-« Pas la peine de le cacher Karly, je sais tout ! » Grinça Hayden en s’approchant dangereusement d’elle.-« De quoi tu parles ? » Au fond elle savait, mais elle n’aurait jamais pensé qu’il le découvrirait aussi vite et même qu’il ferait une scène.
-« En plus de mon père, tu t’enfiles le médecin ! Pourquoi je ne suis pas étonné ? »
La voix de Hayden était dure, mais un sourire sardonique étirait ses lèvres. Karleen pouvait sentir que tous ses muscles étaient contractés.
Il la regardait comme s’il n’en attendait pas moins d’elle, comme si elle ne valait que ça.
-« Jenis… » Murmura-t-elle. Hayden s’approcha encore.
-« Que dis-tu ? » Il avait pourtant bien entendu.
Karleen recula. Elle se retrouva piégée entre le torse de Hayden et le mur.
Dans son dos, la froideur du mur la fit frissonner. Ou peut-être était-ce à cause de la proximité de Hayden ?Karleen redoutait encore plus que tout le jugement qu’elle pouvait lire en ses yeux, il la transperçait de part en part et blessait son amour propre.
Mais elle gardait une expression impassible, presque effrontée. Espérant ne serait-ce qu’écorcher la fierté de Hayden, qu’il ressente une infime partie de ce qu’elle ressentait à chaque regard accusateur qu’il lui lançait, à chaque pique cinglante qu’il prononçait.
Alors, elle haussa le menton et le défia du regard.
-« Et alors ? Hayden, qu’est-ce que ça peut te faire qu’ils me passent tous dessus ? »
La voix de Karleen était pleine d’audace et de provocation. Elle minaudait presque, feignant ne pas voir ce qu’elle aurait fait de mal.
La colère contractait les muscles de Hayden. Il serra la mâchoire et se rapprocha encore plus d’elle. Leurs corps se frôlaient.
Il la toisa du haut de sa taille, elle paraissait ridicule à le défier du regard mais aux yeux de Hayden elle était d’autant plus désirable.
Son bustier enserrait sa poitrine et en définissait sensuellement les courbes. Il mourrait d’envie de les retirer du corsage et de les dévorer avec passion. Mais il devait se retenir.
-« Dis-moi, qu’est-ce que ça peut te faire ? »
Karleen prit soin d’articuler chaque syllabe.
Ce qui accentua la colère de Hayden, mais pas seulement ; entre ses jambes, son désir frétillait d’impatience. Il devait se l’avouer, il aimait la voir si audacieuse et monter sur ses grands chevaux alors qu’elle était totalement à sa merci.Il la partageait déjà avec son père. Pourtant, son corps l’attirait toujours autant. Le goût de l’interdit et de l’immoral rendait cette relation exceptionnelle.
-« Moi et mon père ne sommes pas assez pour satisfaire tes désirs, la succube ? »
Elle continua de soutenir son regard bien que ses mots l’aient ébranlée.-« Dis-moi clairement ce que tu veux de moi Hayden… »
A ces mots, Hayden saisit brusquement le cou de Karleen. Il sentait son pouls palpiter sur ses doigts et sa respiration s’accélérer à mesure qu’il contractait sa main contre sa gorge.
Il s’imaginait contracter encore plus sa poigne et la voir s’étouffer sous doigts, elle suffoquerait et saliverait. La voir totalement offerte à lui sans défense lui procurait un plaisir qu’il ne s’expliquait pas.
Il n’essayait pas de comprendre mais plutôt de se réprimer. Elle déglutit.
Elle paraissait encore plus désirable lorsque son regard se voilait de peur et d’appréhension.
Il la plaqua encore plus contre le mur et passa sa main libre sous ses fesses pour lui soulever une jambe.
-« Contente-toi de mon corps. » Répondit Hayden d’un voix rauque tout près des oreilles de Karleen.
Elle frissonna lorsque son nez frôla sa nuque. Hayden la reniflait langoureusement déclenchant dans le bas de son ventre des spasmes.
-« Quand tu es avec mon père, ne pense qu’à moi… »
-« Hayden… » Geint-elle de plus en plus sensible à ses caresses calculées.
Il s’amusait à mordiller le lobe de son oreille.
-« Ne pense qu’à ce que je te ferais… »
Il laissa son cou et passa sa main sous son haut-bustier, il le dégrafa et la robe tomba à leurs pieds.
Les seins de Karleen étaient désormais offerts, à sa merci, pointant vers son torse. Il caressa son téton durci de son pouce.-« Putain Karly… Je t’en veux d’avoir gémis pour un autre. Tu ne sais pas à quel point ça me révulse. »
-« Je… je suis désolée. » Balbutia-t-elle, ne sachant quoi dire.
-« Mais tu es à moi Karleen. Peu importe qui te touche. Tes soupirs ne me sont que destinés…. Karly ! »
Il prononça son prénom comme on prononce une incantation. C’était plus un cri de désespoir qu’un appel.
Son souffle était empreint d’une telle frustration et de désir que même Karly le sentit. Tout son corps vibrait avec ses mots, il n’avait pas pu cacher les sentiments qui emplissaient son cœur.
-« Puisse-tu me vendre ton âme ! » La voix de Hayden n’était qu’un sombre murmure.
Murmure qui fit vibrer Karly. Elle lui aurait donné son âme sans remords, sans contrepartie… Même sans qu’il ne le demande. Mais…
Une larme solitaire roula sur sa joue.
Elle ne répondit pas tout de suite. Leurs soupirs se mêlaient, seuls les battements effrénés de leurs cœurs et leurs souffles meublaient le silence.
-« Je suis désolée Hayden… Amir la détient déjà. »
Cette fois leurs regards s’accrochèrent, voilés de sentiments qu’ils peinaient de plus en plus à cacher. Tous les non-dits s’y reflétaient, leurs frustrations et leur passion. Mais ils étaient trop aveugles pour pouvoir lire ce que les yeux de l’autre racontaient.
Karleen attira Hayden à elle et posa furieusement ses lèvres sur les siennes.
-« Dis-moi où il t’a touché, que j’efface toutes ses caresses et que tu n’aies en tête que les miennes. »
Pendant tout ce temps qu’ils échangeaient baisers et caresses fiévreux, Karleen ne put s’empêcher d’espérer.
D’espérer que chaque gémissement de Hayden soient des confessions silencieuses.
Qu’il lui exprimait que, comme elle il ne ressentait pas que du désir. Qu’il y avait bien plus que ça.
Plusieurs fois, elle a cru déceler en ses yeux et ses baisers de la tendresse et de l’amour.
Mais la sensation s’estompait à chaque fois que tout prenait fin, que leurs corps se détachaient.
Les yeux de Hayden reprenaient leur froideur habituelle.
L’espoir quittait Karleen au petit jour, quand elle s’éveillait, enroulée dans les draps d’un lit à moitié vide, froid et qu’elle retournait dans sa chambre aussi furtivement qu’une voleuse…

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Les yeux clos [ TOME I ]
Teen FictionUne histoire comme les autres. Une jeune fille enlevée à sa vie, sa routine. Devenue une coquille vide, Karleen se voyait sombrer sans jamais apercevoir la surface. Plus rien ne semblait lui appartenir, pas même son corps. Encore moins ses sentiment...