XXV

21 4 0
                                    

Quand Karly ouvrit les yeux, elle se trouvait dans un lit.

Elle ne portait plus sa robe de la veille mais une nuisette. Sana a dû la changer.

Lorsque Amir viendra elle sera sermonnée mais elle ne sait ce qu’il pourrait lui faire. Il lui a autorisé un seul verre et elle, elle a bu toute une bouteille. A ce souvenir elle sentit un mal de tête aigu lui marteler les tempes.

Elle n’aurait pas dû boire autant, mais Hayden était si gentil avec elle et elle avait voulu s’oublier.
Au lieu de se retrouver dans la chambre de Hayden, elle était couchée sur le lit de Amir, offerte tel un sacrifice à un dieu.

Elle regarda par la fenêtre et vit que le soleil commençait à se lever.

Amir ne l’a donc pas touchée, il attendait qu’elle reprenne ses esprits. Elle frissonna de dégoût à l’idée qu’il revienne. Elle se leva doucement du lit pour éviter de s’écrouler à cause de ses vertiges et elle se rendit dans la salle de bain pour se doucher.

Elle sortit de la chambre de Amir à pas de loup toujours dans sa nuisette trop transparente. Espérant ne croiser personne, elle regardait partout autour d’elle tout en avançant. Mais une fois devant sa porte elle fut surprise de croiser Hayden.

Il darda sur elle un regard brûlant et fronça les sourcils.

Karly quant à elle, elle essaya de cacher son corps en croisant ses bras sur sa poitrine.

-« Salut Hayden… » Dit-elle gênée.

-« Je croyais que tu te sentirais mal après t’être évanouie mais apparemment tu vas bien. Je retourne me coucher. » Il s’avança pour s’en aller.

-« Je vais aller dans le jardin pour regarder le soleil se lever… Toi, Hayden, tu t’imagines des choses qui sont fausses. » Karly ne se retourna pas pour le regarder et entra dans sa chambre pour se changer.

Le regard empli de dégoût que Hayden lui avait lancé ne quittait plus ses rétines. Il savait ce qu’elle faisait avec son père, elle le comprenait. Il y a de quoi la haïr et la mépriser.

Même elle, elle se mépriserait.

Dans un soupir, elle retira la nuisette pour porter un pantalon en coton et un pull-over noir. Elle ressortit rapidement pour se rendre dans le jardin. Elle espérait ne rien manquer du lever du soleil.

Le lever du soleil, un signe d’espoir, de renaissance. L’obscurité ne dure pas toujours, tous les malheurs ont une fin, c’est comme ça qu’elle comprenait cette étape de la journée, encore plus lorsqu’elle vit Hayden debout devant le soleil qui sortait de son lac écarlate.

Karly déglutit, elle ne s’attendait pas vraiment à ce qu’il vienne. Son cœur lui, battait la chamade. Il la déteste mais il est venu. Il l’appréciait peut-être un peu ?

-« Tu es venu. Pourtant, je ne t’ai pas vraiment invité à venir. » Dit-elle en s’approchant doucement de lui.

Il ne lui jeta pas un regard et continua de regarder l’astre avancer dans le ciel.

-« Je sais que je suis immonde… Ce que je fais est vraiment horrible ! Mais crois-moi je n’ai pas vraiment le choix ! J’aimerais bien en parler mais personne ne semble vouloir m’écouter… sauf toi. Je sais que je te répugne, surtout si tu penses à ta mère et c’est normal » Il l’interrompit

-« Je ne m’inquiète pas pour elle rassure toi. Je la méprise tout autant que toi car vous êtes pareilles. Des petites catins qui sacrifient tout pour le luxe. Des lâches. »

Le ciel prenait une teinte claire. Le soleil illuminait le monde de sa lumière.
Il illuminait le jardin, cette lumière, le symbole de l’espoir…

Mais pourquoi est-ce que l’enfer continuait ? Les mots de Hayden glacèrent la jeune fille aux allures de fées qu’il avait vu ici pour la première fois.

Le regard de Karleen restait figé sur lui, mais lui restait concentré sur le soleil. Il n’y avait pas vraiment d’espoir, le symbole du soleil levant était-il vrai pour tout le monde ? Devait-elle encore espérer ? Elle avait espéré en Hayden sans savoir pourquoi. Son coeur sans réfléchir lui avait fait confiance.

Il semblait prêt à l’écouter, mais elle l’avait déçue.

Karly ne dit plus rien et retourna dans sa chambre telle une automate. Les larmes refusaient de couler tant elle avait pleuré. On ne change rien avec des cris, des pleurs et des plaintes.
Elle l’a vite comprit.

Sa chambre était elle aussi inondée de la lumière du jour et cela l’agaçait. Elle devrait être dans l’obscurité, sa chambre ne doit pas être baignée dans autant de lumière ! Ça lui donnait de l’espoir, alors que son cœur était épuisé d’espérer.

Epuisé d’être déçu, c’est douloureux d’espérer et de se rendre compte que tout n'était qu'illusion.

Dans un accès de colère elle jeta tout ce qui se trouvait sur sa coiffeuse sur le carrelage immaculé.

Celui-ci se retrouva coloré de fard à paupière et de blush.
Elle se jeta sur le lit et regarda le plafond.

Les yeux clos [ TOME I ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant