Petite souris

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Se caresser lui posait toujours un problème surtout quand il y avait un voyeur. Elle tenta d'ignorer son regard noir sur elle, ferma les yeux, elle était consciente qu'il attendait. Il attendait qu'elle s'exécute, il savait que c'était difficile. Il lui prit la main, la guida sur son bas ventre, lui ordonna de regarder. Elle se vit empaumer son sexe, elle le vit empoigner son sein, le malaxer sans tendresse, elle vit ses pupilles dilatées qui mangeaient ses iris. Elle était hypnotisée par ce qu'elle voyait. Son coeur s'emballait, elle ne pouvait se le cacher à elle même, elle était excitée par son propre reflet. Ses mamelons durcis pointaient désireux d'être tripotés, ses aréoles brunies ressortaient sur la blancheur de sa peau. Il en pinça un durement et une aiguille électrifiée remonta le long de sa colonne vertébrale, se planta dans sa nuque, picota son cuir chevelu, envoya des signaux à son sexe, elle frissonna d'un plaisir qui s'insinua dans tout son corps. Elle commença doucement à se laisser aller, après tout ce ne devait pas être si difficile que cela de tout lâcher une bonne fois pour toute quand une sonnerie retentit dans la salle d'eau. Elle se raidit sous la surprise. L'instant magique s'envola, se dissipa comme une brume. La confusion et la gêne remontèrent, remplacèrent cet éclat qui avait illuminé son regard pendant un instant. S'en devenait fatiguant d'essayer d'être différente. Dominic s'interrompît et sans un regard vers elle se dirigea  vers son pantalon plié sur un petit banc. Il prit l'appel, ne prononça pas un mot et écouta ce que lui disait son interlocuteur sans quitter la jeune femme du regard.

Imposant dans sa nudité, Perle ne pouvait s'empêcher de fixer le miroir et de le trouver beau. Elle était comme hypnotisée par ce qu'il lui renvoyait. Ne sachant plus ce qu'elle devait faire, il ne lui avait rien dit, elle restait là, droite à le contempler. Devait elle prendre l'initiative  de continuer  ou au contraire attendre son ordre et ne pas bouger. Ce n'était pas un simple passe temps qui venait d'être interrompu et cela la déstabilisait. Elle se sentait nulle, stupide, gauche. Elle voyait bien qu'il l'observait, d'instinct elle cacha sa poitrine et son sexe ce qui lui fit froncer les sourcils. Pourquoi se cachait elle, avec tout ce qu'il avait vu, son corps n'avait plus de secrets pour lui. Il bloqua son regard sur elle, elle allait peut être finir par comprendre qu'il voulait qu'elle continue ce qu'il avait commencé. Elle restait figée, se mordait la lèvre. Il la voyait trembler et tenter de  dissimuler le plaisir qui recommençait à courir entre ses cuisses. Elle n'obéissait toujours pas, semblait ne pas savoir quoi faire de son corps. Elle attendait, ne faisant  même pas attention à la conversation. Elle était partagée entre deux envies et s'il avait été dans sa tête, il aurait pu voir qu'elle souhaitait  autant  fuir que jouir .

"Deux minutes s'il te plait, j'ai une petite chienne qui n'en fait qu'à sa tête".

Il se plaça derrière elle toujours debout devant le miroir.

"N'as tu pas été avertie de ce qui t'arriverait si tu n'obéissais pas ? "

Son ton grave la fit sortir de ses pensées.

"N'aurais tu pas oubliée de faire quelque chose" lui demanda t il tout près de son oreille."

"Heu non....je ne crois pas......Monsieur"se dépêcha t elle d'ajouter.

La pression de sa main sur sa nuque lui fit comprendre le contraire.

"Tu ne crois pas, moi je crois que si, je te rappelle Nikos, j'ai une petite demoiselle qui a des pertes de mémoires".

Il déposa le portable près du miroir dans lequel elle pouvait voir son regard inquisiteur parcourir son corps.

Il soupira.

"Que vais je pouvoir bien faire de toi petite souris".

Son coeur tressauta dans sa poitrine, qu'avait t elle fait ou ou oublier de faire. Elle ne pouvait tout de même pas deviner ce qu'elle devait faire. Allait il changer d'avis et la renvoyer.

"Penses tu être vraiment faite pour cela, parle ".

"Vous m'avez dit avoir vu quelque chose en moi Monsieur".

"C'est exact et c'est toi qui met des barrières, qui n'arrive pas à se laisser aller, aimes tu au moins les sensations que ton corps découvre".

"Oui Monsieur".

"Nous allons arrêter là, je dois voir une personne".

Elle écarquilla ses grands yeux verts. La transition était brutale. Avait il seulement vu ou perçu le moment où son corps avait doucement commencé à lâcher, s'était il seulement rendu compte de ce bref instant ou son esprit avait baissé les armes pour le rejoindre et accepter de se rendre. Ce moment si court où tout avait été brisé par la sonnerie d'un portable.

"Je ne sors pas de la maison, tu vas retourner dans ta cage et méditer sur ta condition, réfléchir à ta façon d'être et si tu trouves le temps long je peux te faire écrire sur plusieurs dizaines de lignes, je ne m'évade pas pendant que mon Maître me parle."

Cet instant Dominic l'avait ressentit. Il avait laissé faire ce qui était en train d'arriver. Elle lâchait doucement. Il ne la brusquait pas. Il avait maudit ce bruit qui l'avait interrompu, l'avait sentit se raidir à nouveau mais voilà il avait été rattrapé par l'information qui lui était parvenue.



Le ScarifieurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant