XIV

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La tête de Meryl bascula en arrière, aux yeux pétrifiés de Karleen, tout se passait au ralentit.

De sa petite tête ronde, du sang chaud jaillit et éclaboussa le visage et les vêtements de Karleen.

Elle recula en criant. La situation dérapait, Meryl allait lui raconter sa vie comme elle l'avait fait.

Alors, pourquoi son corps tombait-il lourdement sur le sol et... pourquoi il ne se relevait pas ? La réponse était si horrible qu'elle refusait de se la dire.

Sous le choc, elle tomba à terre regardant avec horreur le corps sans vie de Meryl giser sur le sol. Ses yeux encore ouverts étaient braqués sur elle et ses lèvres étaient figées, comme s'il voulait dire quelque-chose et que les mots moururent entre ses lèvres.

Il ne pourra plus jamais terminer ce qu'il voulait dire.

Au final, l'avait-il eu cette liberté qu'il souhaitait ardemment ? Karleen continuait de crier en fixant le garçon.
Tout était sa faute, il était mort à cause d'elle.

-« Me... Meryl, lève toi ! Je t'en prie, dis moi que tu n'es pas mort... C'est pas possible. »

Sortant de son état de choc, elle s'approcha en rampant du corps de son nouvel ami. Elle tendit la main et caressa sa joue. Son corps était encore chaud. Sans le vouloir cela la rassura, il y avait encore de l'espoir... Il pourrait se lever et la tirer pour courir et partir loin.

Elle s'approcha et enlaça son corps.

Son sang poisseux commença à mouiller elle aussi ses vêtements mais elle s'en moquait. Ses yeux restaient écarquillés, encore choqués de la scène. De sa main tremblante elle referma les yeux du garçon et le sera encore plus contre lui.

-« Je suis tellement désolée... Tellement désolée... Pourras-tu me pardonner de là où tu es ? » des perles salées dévalaient ses joues sans s'arrêter.
Devant elle, un groupe d'hommes armés s'avançait. Deux d'entre eux l'arrachèrent à son étreinte morbide.

-« Lâchez-moi ! Vous avez tué cet enfant ! Vous l'avez tué ! Lâchez-moi... »

Elle ne se débattait pas. Elle savait que c'était peine perdue. Son regard retournait sans cesse vers le corps de Meryl encore contre le sol.

Lorsqu'elle leva les yeux, elle vit au milieu des hommes, une silhouette féminine se dessiner. Une silhouette familière.
Une poitrine abondante, des courbes à s'en damner et de longs cheveux noirs retenus en une queue de cheval haute.

Sana.

Les yeux clos [ TOME I ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant