties du bar mais aucune de nous ne pouvait conduire.
-« On se prend un taxi alors ? » Demanda Olivia sa paire de chaussure en main.
-« C’est quoi cette question idiote ? Bien-sûr qu’on prendra un taxi. » Répondis-je lasse.
-« Les filles, je crois que je vais…. » Mercy ne termina pas sa phrase qu’elle se précipita vers un mur pour vomir.
Olivia s’approcha et lui tint sa masse de braids violets foncé.
-« C’est dégueu Mercy » Lançai-je. Elle me répondit par un doigt d’honneur. « Qu’est-ce que tu es vulgaire ! pffff ! J’appelle un taxi les filles.»
Elles n’ont pas répondu, mais je n’en ai pas tenu compte. Je tendis mon bras pour arrêter un taxi mais une voiture noire et brillante s’arrêta devant moi. Je reculai.
-« Pas d’auto-stop. » Dis-je doucement.
Ma vue était assez trouble et mes jambes tremblantes. En reculant je cognai un homme qui se tenait derrière moi.Je sentis le danger. Mes amies, on devait s'enfuir.
-« MERCY ! OLIVIA ! OU ETES-VOUS ? OLI… » Je ne les voyais nulle part. Depuis combien de temps n’étaient-elles plus là ? « Lâchez-moi ou j’appelle la police ! »
L’homme portait un cache-nez et ne semblait pas vouloir me laisser filer. Il réussit à m’attraper, en même temps je m’étais foulée la cheville.
La peur me paralysa lorsqu’il essaya de m’injecter un produit. Puis, je me mis à me débattre violemment. Mon talon réussit à l’atteindre au front, il me lâcha quelques secondes mais ce fut suffisant pour me dégager de son emprise et m’enfuir. Mais avec une jambe en moins, ça frôlait le ridicule.
Il m’attrapa rapidement et cette fois sorti le célèbre mouchoir qu'il posa sur mon visage. Je retins ma respiration en continuant de me débattre. Il me tenait par le cou. Dégageant mon visage quelques secondes du mouchoir, je réussis à le mordre.
J’étais tellement terrifiée qu’un bout de chair resta entre mes dents. Cette fois il me lâcha totalement.
Le sang dégoulinait sur ma bouche et sur la jolie robe que m’avais prêtée Mercy.
Je voulu me lever et partir mais, mes jambes refusaient de m’obéir et peu à peu ma vision se troublait au point que je n’arrivais plus à distinguer quoique ce soit.
Ils avaient réussi à m’avoir malgré tout.
Mes oreilles se sont mises à bourdonner et mon cœur cognait furieusement contre ma poitrine.
Lorsque j’ouvris les yeux, j’étais dans une chambre. Attachée sur un lit.
Quelques temps plus tard, j’ai été vendue aux enchères. Dans une salle sombre, seul un projecteur braqué sur moi éclairait la salle.
J’étais nue. Salle. Sans la moitié de mes facultés. Exposée comme une matchandise devant des hommes.
Et je n’avais plus revue ni Mercy, ni Olivia. Dans le déni je me disais, qu’elles avaient peut-être échappées à tout ce cauchemar…Sans comprendre ce qui c’était passé, j’ai été transportée bâillonnée dans cet immense manoir.
Et je me dis que ça aurait être pire…

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Les yeux clos [ TOME I ]
Teen FictionUne histoire comme les autres. Une jeune fille enlevée à sa vie, sa routine. Devenue une coquille vide, Karleen se voyait sombrer sans jamais apercevoir la surface. Plus rien ne semblait lui appartenir, pas même son corps. Encore moins ses sentiment...