En ouvrant les yeux, Karleen put voir qu’il faisait nuit.Elle était recouverte uniquement du drap noir de mousseline qu’elle avait l’habitude de voir sur l’immense lit de Hayden. Par contre, son cœur se serra.
Le lit était froid, et elle était seule. Eclairée par les rayons froids de la lune, avec pour seul vêtement le drap qui la recouvrait.
Hayden était parti. Sa gorge se noua et ses yeux s’humidifièrent.
A quoi pensait-elle ? Qu’il allait l’enlacer et la couvrir de baisers jusqu’au matin ? Elle avait été bien folle d’y avoir pensé.
Ce qu’il s’est passé était tout simplement magique, son corps s’en remettait encore. Mais le réveil la ramenait à la réalité. Hayden voulait coucher, et le joujou de son père passait par là. C’était tout.
Pourtant, elle aurait juré avoir vu plus que du désir embraser ses prunelles, ses baisers n’étaient pas que passionnés.
Et la valse érotique qu’ils avaient dansé n’avait pas été sauvage mais douce. Il a été doux avec elle, presque tendre. Alors… Elle s’était mis à imaginer des choses.
Lorsque que le désir la terrassait, il avait posé ses lèvres sur les siennes et sur chacune de ses paupières.
Et à l’aube, il avait disparu.
Karleen voulu se relever, mais un picotement entre ses cuisses la fit pousser un cri.
-« Tu ne m’as pas raté Hayden… »
Murmura-t-elle en se levant du lit.Elle enfila ses vêtements et jeta un regard à la chambre, pleine de nostalgie. Pourra-t-elle recommencer un jour ? Et ressentir toutes les sensations avec autant d’intensités ?
Lorsqu’elle posa la poignée sur la porte, celle-ci s’ouvrit sur Hayden torse nu. Il la regarda.
Elle était vêtue, et elle partait comme une voleuse. Il pourrait se méprendre ! pensa Karleen.
Puis, elle vit enfin le plateau qu’il tenait entre ses mains. La culpabilité la terrassa.-« Oh, Hayden… Je pensais que… » Il l’interrompit.
-« Tu pars déjà. Apparemment, je ne m’étais pas trompé sur ton compte. »
-« Ce n’est pas ce que tu imagines Hayden… » Il l’interrompit à nouveau.
Derrière elle, elle sentait le soleil commencer à apparaitre. Elle devait vite retourner dans sa chambre, sinon les gens se douteraient de quelque chose.
-« Ne t’excuse pas. C’est moi qui me suis fait avoir par tes airs innocents. Tu peux partir. »
Elle se mordit la lèvre de frustration. Il ne la laissait pas placer la moindre phrase, mais elle n’avait plus le temps de se justifier alors elle le dépassa et sorti de la chambre.
-« Pense à cette nuit quand tu seras avec mon père ! Tes gémissements pourraient le pousser à te donner plus de cadeaux. »
La porte claqua. Un bruit de fracas se fit entendre à l'intérieur. Sous le choc, Karleen se précipita vers sa chambre.************
A peine dix minutes après qu’elle ait fini de se doucher, un homme entra, une seringue à la main. Ce fut comme une douche froide. Elle n’était pas libre, physiquement mais mentalement aussi. Sans cette drogue, elle finirait par subir un manque terrible et cela lui fendait le cœur.
Elle s’approcha et s’assit sur son lit. L’homme lui prit l’avant-bras et inséra l’aiguille, Karleen grimaça.
-« Ça vous plait de voir une femme dans une telle situation ? Hein ? »
Il ne répondit rien.
-« Vous m’injectez cette horreur chaque matin. Vous me voyez maigrir et devenir mon ombre mais vous restez muet ! »
Il voulut parler, mais détourna les yeux.
-« Oui c’est cela ! Culpabilisez ne serait-ce qu’un peu. Vous m’avez volé toute une vie. Vous comprenez cela ? Une putain de vie ! »
-« Je, je n’ai rien à voir dans cette histoire mademoiselle. » Il se leva et sorti de la chambre.
Karleen se mit à frapper contre celle-ci.
-« Vous aurez ce que vous méritez un jour soyez en sûrs ! Le jour où je réussirai à m’enfuir, vous croupirez tous en prison ! Tous… en prison… »
Elle se laissa glisser contre la porte.Personne ne la prenait au sérieux. Pas même elle. Elle ne réussira jamais à s’enfuir d’ici.
Meryl…
Comme par hasard, la porte s’ouvrit dans un fracas sur une Sana énervée.
-« Karleen ! Où étais-tu cette nuit ? »
Karleen ne répondit pas et se leva pour se coucher dans son lit.-« Je t’ai bien posé une question non ? » Elle la releva brusquement du lit en la tenant par le bras. « Tu n’imagines pas ce que j’ai ressenti quand je ne t’ai vu nulle part. »
-« Lâche moi Sana. »
-« Tu étais avec le fils hein ? La catin… Le père n’est plus suffisant ? Il fallait que tu te fourre le fils aussi ? »
Sans essayer de contrôler son corps, Karleen gifla Sana sur la joue.
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Les yeux clos [ TOME I ]
Teen FictionUne histoire comme les autres. Une jeune fille enlevée à sa vie, sa routine. Devenue une coquille vide, Karleen se voyait sombrer sans jamais apercevoir la surface. Plus rien ne semblait lui appartenir, pas même son corps. Encore moins ses sentiment...