XXXIV

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Les mots de Hayden et Sana résonnaient encore dans l’esprit de Karly. Etait-ce donc comme ça que tout le monde la voyait maintenant ? Telle une pauvre croqueuse de diamant ? Les apparences étaient tellement trompeuses ; s’ils savaient, la vérité les laisserait sans voix tant elle est saugrenue.

En plus de tout cela, les mots ambigus du médecin tournaient en boucle dans sa tête. Que voulait-il dire par l’aider à oublier ? La seule fois où elle avait réussi à oublier, c’était entre les bras forts et contre le corps de Hayden....

Mais Karleen repoussa cette idée de son esprit. Elle regrettait déjà assez.

Il faisait déjà nuit et Karleen ne tenait plus en place dans la chambre. Elle guettait chaque bruit de pas en espérant que ce soit le fils et non le père.

Qu’il vienne s’excuser et lui demander sa version. Elle ignorait pourquoi elle ne cessait de prendre tout ce qu’il lui disait à cœur. Il a été si gentil et en même si vache avec elle, il savait souffler le chaud et le froid pour mieux la perturber.

Elle espérait pouvoir le revoir par hasard et lui reparler.

Elle se tourna vers la fenêtre et regarda le ciel qui s’assombrissait.
Que faisait sa mère en ce moment ?       La pleurait-elle ?
La cherchait-elle ?
ou était-elle passée à autre chose ?

Karleen savait au fond d’elle que l’oublier serait la meilleure chose qui pourrait arriver à sa mère et ses amis.

Leur souffrance s’apaiserait un peu. Les larmes piquaient ses yeux bouffis mais elle les empêcha de couler. Il était temps qu’elle arrête de s’apitoyer sur son sort.

La porte s’ouvrit sur Amir et son cœur loupa un battement. Elle savait pourquoi il était là, au moment précis où le ciel passait du vermillon à l’indigo.

Il fera bientôt sombre, il aimait que ses ébats se fassent se fassent dans une ambiance froide, sombre et peut-être romantique.

Elle le regarda s’avancer vers elle et lui caresser langoureusement l’avant-bras. Son corps convulsa de répulsion. Il dû croire qu’elle frissonna de plaisir car il sourit et se rapprocha d’elle le corps brûlant de désir.

Il déboutonna le chemisier de Karly laissant apparaitre deux seins galbés, bien hauts apparaitre.

Il passa sa main rugueuse entre les eux et caressa sensuellement son téton déjà dur, tendu, presque douloureux. Elle poussa un gémissement mais elle ne saurait dire avec précision de quoi.

Amir continua de la déboutonner et lui retira totalement la longue robe-chemise qui couvrait sa nudité. Il l’attrapa par la nuque et posa brutalement ses lèvres sur celles de Karly.

Mêlant sa langue pressée et expérimentée à celle novice et timide de Karleen.
Quand il se décolla d’elle, elle souffla bruyamment et baissa ses yeux. Ses lèvres étaient gonflées par les assauts sensuels de Amir.

Soudainement il la poussa sur le lit et se mit à califourchon sur elle.

-« Tu es si belle, si parfaite, ma sublime création… Dommage que tu sois si têtue ! » Susurra-t-il en posant des suçons entre ses seins, dans son cou et sur ses épaules.

Il grognait de plaisir alors que le corps de Karleen restait immobile, tremblant presque frigide.
Bien que son corps réagisse à ses caresses calculées, il frissonnait malgré elle. Amir la révulsait, lui et tout ce qui tournait autour de lui.

Sauf Hayden…

Elle fut surprise de penser à lui dans un moment pareil. C’était si repoussant !

Penser au fils pendant que le père la faisait sienne.

Elle essaya d’enfouir ses pensées, mais elle ne put s’empêcher de se dire que la situation aurait pu lui paraitre différemment s’il s’agissait de Hayden au-dessus d’elle et non son père avec son torse grisonnant de poils, son souffle court et son haleine acide.

Ses baisers devenaient de plus en plus torrides et une morsure sur son téton la fit réagir brusquement.

Elle poussa un gémissement de plaisir, de douleur et de colère mêlés. Elle en voulait à son corps de réagir aux mains meurtrières de Amir.

Elle ne devait pas apprécier, ne devrait pas gémir et sembler prendre du plaisir…

Son corps la trahissait encore, car lorsqu’il caressa son mont vénus et son bouton de rose elle ne put s’empêcher de prononcer son nom dans un souffle.

Plus il continuait ses tendres tortures, plus ses gémissements devenaient plus forts.

Elle le sentit sourire alors qu’il passait sa langue lourde et humide sur son sein offert.

Elle se cambra de plaisir, mais sur ses joues des larmes de honte coulaient abondamment.  Puis, Karleen le sentit dur et chaud contre la moiteur de son intimité et dans un mouvement de hanche puissant, il s’introduisit en elle.

-« Hayden… » Murmura-t-elle.

Elle pria pour qu’il ne l’ait pas entendue.

                       **************

Une fois seule dans sa chambre, Karleen se terra dans la salle de bain. Comme après sa première fois, elle essaya d’enlever toutes les traces de cet acte sur sa peau.

Il lui semblait qu’il était écrit en grand sur son front qu’elle avait aimé avoir Amir en elle en imaginant que c’était son fils.

Que c’était immoral ! Sale ! Et c’était elle l’unique fautive à blâmer.

Qu’est-ce que Hayden lui avait fait pour que son esprit finisse toujours par aller à lui, à son corps, à ce qu’il pourrait lui faire encore et encore.

Elle désirait ardemment deux choses tellement contradictoires que son cerveau et son cœur ne savaient plus quoi lui conseiller. Elle ne pouvait pas avoir sa liberté et Hayden en même temps.

Pourquoi le désirait-elle si ardemment, pourquoi son corps et ses yeux le réclamaient sans cesse quand elle marchait dans les couloirs du manoir ?

Pourquoi espérait-elle qu’il l’embrasse avec ferveur à chaque fois qu’elle croisait son regard ?

pourtant…
Pourtant chaque soir, son père était en elle.
Il la touchait, l’embrassait comme elle aurait voulu que son fils le fasse.

Elle était entre les bras de Amir alors qu’elle rêvait d’être dans ceux de Hayden.

Il n’y avait aucune issue pour elle, elle devenait réellement folle.

Sa mère ne l’avait pas élevée détraquée et malsaine. Elle a toujours été réservée. Ou serait-ce la drogue qui lui provoquait cette démence ?

A cette pensée, Karleen ricana en regardant la lame scintiller dans le rasoir.

Elle démonta l’objet et regarda pendant de longue minutes la lames scintiller à la lumière de l’ampoule.

Ses doigts tremblaient autour de la lame, elle n’avait jamais fait ça, elle se disait qu’elle n’allait jamais le faire.

Mais ce soir, elle enfonça la lame tranchante dans les chairs de sa cuisse. La striant de dizaines de rayures qui laissaient sortir des gouttelettes de sang. Les larmes affluaient dans ses yeux.

Se mutiler n’était certainement pas la solution, mais au moins, elle s’infligeait le châtiment qu’elle méritait.

Lorsque les plaies devinrent trop nombreuses et trop douloureuse, elle jeta la lame dans l’évier et laissa l’eau couler sur elle dans la baignoire.
Elle se mêlait à son sang rouge vif.

Et c’est un liquide rougeâtre qui s’écoula dans les égouts.

Les yeux clos [ TOME I ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant