XXIV

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. « On va danser ? Cette fête est vraiment ennuyeuse. »

Hayden ne savait pas s’il souhaitait la retenir.

Si elle a envie de danser qu’elle le fasse, il ne l’en empêcherait pas. De toutes façons elle est la maîtresse de son père. Il n’a aucun droit sur elle. Il la trouve répugnante, mais il ne pouvait empêcher son regard de converger vers elle à chaque fois.

Ce soir, elle baisera avec son père. Demain soir aussi, et même après-demain.

Elle devait aimer le luxe au point d’offrir son corps à un homme qui aurait pu être son père.
Cette idée le remonta encore contre Karly, mais lorsqu’il la vit trébucher puis s’évanouir alors qu’elle partait danser, il se précipita vers elle pour la porter.

Cette chute sonna la fin de la soirée.

Lorsqu’il la prit dans ses bras il se rendit compte que c’était la seconde fois. Elle avait l’air tellement petite, tellement fragile dans ses grandes mains recouvertes de sang.

Il avait découvert avec horreur que la fée qu’il avait trouvée dans le jardin était la maitresse de son père.

Il ne s’intéressait pas à la vie privée de son père, mais Hayden ressentait clairement la frustration monter en lui et le remplir. Elle devait faire le quart de l’âge de son père, il se demandait pourquoi elle avait accepté de jouer un tel rôle.

Chaque pas qu’il faisait avec Karleen dans ses bras le faisait s’enfoncer encore plus dans ses pensées. Il la sentit remuer dans ses bras il jeta alors un regard sur elle.

Karleen dormait, peut-être pas à point fermé mais elle était dans les vapes et bon sang qu’elle restait belle malgré tout.

Hayden ne pouvait pas s’empêcher d’admirer ses lèvres entrouvertes. C’était difficile de concevoir qu’une fille aux traits si doux pouvait être si avide. Pourquoi se sentait-il si affecté par sa situation ?

Quoi qu’il en soit, la soirée était indéniablement finie. Hayden ramena Karleen au manoir sans prévenir Amir. Quitte à prendre les pots cassés plus tard. Amir n’aurait pas supporté de voir sa compagne dans cet état surtout devant autant de monde.

Une fois rentrés, il vit Sana et la suivi pour pouvoir coucher Karleen qui entre-temps s’était réellement endormie.

Après l’avoir posée sur son lit, il s’assit et la fixa un moment. C’était bête.

Il agissait comme un idiot.

Fixer une femme pendant qu’elle dormait ivre-morte.

Cette pensée le ramena à la réalité et le fit se lever brusquement avant de sortir de la chambre aux teintes rouges et or dans un coup de vent.
Il se dirigea directement vers ses appartements qui étaient à l’opposé de la chambre de Karleen. Une fois devant sa porte, il poussa un soupir avant de l’ouvrir. La pièce était baignée des rayons clairs de la lune.

Elle était pleine et belle cette nuit. Elle lui paraissait plus douce et surtout… froide.

Sa chambre était certes éclairée, mais elle lui semblait froide et moins chaleureuse. Il se souvint avoir posé Karleen sur son lit. Il y jeta un coup d’œil en avançant vers la fenêtre grand-ouverte qui laissait passer les rayons de lune. Il s’arrêta devant l’immense fenêtre et admira la lune.

Belle et ronde, elle surplombait le ciel de sa grâce et sa noblesse. Une telle pureté semblait se dégager d’elle.

Et Hayden réalisa. Il avait indéniablement été totalement envoûté par Karleen.

Il ne se l’expliquait pas, c’était même plutôt ironique. Pourquoi, lui, qui n’avait jamais été en proie à de tels sentiments se retrouvait à désirer si ardemment le joujou de son père. Il ne pourra jamais l’avoir.

Ce n’était peut-être qu’un caprice, cela lui passera avec le temps… peut-être.

Non, il en était certain.

C’est juste son envie de domination qui lui fait imaginer des choses. Il ne peut pas ressentir plus que du désir.

Ces pensées qui s’emmêlaient dans l’esprit de Hayden étirèrent les commissures de ses lèvres en un sourire carnassier.

Il se demandait à quoi ressemblerait la suite.

Les yeux clos [ TOME I ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant