C'était comme si elle renaissait après un long coma ou qu'elle était en train de perdre sa vie .
Dans les deux cas, elle s'apercevait que son existence avait prit un virage à cent quatre vingt degré. Tout ce qu'elle avait vécue avant défila dans sa tête sans qu'elle ne puisse arrêter ce déferlement de souvenirs. Sa petite chambre chez Madame Lepic, son environnement, ses balades à vélo dans la campagne encore endormie. Elle se rappelait le bien être quand elle se retrouvait dans la petite maison, tout ça allait disparaître pour laisser place à une vie de souffrance, cela elle n'en doutait pas, il n'y avait qu'à le regarder pour comprendre que ce n'était pas le genre d'homme à se laisser attendrir.
De toute façon d'un côté comme de l'autre rien ne serait plus comme avant.
Pourquoi n'avait elle rien vu venir.
Bien sûr qu'il lui était arrivée de capter dans le regard de l'homme qui lui promettait la sécurité un éclair de convoitise, d'avidité, mais elle avait cru que c'était elle qui lui inspirait ces effets, qu'il ne la voulait que pour lui, qu'il était jaloux du regard des autres, mais non maintenant avec le recul elle comprenait qu'il ne voyait que les billets qu'elle allait lui rapporter et elle qui n'était pourtant pas amoureuse de lui au sens propre du terme, n'avait rien compris et elle en subissait les conséquences.
Dominic la laisserait il vraiment partir sans lui demander un centime comme il le lui avait dit, elle en doutait. Qui laisserait s'envoler une telle somme, qui ne demanderait pas de garanties. Elle doutait de ses paroles. De plus qu'allait il se passer si jamais il découvrait que son impression de déjà vu se reliait au jour où il avait débarqué avec Thomas et Zéro. Elle se rendait compte qu'il lui faudrait fournir des explications et les preuves qu'elle avait effacée les vidéos. Ils étaient à égalité. Elle était obligée de le croire sur paroles pour sa dette qui n'était d'ailleurs pas la sienne, et lui serait obligé de la croire sur parole aussi quand aux vidéos. Elle soupira. Dans quelle merde était elle embourbée.
"Tu soupires, ma proposition ne te plait pas, pourtant elle n'est pas si désagréable que ça"
"Parlez pour vous, vous êtes du bon côté, pourquoi ne pas tout simplement me dire que vous laissez tomber toute cette histoire et moi je retourne à ma petite vie tranquille, reconnaissez que vous vous êtes fait avoir et on en parle plus".
C'était si simple pour elle.
Elle s'était assise sur le coussin, le menton posé sur ses genoux repliés sur sa poitrine qu'elle cachait, lui s'était repositionné devant elle accroupi pour être à sa hauteur. Le jeu avait commencé.
"Pourquoi, mais parce que je te veux et que là j'ai une occasion en or de te garder. Je peux à n'importe quel moment revenir sur ma décision et te réclamer cette somme".
Ce n'était vraiment pas fair-play mais tant pis, il fermait toutes les portes qu'elle ouvrait. Jusqu'à présent il n'avait eu affaire qu'à des soumises qui ne lui appartenaient pas et Dominic respectait toujours les consignes qu'on lui donnait, elles étaient dressées mais à la façon du Maître, lui n'était là que pour les punir un degré au dessus, bien sûr que quelques unes lui avaient été offertes pour le bonheur de ces dames. Toutes avaient espérées au moins une fois passées entre les mains du Scarifieur même si cela voulait dire souffrir. Mais elle, cela allait être un plaisir., une gourmandise et elle ne s'en doutait pas, il allait savourer toutes les heures passées à la dresser et au tempérament de la demoiselle cela allait se révéler être un délice sans parler sexe.
"Ha et il va falloir parler sérieusement de ton dépucelage".
Ce type était fou, complètement fou. Il parlait de la dépuceler comme d'autres auraient parler d'aller chez le coiffeur. Elle qui s'était gardée pour l'homme de sa vie hé ben c'était foutu.
Elle appuya son front sur ces genoux.
"Quelle merde"
"Pardon"
"Peut être que pour vous tout ça est naturel mais pas pour moi mais je ne vais pas chouiner à vous demander grâce, faites ce que vous voulez et renvoyez moi chez moi quand vous aurez finit de vous amuser, du moment que vous ne me tuez pas".
"Te tuer, qui a parlé de te tuer, ce que je vais tuer c'est cette....au fait je ne connais pas ton prénom, dis moi comment t'appelles tu".
"Perle".
"Perle, he bien ma petite Perle je cherchais justement la mienne et je viens de la pêcher alors ne crois pas que ne vais la rejeter, donc je te disais que j'allais tuer la personnalité de Perle pour faire naître celle qui se cache dessous, c'est aussi simple que ça, je vais te refaçonner".
Le plus surprenant dans tout ça, c'est que cette jeune femme arrivait à le faire parler sans qu'il n'y trouve aucun ennui. Il n'était pas bavard, n'aimait pas discuter pour ne rien dire, quand il parlait c'était pour quelque chose de concret mais là il trouvait plaisir à échanger des paroles avec elle, elle l'amusait, elle le divertissait, elle l'intriguait car elle ne hurlait pas, ne l'insultait pas, ne se rebiffait pas, elle agissait comme si elle se combattait elle même. Elle acceptait mais en même temps refusait, elle cédait tout en lui envoyant au visage qu'elle ne se laisserait pas faire, elle le laissait décider ainsi elle n'aurait rien à se reprocher, il l'avait contrainte et elle se laissait faire tout en rechignant un peu pour l'image et ça c'était le début de sa soumission sans qu'elle ne s'en rende compte.
Ses entrailles lui rappelaient la situation dans laquelle elle se trouvait, elles se tortillaient, la peur lui retournait l'estomac, tout ça la déstabilisait mais pour rien au monde elle ne flancherait devant lui, elle ne donnerait pas l'impression d'une petite chose larmoyante, suppliante. Tout était peut être rose pour lui mais pas pour elle, elle s'était sentie délivrée d'un poids l'espace d'un instant qui avait été si court.
Il la voulait. Mais pourquoi. Qu'avait elle de si attirant pour qu'il lui fasse cadeau de sa soi disant dette. Qu'avait elle de plus que toutes celles qu'il avait baisé.
Elle réfléchissait encore et encore. Pourtant tout était fini.
Et cette petite voix qu'elle tentait de rejeter, qui lui disait d'essayer au moins une fois, qu'elle n'avait rien à perdre, que si elle ne supportait pas elle pouvait arrêter à tout moment grâce à ce mot qu'elle aurait juste à lui dire, que si elle ne faisait pas l'affaire il la renverrait chez elle illico presto.
Elle releva la tête, le regarda bien au fond des yeux sans ciller.
"Que dois je faire"
Mais elle se fit la promesse de lui donner du fil à retordre.

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Le Scarifieur
RomanceDominic n'a pas de soumise à lui mais est réputé dans leur milieu pour les punitions au fouet.... Elles n'ont pas été sages, leurs Maîtres les lui confient pour qu'elles filent droit..... Mais arrivera un soir où il la découvrira