Marcher droit

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Elle marchait devant lui d'un pas hésitant  en se retournant constamment.

"Regarde devant toi, tu vas finir par tomber".

Elle s'engagea sur les premières marches consciente de son regard sur son corps dans lequel des millions de petites fourmis déambulaient.

Il se surprit à penser qu'elle était vraiment mignonne avec cette timidité qu'elle affichait sans bien s'en rendre compte.

"Arrête toi".

Elle stoppa net et le laissa arriver à sa hauteur, il n'y avait plus que quelques degrés à descendre. Qu'allait il encore lui sortir, elle s'attendait à tout avec lui.

"Met toi à quatre pattes".

"Quoi, dans l'escalier, mais je vais tomber".

Qu'est ce que c'était encore que cette idée.

"Mais non, tu es une grande fille, comment les chiens font ils pour descendre".

"JE NE SUIS PAS UN CHIEN PUTAIN."

Elle n'avait pas pu s'empêcher de hausser le ton.

"Non tu es une petite chienne qui a besoin d'être dressée et d'avoir la bouche lavée au savon et tu vas faire ce que je te dis,  je te préviens une dernière fois, je ne veux plus entendre de mots orduriers ici c'est moi qui les dit, tiens toi le pour dit, encore un et tu vas sentir ce qu'il en coute de me désobéir".

Son ton était aussi sec qu'un bout de bois dans le désert mais elle ne décelait aucune colère.

Son cerveau tournait à une vitesse qui lui donnait le vertige. Combien de chances avait elle dans sa vie de revoir cet homme qui l'avait fascinée, logiquement aucune et pourtant elle se retrouvait entre ses mains suite à une machination odieuse. Depuis ce jour, tout était devenu dilemme. Rester, partir, obéir, résister. Sa nature avait du mal à se soumettre et à accepter les ordres qu'il lui donnait. Son éducation n'avait pas été dans ce sens là et elle refusait d'admettre que malgré ses réticences elle aimait lui obéir. Tant qu'elle n'aurait pas lâcher prise, sa rébellion montrerait le bout de son nez et lui jouerait des tours.

Il lui avait laissé le choix. C'était elle qui était revenue et elle savait que si elle revenait il n'y aurait pas de retour en arrière et il allait faire d'elle sa chose. Elle avait choisi de rester mais était ce pour autant qu'elle devait se soumettre à son autorité en laissant de côté sa dignité. C'était remise en question sur remise en question. Elle avait pensé savoir ce qu'était la soumission... enfin pas tout mais assez pour penser que cela pourrait être plaisant .... jusqu'à ce qu'il débarque dans sa vie. Jamais elle n'aurait pensé qu'il puisse exister  des hommes comme lui, redoutables, puissants, effrayants car elle devait bien le reconnaitre,  il l'effrayait. Elle ne savait jamais ce qu'il prévoyait de lui  faire subir. Elle hésitait, pesait le pour et le contre. L'idée de se retrouver nue, pendue dans le jardin toute une nuit la fit pencher pour l'obéissance. Il allait vraiment falloir qu'elle se maitrise et qu'elle apprenne à jouer dans sa cour mais aussi qu'elle se rappelle que pour lui ce n'était pas un jeu, c'était sa vie, il dominait, cela s'arrêtait là, si vous n'étiez pas d'accord que ce soit en affaire ou en privé il ne vous retenait pas. Elle soupira, se baissa sur les marches qui heureusement étaient assez larges, encore un truc qu'il avait prévu, pensa t elle, se mit sur ses genoux puis posa ses mains au sol. Il la regardait faire accolé à la rambarde les bras croisés, ne la brusquait pas. Un bon point pour elle, elle obéissait sans répliquer quoique sa réflexion quelques instants plus tôt allait lui valoir une punition de plus, elle les collectionnait. Ensuite la voir se débattre avec son envie d'obéir et son besoin de refuser ce qui naissait en elle l'amusait.

Il comprenait que c'était nouveau pour elle. Elle était tentée de faire ce qu'il lui demandait  mais résistait, ce qui était normal pour sa nature. Elle avait mis les pieds dans un monde ou amour et douceur n'avaient pas leur place et elle n'arrivait pas à le concevoir.  C'était nouveau pour lui aussi qui n'avait eu pendant des années que des soumises ne lui appartenant pas. Il y avait bien eu des jeunes femmes désireuses de coucher avec lui mais il n'avait jamais été plus loin que ce qu'elles demandaient. Mettre en avant son côté sadique ne lui aurait apporté que des ennuis. Avec elle, il sentait qu'il allait devoir faire attention car jamais aucune des soumises qu'il avait eu entre ses mains ne lui avaient procuré un tel plaisir. Il aimait voir son air boudeur, renfrogné, ses débats, jusqu'à son insolence qui lui donnait l'occasion de la punir. Jusque là il n'avait pas été trop méchant. Il allait falloir passer à la vitesse supérieur et si jamais il se rendait compte d'un tant soi peu d'émotions de sa part,  il s'en débarrasserait, il n'hésiterait pas à la revendre. La faire sortir du circuit pouvait être dangereux pour lui si elle devait raconter à qui voudrait l'entendre ce qui se passait dans sa propriété.

Elle avança une main doucement, puis l'autre. Elle était maladroite mais en même temps avait un petit côté félin qui ne lui déplut pas,  elle ne se débrouillait pas si mal que ça.

"Creuse un peu plus tes reins, déroule tes poignets, cambre toi bien, fais ressortir ton cul et écarte un peu plus les jambes" lui dit il en lui donnant de petits coups avec le manche du fouet.

Elle s'arrêta, raide, les muscles crispés. Fait ci, fait pas ça, commençait sérieusement à l'agacer, déjà que descendre un escalier dans cette position n'était pas facile, si en plus il se mettait à lui donner des ordres à tout va, ça n'allait pas le faire.

Elle respira un grand coup, tenta tant bien que mal à ajuster son corps à ce qu'il lui avait ordonné et arriva au bout de l'escalier. Son coeur battait la chamade d'avoir dû se retenir.

"Bonne petite, dit il en lui caressant la tête, ta punition sera peut être moins pénible".


Un petit peu court mais pas beaucoup de temps, bonne soirée à tous ceux qui me liront.




Le ScarifieurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant