Provocation

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Il la regarda un instant puis poussa la porte de la salle d'eau et entra.

Elle ne l'avait pas vu la regarder mais son regard avait été pensif à ce moment là.

Serait elle capable de supporter ce qu'il avait prévu pour le lendemain. Il avait décidé d'accélérer les choses, il n'y avait plus que trois semaines pour la convaincre qu'elle était faite pour être soumise ce dont elle doutait encore.

La pièce était plongée dans l'obscurité et doucement le sommeil s'était emparé d'elle, l'avait enveloppé pour la faire sombrer dans des rêves où il était différent, plus doux, plus attentionné. La nuit passa. Il la laissa dormir. Mais il y aurait des nuits où il s'en servirait.

Sous la couverture un corps s'anime, un être s'éveille, ouvre le yeux. Elle est toujours surprise de se réveiller dans cette chambre qui n'est pas la sienne. Elle émerge doucettement. Cette impression chaque fois qu'elle se rend compte du changement de sa vie...agréable....désagréable, elle ne sait pas.

"Bien dormi la marmotte".

La voix la fait réagir. Elle repousse la couverture.

"Hmmmm".

Elle ne répond pas, se laisse le temps de réunir toutes les informations éparpillées dans son cerveau. Elle ne sait plus trop où elle en est comme tous les matins d'ailleurs depuis son arrivée dans cette nouvelle vie. Pourquoi a t elle mal dans ses bras, dans ses jambes. Elle se sent courbaturée, puis le souvenir de tout ce qui s'est passé la veille lui revient en mémoire ainsi que le fait qu'elle n'a pas pris de douche avant de se coucher. Ce n'est pas qu'elle n'a pas voulut la prendre, non c'est que lui, lui a interdit et maintenant une légère odeur marine lui remonte au nez. En deux mots comme en cent elle pue le sexe mélangé à la sueur de la nuit et ce n'est pas génial.

"Tu prends une douche rapide, tu te places et tu m'attends".

Douche, attente, et le petit déjeuner dans tout ça, il le mettait où car elle avait une faim de loup.

Elle se leva sous le regard attentif de son Maître qui ne la quittait pas des yeux. Il venait certainement de prendre sa douche car il avait encore les cheveux humides. Elle s'arrêta, se retourna, il la fixait d'un drôle de regard. Elle ne put s'empêcher de faire demi tour, de revenir vers lui. Il ne disait toujours rien.

"Vous, vous avez une idée en tête et je sens que ça ne va pas être bon pour moi".

Décidément cette petite souris le surprenait toujours. Elle ne se laissait jamais abattre. Une autre dans sa situation aurait baissée les bras, aurait tout arrêté, mais elle avait décidé de rester. Petit bout de femme forte et fragile à la fois malgré sa petite stature, elle respirait la force, ne se laissait pas abattre ni accabler.

Mais que se passait il à l'intérieur d'elle.

"Pour le moment ce que je sens c'est l'odeur que tu dégages, tu pues le sexe, l'odeur de tes fluides embaume la chambre."

"La faute à qui, hein, si j'avais pris ma douche hier, vous ne feriez pas la fine bouche".

"Je suis ravi de te voir avec tant de véhémence, tu es en pleine forme à ce que je vois, va te laver".

Elle venait de faire preuve d'un manque de respect total et s'en moquait éperdument. Jamais une  femme ne lui avait parlé de cette façon, jamais personne ne lui avait parlé sur ce ton. Cette fougue, cette audace à lui répondre faisait circuler dans ses veines un sang nouveau.

Elle grogna, haussa les épaules et retourna à la salle de bain.

"STOP".

Quoi encore, c'était plutôt lui qui était en forme. Cela finissait par l'amuser et la peur qu'elle avait de lui au départ s'atténuait petit à petit. En fin de compte le grand méchant loup se révélait être moins méchant qu'il ne le faisait croire.

"A quatre pattes tout de suite".

Elle s'arrêta.

C'était repartit, il n'arrêtait donc jamais, elle obéit, pressée de se débarrasser de l'odeur qui lui collait à la peau. Elle s'agenouilla lentement tout en lui tournant le dos, posa ses mains au sol et s'évertua à se rendre le plus aguichante possible. Elle se fit féline, ondula telle une chatte aguichant le mâle, trottina, creusa ses reins, se fit provocante. Ce qui ne se voyait pas c'est la peur qui lui retournait les intestins.Elle savait que cela allait se retourner contre elle mais elle avança jusqu'à la porte de la pièce d'eau.

"Tu joues avec le feu petite fille".

Elle le provoquait, le cherchait.

"Très bien va prendre ta douche et après on descend à la cave".





Le ScarifieurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant