Le Scarifieur

Perle 19

Le retour fut beaucoup moins plaisant que l'aller, l'excitation qui l'avait enveloppée au départ avait disparue.

Que s'était il passé.

Elle était bien incapable de répondre à cette question, il y avait eu un petit rien, une petite fêlure, quelque chose d'indéfinissable qui avait déchiré l'instant et  avait fait voler en éclat cet état de bien être dans lequel elle se plongeait habituellement  ....Une expression sur son visage, une lueur dans son regard, le ton de sa voix...c'était elle laissée aller à se poser trop de questions....était elle arrivée à une limite...était elle incapable d'aller plus loin....allez savoir.

Mais ce qu'elle ne comprenait pas c'était sa réaction  quand elle lui avait demandé d'arrêter, il lui était déjà arrivée de tout stopper et jamais il n'avait réagit de cette façon....son esprit bloquait et refusait de lâcher prise, son corps avait envie de se cacher, pourquoi continuer dans ses conditions.

Assise derrière lui elle sentait son corps raidi entre ses bras....La moto filait sur la route, il roulait vite, très vite, cela ne lui faisait pas peur elle avait confiance en lui... sa confiance s'arrêtait elle là, à la conduite de son bolide. Elle sentit tout à coup  un léger courant d'air frais caresser sa peau en bas de ses reins et s'insinuer presque sous ses fesses,  sa robe volait au vent dévoilant son postérieur au conducteur de derrière, elle tapota sa cuisse pour lui faire comprendre qu'il fallait s'arrêter, ce qu'il fit à la première occasion, elle réajusta son vêtement et ils purent repartir sans qu'aucun mot ne soit prononcé.

Mais pourquoi, elle ne comprenait pas....Il était visiblement en colère, c'était la première fois qu'elle le voyait ainsi et elle s'en trouvait encore plus déstabilisée...Jusqu'à ce jour elle s'était toujours amusée de ces petits moments où elle obéissait à cet homme qui faisait toujours attention à ses demandes, ses envies, qui la poussait un peu plus loin à chaque fois mais sans la brusquer. Il l'avait prévenu, il aimait le sexe fort, hard, brutal,  il avait commencé doucement, l'entrainant petit à petit vers ce qu'il aimait et aujourd'hui avait été ce qu'elle avait vécue de plus obscène avec lui, s'était elle aperçue qu'elle n'était pas encore prête à tout acceptée, qu'il lui fallait encore du temps....Elle soupira.

Elle avait eue une vue sur un monde différent de ce qu'elle connaissait, elle avait éprouvée des sensations comme jamais elle n'en avait éprouvée, elle avait assistée à une scène que jamais elle n'aurait imaginée, tout cela avait éveillée en elle quelque chose qu'elle ne connaissait pas, elle sentait qu'elle changeait, elle avait acceptée tant de choses, elle s'était attachée à lui mais  ne ressentait pas spécialement d'amour pour lui....en résumé elle était un peu perdue, tout était brouillon dans sa tête.

Lui réfléchissait et décida que prête ou pas il allait mettre en action ce qu'il avait prévu.

Il la déposa chez sa logeuse, lui donna un baiser rapide et repartit aussi vite, elle resta sur le pas de la porte à écouter la moto s'éloigner et  ne put empêcher une larme de couler, elle se retourna, pénétra dans la maison et fila jusqu'à sa chambre en essayant d'éviter Madame Lepic qui lui poserait sans doute des questions si elle la voyait si triste et cela ne manqua pas.

"Cela va comme tu veux ma petite Perle"?

"Oui Madame Lepic tout va bien".

"On ne le dirait pourtant pas".

"Si si, ne vous inquiétez pas".

"Tsss tsss, ma petite chérie tu ne me la feras pas à moi, c'est le garçon à la moto n'est ce pas, vous vous êtes disputés et il est parti fâché, ha les hommes jamais content".

"Non on ne s'est pas disputés, mais......"

"Ce n'est pas grave, ça arrive, ça ira mieux la prochaine fois, mais si tu vois que tu n'es pas à l'aise avec lui c'est qu'inconsciemment tu sens qu'il te cache quelque chose ou que tu n'es pas encore prête pour lui, interroges toi, ne fais pas de bêtise, je vais te faire une bonne citronnade tu verras rien de tel pour remettre les idées en place".

Ha si tout avait été si simple, pourtant elle ne put s'empêcher de rire devant la gentillesse de cette femme qu'elle considérait  comme sa grand mère, cela atténua un petit peu le malaise qui l'avait envahit.

Allait elle le revoir.

L'avait il planté là sans aucune explication et passer à autre chose.

Elle se promit d'essayer d'être moins rigide la prochaine fois quand son portable sonna.

C'était sa mère.

"Bonjour maman".

"Bonjour ma fille, dis moi quand comptes tu nous donner de tes nouvelles et venir nous voir".

Le ton de sa mère était comme d'habitude plein de sourire, elle connaissait sa fille, comprenait son besoin d'indépendance et respectait son choix de vie.

"Bientôt maman, en ce moment je travaille toute la journée tous les jours de la semaine, ce n'est pas facile".

"Je comprend mais passe un petit coup de fil de temps en temps je sais que tu veux te débrouiller par toi même mais donnes de tes nouvelles ton père en sera ravi aussi ma puce".

"Je n'y manquerais pas, je te laisse je vais aller voir si Madame Lepic a besoin d'aide".

"Alors à plus tard, je te fais de gros bisous ton père aussi".

"Bisous maman à papa aussi, je te donnerai de mes nouvelles plus souvent promis"

"Je compte sur toi"

Sa mère raccrocha et elle resta là à regarder son portable, elle avait espérée le temps d'un battement de coeur que ce serait lui mais non c'était seulement sa mère qui prenait de ses nouvelle car elle devait bien le reconnaitre elle ne leur téléphonait pas souvent, prise par toutes ses occupations. Elle partit rejoindre Madame Lepic dans la cuisine, s'installa avec elle pour boire sa citronnade et écouta la petite dame évoquer sa rencontre avec son mari pendant que son esprit s'envolait vers une autre scène qu'elle n'arrivait  pas à oublier.