Le Scarifieur

Dominic 6

Un gros 4X4 arriva tard dans la nuit...La cave voutée avait entièrement été inspectée...tout était prêt pour son arrivée...

Ne vous y trompez pas, Dominic était quelqu'un de  droit dans ses affaires, exigeant, intransigeant... il n'admettait aucune faille. Les hommes  qui parcouraient la planète pour lui à la recherche d'entreprises en difficulté qu'il rachetait pour en faire des clubs BDSM, donjons privés,  devaient être intègres, honnêtes, et difficiles  à corrompre. Il était propriétaire d'un très grand nombre de ces clubs partout dans le monde et il était connu pour être impitoyable. Il n'était pas arrivé au sommet de la pyramide en se faisant des amis et son parcours lui avait appris à ne faire confiance à personne. A lui seul il dégageait une force incroyable quand il arrivait  quelque part. Ce qui attirait la gente féminine, cette aura d'alpha sûr de lui. Mais Dominic n'était pas intéressé par toutes ces femmes qui minaudaient. Cela finissait toujours de la même façon, une fois sous son contrôle elles obéissaient à tout ce qu'il ordonnait. Il avait l'habitude d'être obéit au doigt et à l'oeil que ce soit en entreprise ou en donjon. Non, ce qu'il voulait lui, c'était ce qui allait arriver dans quelques heures.  Il ne fallait surtout pas qu'elle s'imagine pouvoir partir, il avait payé rubis sur ongle pour l'avoir et à moins de le rembourser, elle allait passer un bon moment entre ses mains. Il n'était pas un saint loin de là. Sombre, impitoyable, elle allait comprendre qu'obéir était dans son intérêt, ce qu'il avait vu d'elle lui plaisait. De plus il y avait un petit souvenir lointain d'une silhouette aperçue ce fameux jour.... Une silhouette, un jour......

Quelques instants auparavant il  avait donné l'autorisation au véhicule d'entrer dans la propriété, le crissement des pneus sur le gravier de l'allée l'informa de son arrivée. Une fois garé devant l'entrée, deux hommes à la carrure imposante en sortirent. Lui, attendait les mains dans les poches de son pantalon. Les deux "livreurs" tirèrent de l'arrière du 4X4 une immense cage métallique dans laquelle était allongée nue, endormie, un  bandeau sur les yeux, les mains et les chevilles sanglées sa précieuse acquisition. Il s'était renseigné sur son attitude auprès de son "vendeur" lequel lui avait  appris qu'elle était novice, rebelle, et joueuse. Une petite chienne ne pensant qu'à s'amuser susceptible malgré tout de devenir  une bonne soumise, prête à faire des efforts pour contenter son Maître. Dominic avait refusé de le rencontrer, l'individu ne lui plaisant vraiment pas.

il demanda aux deux hommes de le suivre et descendirent dans la cave voutée. Il leur désigna dans un coin un peu sombre un assemblage de chaines et de poutres grossièrement taillées où ils déposèrent leur précieuse cargaison. Tout était fait dans ce lieu pour donner l'impression d'un endroit vétuste, oublié de tous. Il remit aux deux hommes une mallette.

"Pour son ancien propriétaire".

"Bien Monsieur".

Ils repartirent en sens inverse. Le reste ne l'intéressait pas.

Elle commençait à émerger, il remonta, la laissant seule avec pour toute compagnie une petite lumière blafarde qui ajoutait  au décor une note sinistre. Il se rendit dans sa cuisine, sortit deux gamelles métalliques qu'il posa sur le plan de travail, commença à préparer son repas, une recette  italienne à base de légumes et de viandes. Une fois son diner prêt, il s'installa pour manger sans plus se préoccuper de son "invitée", tout en surveillant du coin de l'oeil les écrans de sa vidéo surveillance.

Elle ouvrit les yeux doucement, battit des paupières...pourquoi faisait il si noir, elle passa les mains sur le haut de son visage pour s'apercevoir qu'elle portait un masque...un masque !!! Pourquoi portait elle un masque ? 

Elle l'enleva d'un geste brusque. Eberluée elle regarda autour d'elle...que faisait elle dans cet endroit ?

Elle agrippa les barreaux de la cage, les secoua, tenta d'ôter les sangles qui emprisonnaient ses chevilles mais avec ses mains prisonnières elles aussi, cela lui était impossible de plus ses gestes étaient encore malhabiles...pourquoi était elle dans une cage et nue, que faisait elle ici. Questions sans réponses. 

Elle espérait que son Maître lui en donnerait mais au fait où était il ? 

la dernière fois qu'elle était à ses côtés c'était dans cette salle bizarre, il lui avait dit de ne pas s'inquiéter, que ce n'était qu'un jeu pour se faire un peu d'argent, qu'ils repartiraient ensemble une fois tout terminé. Elle lui avait fait confiance mais avait commencé à avoir peur quand elle avait vu de quelle façon il la traitait. C'était un homme froid, cynique, mais qui avait su jouer avec ses sentiments pour l'amadouer, elle avait gobée toute l'histoire. Elle avait été naïve.  Il l'avait tout simplement abandonnée.

Elle ne connaissait pas cet endroit, allait il venir la rechercher comme il le lui avait promis. En elle même elle savait bien que non...elle se remit à secouer les barreaux mais la cage ne s'ouvrit pas.

Dominic constatant qu'elle était réveillée, se saisit des deux gamelles, en remplit une d'eau, l'autre du reste de son diner, prit un plateau, les déposa dessus et se dirigea vers la cave, en attrapant au passage un plaid qui se trouvait sur le canapé.

"Ah je vois que tu es réveillée, très bien".

La voix la fit sursauter...le ton était chaud, profond, on sentait la puissance à travers ses mots...

"Qui êtes vous et où est mon... Maître ? "

Ce mot qu'elle prononçait quand ils jouaient avait dans sa bouche à ce moment une autre portée.

Agenouillée sur le sol de sa prison elle s'agrippait comme une désespérée aux montants métalliques.

"Ton Maître en a eu assez de toi, il t'a vendue, je suis ton propriétaire, tu m'appartiens".

"Mon... quoi... ? "

Elle avait du mal à comprendre ce qu'il disait....

"Ton nouveau Maître".

Elle secoua la tête, qu'est ce que c'était que cette histoire, il n'avait jamais été question pour elle d'avoir un nouveau Maître, enfin c'est ce qu'il lui avait dit. Ce n'était pas sérieux, tout n'avait jamais été rien de plus qu'un jeu.

"Mon nouveau Maître mais il ne m'a rien dit".

"En tant que Maître il n'avait aucun compte à te rendre mais je crains que l'argent ai été plus important que toi dans ce petit jeu et que le terme Maître ne soit pas approprié pour cet individu, la somme était importante et il t'a laissée entre mes mains".

"Mais vous n'avez pas le droit de me garder je ne suis pas une marchandise, je suis un être humain".

"C'est sûr mais vois tu je doute que tu aies la somme que j'ai déboursée pour t'avoir, tu vas donc rester dans cette maison jusqu'à ce que je décide de ce que je vais faire de toi".

"Et si je refuse ? "

"Rembourse moi et nous sommes quittes, tu pourra partir dès ce soir".

"Mais je n'ai pas d'argent comment voulez vous que je vous rembourse ? "

"Donc tu restes ici, tu m'es redevable, tu es ma propriété, mon bien".

De rage elle secoua la cage.

"Allez vous faire foutre".

"Très bien vois tu, je t'avais amené un plaid  pour adoucir ton repos, tu viens de perdre le privilège d'avoir chaud mais je te préviens il fait froid la nuit dans la cave, je te laisse un  seau pour tes besoins et ces gamelles pour te nourrir, continue comme cela   et tu pisseras par terre comme un chien ou une chienne si tu préfères".

Dans sa colère, elle était excitante, petite femelle qui masquait sa peur sous ses airs bravaches, elle était magnifique...Il se surprit à penser revenir dans la nuit pour la prendre sur le billot à moitié endormie, il ne regrettait pas la somme qu'il avait dû verser, elle en valait la peine.

Son éducation allait être une belle aventure.